mercredi 10 juin 2009

La Lybie, la FN, Amnesty, les partis, les syndicats, et la morale...


Les armes de la FN seront bien exportées vers la Lybie. Onze millions et demi d'euros, cela pèse lourd. Plus lourd, finalement, que les scrupules de Rudy Demotte, qui aura hésité une dizaine de mois, avant de finalement trancher, sous la pression des partis traditionnels et des syndicats. Pas de licence aurait signifié pas de débouché pour ces 3.000 armes fabriquées spécialement pour le régime du colonel Kadhafi. Mais le feu vert wallon ne fait pas plaisir à tout le monde.

Amnesty International "déplore fortement la décision du Ministre Président wallon d'octroyer la licence d'exportation d'armes vers la Libye en contravention avec les règles prévues dans la loi fédérale du 05 août 1991, modifiée en 2003, et dans le cadre de la Position commune de l'Union européenne du 08 décembre 2008 (deuxième critère qui exige le respect des droits humains dans le pays de destination)".

Tout le monde n'a pas cette sensibilité. Les quatre partis traditionnels avaient demandé que le gouvernement wallon octroie à la FN la licence d'exportation d'armes vers la Libye. La ministre Marie-Dominique Simonet (CdH) estime que la Lybie s'est livrée à un travail de réhabilitation. Amnesty estime en revanche que "La Libye reste un pays où les violations massives des droits humains sont largement répandues, y compris les droits syndicaux. La population libyenne ne peut jouir d’aucun droit politique. Les droits fondamentaux y sont constamment bafoués. Aucune instance n’est capable de contrôler si la clause de non réexportation sera respectée ou non. Or certains rapports de l’ONU font état du fait que des armes destinées à la Libye auraient été retrouvées au Soudan".
Mais le commerce des armes reste ce qu'il est depuis longtemps : suffisamment lucratif pour baîllonner les consciences. "Le Soir" publiait le week-end dernier la longue, longue liste des pays qui se sont rués pour vendre du matériel militaire au gouvernement du Sri Lanka, très occupé par une guerre sanglante dont les civils ont largement fait les frais. Premier vendeur : la Chine, mais ce n'est pas la concurrence qui manquait : Israël et Iran, pour une fois d'accord, Pakistan, Russie, Ukraine... Côté européen, européen, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la République tchèque, la Slovaquie, la Lituanie, la Bulgarie, les Pays-Bas et la Pologne ont participé au festin, ceci, note "Le Soir", "en dépit des restrictions imposées par le Code de bonne conduite de l’Union".
Concernant le contrat FN-Lybie, les partis ont invoqué l'intérêt des travailleurs, notamment le risque "de dégâts collatéraux pour d'autres travailleurs" (Christine Defraigne, MR). Si ces partis sont si soucieux des intérêts des travailleurs, pourquoi ne poussent-ils pas la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire que réclame la FGTB ?

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Mots-clef : Lybie, armes, FN, Wallonie, Amnesty International, éthique

1 commentaire:

Horum omnium a dit…

et maintenant , les armes de la FN tuent en Lybie.