mercredi 29 avril 2009

Qu'a dit Ahmadinejad ? Pourquoi ?


Vous rappelez-vous l'hebdomadaire belge "Pourquoi Pas ?" Si oui, vous n'êtes plus un gamin, "Pourquoi Pas ?" n'existe plus depuis belle lurette.
Je ne suis plus un gamin, je me rappelle "Pourquoi Pas ?", et entre autres une couverture de "Pourquoi Pas ?". C'était à l'époque de la crise de Suez, le président égyptien Nasser avait nationalisé le célèbre canal, à la grande colère de la France, de la Grande-Bretagne et d'Israël. La fièvre régnait, les rayons "sucre" et "farine" des épiceries étaient vides tant on craignait une guerre mondiale, on présentait Nasser comme un fou prêt à mettre la planète à feu et à sang. Et "Pourquoi Pas ?" a publié en couverture un dessin de Nasser vêtu d'une veste ornée de croix gammées.

C'était l'époque où l'israélien Ben Gourion déclarait : "le principal danger provient du dictateur égyptien qui domine les autres États arabes et ne se lasse pas de proclamer son intention de détruire Israël". En fait, Ben Gourion avait signé un accord (tenu secret à l'époque) avec Londres et Paris, et c'est Israël qui attaqua l'Egypte le 29 octobre.
La crise de Suez s'est quand même terminée à l'avantage de l'Egypte, et plus personne ne voit malice à sa propriété sur le canal. On nous conditionnait vachement à l'époque. Je ne crois pas à la conspiration des media, mais il se produit autour d'Ahmadinnedjad un emballement qui rappelle fortement 1956. La caricature ci-dessus me rappelle la couverture de "Pourquoi Pas" à propos de Nasser, comme les propos tenus par les ministres israéliens rappellent ceux de Ben Gourion.
Le président iranien n'est pas sympathique et ce n'est rien de le dire. Sans même parler ici du statut des femmes, de l'homosexualité, de la liberté de la presse, de la liberté syndicale, l'hôte du négationniste Faurisson n'est pas sympathique - enfin, pas aux gens que j'aime bien -, même si le président fait figure de moins réactionnaire que certains qui l'ont crossé à l'occasion, y compris le Guide suprême Khamenei. Mais enfin, si l'on parle de Ahmadinedjad ces derniers jours, c'est entre autres à l'occasion de la Conférence Durban 2, conférence des Nations-Unies de lutte contre le racisme.

Qui dérape ?

Et le quasi-unanimisme sur le "dérapage antisémite" du président iranien laisse un peu rêveur. Car Ahmadinejad n'a pas dit ce qu'on lui a fait dire. Il est vrai qu'on a pataugé dans la confusion. La délégation iranienne avait distribué une traduction en anglais du discours présidentiel. On y lisait «sous prétexte des souffrances des juifs et de la question ambiguë et douteuse de l’Holocauste», ce qui a soulevé un tollé. Pendant le discours même, la traduction semble avoir cafouillé, puisque l'interprète vers le français s'est contenté de "... sous prétexte des juifs qui ont été victimes et l'Holocauste" (sic) :







(Extrait de France 24).
Oui mais ... à l'écoute du discours, prononcé en farsi, il s'est avéré que le texte original était tout autre : « sous prétexte des souffrances des juifs et des abus sur la question de l’holocauste».

Qu'on soit d'accord ou pas, on a pour le moins le droit de se dire choqué, qu'on s'appelle ou non Ahmadinedjad, par l'utilisation qu'Israël et ses partisans font de la monstruosité exterminatrice pour justifier leur politique. Silvan Shalom, vice-premier ministre (Likoud) d'Israël, est allé voici quelques jours se planter devant le portail d'Auschwitz pour attaquer l'Iran et déclarer "Ce que l'Iran essaie de faire maintenant n'est pas du tout éloigné de ce que Hitler avait fait avec le peuple juif il y a 65 ans". Monsieur Shalom semble ignorer ce qu'était la Shoah. Nous publions ailleurs deux vidéos consacrées à la situation des juifs d'Iran. Par exemple, la Constitution réserve aux 20.000 juifs iraniens un siège au Parlement (une exception en leur faveur, parce que leur nombre ne devrait pas le permettre) et leur reconnaît un statut de minorité religieuse. Monsieur Shalom semble ignorer que, sous Hitler, ce n'était pas exactement la situation des juifs. Il compare donc la situation de gens exterminés par millions à celle de gens représentés au Parlement avec un statut protégé ! Monsieur Shalom a tenu là, devant le portail d'Auschwitz, des propos invraisemblablement banalisateurs de l'Holocauste ! Ces mots mériteraient des hurlements d'indignation de la part des victimes du nazisme et de leurs héritiers, des éditoriaux scandalisés dans les media. Silence radio.

Quand on donne raison à Ahmadinejad...

Donc - et encore une fois, qu'on soit d'accord ou pas avec ses arguments - Ahmadinejad n'a pas tenu en l'occurence de propos négationniste. Il faut faire avec ce qu'on a, et constater un progrès. Qualifier Israël d'Etat raciste n'est ni négationniste ni antisémite.
Il faut aussi constater que les représentants européens présents (ceux qui n'avaient pas choisi le boycott) n'ont pas quitté la salle pour protester contre des propos antisémites, mais dès l'affirmation qu'Israël pratique le racisme ( "Elles ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et d’autres parties du monde afin d’établir un gouvernement intégralement raciste en Palestine occupée et, de fait, à titre de compensation pour les graves conséquences du racisme en Europe, elles ont aidé à hisser au pouvoir les individus les plus cruels et les racistes les plus répressifs en Palestine."). L'attitude de l'U.E. n'est pas là une position de défense des Droits de l'Homme, mais une position de défense d'un Etat. Les représentants en question ont pris la lourde responsabilité de crier au monde - notamment aux masses arabes - "Nous ne tolérerons pas que l'on critique Israël ! ". Voilà qui va encourager la haine communautariste, alors que les morts de Gaza sont à peine enterrés. Mais aussi, ils ont donné raison à Ahmadinejad qui affirme que la liberté d'expression, aux yeux des occidentaux, meurt dès qu'il est question du sionisme. Faut-il voir en eux des représentants des Lumières face à l'obscurantisme islamiste, alors qu'ils tournent le dos au principe «Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer» ?

Ci-dessous les passages concernant Israël du discours d'Ahmadinedjad :

"Après la Seconde Guerre mondiale, elles ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terre une nation entière, sous prétexte des souffrances juives et des abus sur la question de l’Holocauste. Elles ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et d’autres parties du monde afin d’établir un gouvernement intégralement raciste en Palestine occupée et, de fait, à titre de compensation pour les graves conséquences du racisme en Europe, elles ont aidé à hisser au pouvoir les individus les plus cruels et les racistes les plus répressifs en Palestine.

Le Conseil de sécurité a contribué à la stabilisation du régime sioniste et a soutenu les sionistes durant les soixante dernières années, leur donnant un feu vert pour poursuivre leurs crimes.

[Les ambassadeurs des États membres de l’Union européenne quittent la salle tandis que fusent les applaudissements des uns et les huées des autres]

Il est d’autant plus regrettable qu’un certain nombre de gouvernements occidentaux, avec les États-Unis, se soient engagés à défendre ces individus racistes responsables de génocide, alors même que la conscience éveillée et les esprits libres du monde entier condamnent les crimes sionistes d’agression, de massacres et autres brutalités commises lors des bombardements de civils à Gaza. Ces gouvernements ont toujours soutenu ou sont restés silencieux face aux actes infâmes du régime sioniste. Fort malheureusement la raison de leur soutien et de leur silence est que le sionisme égoïste et barbare est parvenu à pénétrer profondément leur structure politique et économique, ce qui inclut leur législation, leurs médias de masse, leurs entreprises, leur système financier et leurs agences de sécurité et de renseignement. Ils ont imposé leur domination au point que rien ne puisse être fait contre leur volonté. Dans certains pays, même les changements de gouvernement ne font jamais fléchir le soutien aux sionistes, bien qu’ils soient tous conscients de leurs crimes : cela est en soi fort regrettable.

Tant que la domination sioniste se maintiendra, de nombreux pays, gouvernements et nations ne seront jamais en mesure de jouir de la liberté, de l’indépendance et de la sécurité. Tant qu’ils seront au sommet du pouvoir, la justice ne triomphera jamais dans le monde et la dignité humaine continuera d’être offensée et piétinée.
Il est grand temps que l’idéal du sionisme, qui constitue le paroxysme du racisme, soit brisé.
(...)
Aujourd’hui la communauté humaine est confrontée à un genre de racisme qui a terni l’image de l’humanité au début du troisième millénaire. Le mot « sionisme » incarne un racisme qui a faussement recours à la religion et abuse du sentiment religieux pour cacher sa haine et son horrible visage. Il est cependant très important de souligner les objectifs politiques de certaines des puissances mondiales et ceux qui contrôlent des intérêts économiques, des richesses énormes dans le monde. Ils mobilisent toutes leurs ressources, dont leur influence économique, politique et médiatique mondiale pour apporter leur soutien au régime sioniste et s’efforcent singulièrement d’atténuer l’indignité et la disgrâce de ce régime. Ce n’est pas uniquement une question d’ignorance et il est impossible de dompter de tels phénomènes par de simples messages culturels. Des efforts doivent être déployés afin de mettre un terme aux abus, par les sionistes et leurs soutiens, à l’encontre de la volonté politique et internationale et, en respect de la volonté et des aspirations des nations, les gouvernements doivent être encouragés et soutenus dans leurs combats visant à éradiquer ce racisme barbare, à avancer vers une réforme des mécanismes internationaux actuels.
Vous êtes, sans aucun doute, tous informés des complots de certains pouvoirs et des cercles sionistes contre les objectifs et les aspirations de cette conférence. Malheureusement beaucoup d’informations peuvent être diffusées dans un but de soutien au sionisme et à ses crimes, et il en va de la responsabilité des honorables représentants des nations de faire le jour sur ces campagnes qui sont en opposition avec les valeurs et principes humains.
Il devrait être admis que le boycott d’une telle conférence, d’une étendue internationale exceptionnelle, est une réelle indication du soutien à cet exemple manifeste de racisme.
"

On peut approuver ou désapprouver ces propos, les démentir, les combattre, mais les taxer d'antisémitisme et de négationnisme ? Seulement si l'on se cramponne à cette équation mensongère "juif = partisan de la politique israélienne".
Le texte complet est, pour mémoire, reproduit dans le post suivant.

Les zig-zags du Président.

Il est vrai qu'un serpent se casserait les reins à suivre le sillage d'Ahmadinejad. A peine rentré de Genève, il a déclaré lors d'un discours prononcé le 23 avril à Eslamshahr que "Les Occidentaux ont inventé ce qui est connu sous le nom d´Holocauste et de sionisme", ajoutant des considérations particulièrement effarantes selon lesquelles les opinions publiques occidentales, y compris celle des Etats-Unis, étaient de plus en plus solidaires de la Révolution Islamique Iranienne.
Pourtant, la veille, à Téhéran, s'en prenant encore au sionisme, il avait tenu à se dédouaner de l'accusation d'antijudaïsme : "Tous savent que le sionisme est un parti politique, et vous savez tous que le masque du judaïsme n´est pour lui qu´un masque, car le sionisme est dépourvu de religion". Et le 27, il a accepté l'idée d'une éventuelle solution politique à la question palestinienne : si les Palestiniens acceptent l'idée de la coexistence de deux Etats, "Toute décision qu'ils prendront nous conviendra. Nous n'allons pas imposer quoi que ce soit. Nous soutiendrons toute décision qu'ils prendront. Pour nous, c'est le droit du peuple Palestinien, néanmoins nous attendons des autres Etats qu'ils se comportent de même". Qui plus est, ce n'est pas la première fois qu'Ahmadinejad tient pareil propos. Or, même si cette position reste, vu la situation actuelle, assez théorique, elle a une conséquence majeure : elle implique le droit à l'existence d'Israël.
A-t-on donné autant d'écho à ces déclarations qu'à celle selon laquelle Israël devait être rayé de la carte ?
Ce qu'Ahmadinejad n'aurait d'ailleurs jamais dit. Juan Cole, spécialiste connu et traducteur du farsi (langue parlée en Iran), déclare que le président iranien a cité d’anciennes paroles de l’Ayatollah Khomeini appelant à ce que «le régime d’occupation Jérusalem s’évanouisse de la page du temps ». Appeler à la disparition d’un régime ce n’est pas la même chose que d’appeler à tuer des personnes. Ahmadinejad n’a pas, à ma connaissance, appelé à tuer quiconque. On trouve une traduction de cet article ici.


Si l'on tente de sortir du cercle des invectives, on doit noter quelques points auxquels il est possible d'accrocher un peu de rationalité.
1. L'Iran est à deux mois d'élections. Le président actuel a perdu du terrain dans l'opinion publique, notamment à cause de ses échecs économiques. Dans "Le Monde" du 21 avril Azadeh Kian, professeure de sciences-politiques à l'université Paris-VII et spécialiste de l'Iran, estime qu'il tente de reconstruire sa popularité par un discours très radical sur la question du Proche-Orient.
2. L'élection de Barack Obama déstabilise le président iranien, qui avait pu se profiler clairement contre l'administration Bush, mais doit prendre le vent alors que la Maison Blanche affirme viser une normalisation des relations entre Téhéran et Washington. Ahmadinejad tente vraisemblablement de donner des gages à l'opinion qui souhaite cette normalisation (70% des sondés selon Azadeh Kian) tout en en donnant aussi à l'influente fraction dure des conservateurs. D'où peut-être une attitude désorientante parce que désorientée : d'un côté, les propos brûlants du haut des tribunes ; de l'autre, l'acceptation de la solution "Deux Etats", d'ailleurs pas nouvelle, et des propos beaucoup plus modérés comme dans cette interview au Spiegel traduite ici :
"- J’ai envoyé un message au président américain. C’est un pas immense. Je l’ai félicité pour sa victoire et ajouté deux ou trois choses dans ma lettre. Cela a été fait avec soin. Nous avons toujours été intéressés par la perspective d’un changement significatif. Mais si nous tentons de résoudre le problème entre nos deux pays, il me paraît important de reconnaître que l’Iran n’a pas été la cause de nos problèmes mais l’administration américaine. Si celle-ci change, nous pouvons nous attendre à d’importants progrès…

- …qui pourraient conduire à la reprise des relations diplomatiques voire la réouverture de l’ambassade occupée en 1979, l’année de la révolution?

- Nous n’avons pas reçu de demande officielle sur ce point pour l’instant. Si cela arrivait, nous déciderions. Ce n’est pas qu’une question de forme. Le Gouvernement américain doit tirer les leçons du passé.

- Et pas vous?

- Tout le monde doit apprendre du passé.
"
On est loin des vociférations du 23 avril à Eslamshahr.

Casser les blocs ?

Mais le sillage de Durban 2 doit nous apporter aussi quelques autres réflexions, comme celles émises par l'ancien Ministre des Affaires étrangères français Hubert Védrine dans Libération :

"- (...) La difficulté sur laquelle j’attire l’attention est autre : c’est celle des limites du prosélytisme droits-de-l’hommiste par le même Occident qui a colonisé le monde pendant plus de trois siècles - ce que nous sommes les seuls à avoir oublié. Quelle est sa légitimité pour imposer ses conceptions à cet autre monde qui émerge, même s’il prétend parler au nom de la «communauté» internationale ? Si l’on constate que nos valeurs occidentales universelles ne sont pas universellement considérées comme universelles, il faut alors s’y prendre autrement.

- Comment agir sur le terrain des droits de l’homme face à cette majorité automatique anti-occidentale ?

- En cassant les mécanismes et les engrenages qui structurent ce bloc contre bloc : Occidentaux contre non-Occidentaux, et tout particulièrement Occident contre islam, et en bâtissant une nouvelle majorité qui transcende ce clivage grâce à une politique étrangère occidentale différente. Cet antagonisme se nourrit certes de la rhétorique d’organisations comme l’Organisation pour la conférence islamique ou de médias arabo-islamiques, mais il a été aussi envenimé pendant huit ans par l’administration Bush, et cela, c’est notre responsabilité
".

Considérations suffisamment vastes pour intéresser même ceux qui estiment qu'Obama nous apporte une ère d'impérialisme soft après l'échec de l'impérialisme hard...


Mots-clef : Iran, Israël, Durban 2, racisme, antisémitisme, négationnisme, droits de l'Homme, Ahmadinejad, Obama

5 commentaires:

Pierre Fendregella a dit…

L'expérience de mes nombreuses années, tellement nombreuses que j'ai pu lire aussi le "Pourquoi Pas" d'avant 89, apprécier les prouesses d'Edouard Caillau chez Paul Gaity, cette expérience donc m'a appris que même notre propre cerveau nous induisait en erreur. La réalité n'est pas toujours ce que l'on voit ou entend. Il suffit de découvrir les illusions d'optique qui, dans une perspective, vous font jurer qu'un dessin est plus grand qu'un autre parce que vous les voyez effectivement comme tels alors que dans la réalité ils ont une même taille. Tout est question de perspective. Et il faut un esprit toujours alerte, critique, humble et intègre pour remettre en question les évidences. Jean Cocteau a écrit "Un général ne se rend jamais, même à l'évidence", et Marcel Proust "Le témoignage des sens est, lui aussi, une opération de l'esprit où la conviction crée l'évidence."

Merci de m'avoir éclairé alors que l'évidence m'aveuglait.

olivier a dit…

Bonjour,

Excellent article que m'a conseillé Pierre F.

Je suis aussi très étonné qu'on ne parle guère de l'anti-sionisme séculaire et religieux (bien que minoritaire) d'origine juive et notamment ultra orthodoxe. (généralement justifié par une interprétation stricte et radicale de la torah)

Car cela aussi, ca a existé et existe toujours.

Cordialement,

Olivier Baum

olivier a dit…

Et d'ajouter, que trop souvent on confond antisionisme et antisémitisme.

Ceci, bien évidemment, sans me positionner comme partisan de l'antisionisme et bien évidemment encore moins en faveur de l' antisémitisme (à moins de me souhaiter de disparaître à mon tour).

Anonyme a dit…

Salut Tom,
j'ai lu plus d'une vingtaine d'articles sur la conférence Durban II et étonnée de voir le parti pris général des médias contre Ahmadinejad. Enfin une lueur d'espoir en lisant ton article si subtile, et objectif. En tant qu'Iranienne j'ai toujours expliqué autour de moi que les juifs en Iran étaient traités correctement, à la fois par la population et par le pouvoir; J'ai visité la synagogue de Téhéran en compagnie de Simone Susskind lors d'une visite de travail pour notre projet "femmes et sociétés en transition "et elle peut témoigner -en tant que juive- de ce qu'elle va vu et des juifs que nous y avons rencontrés. En tous cas merci pour ton honnêteté intellectuelle, ouf je vais bien dormir cette nuit, il reste encore des gens probes et propres.
Fery

Jean a dit…

Trop rare pour ne pas être hautement apprécié : le seul article que j'ai pu lire qui se démarque des réactions trop unanimes et qui par là-même avaient déjà suscité mes doutes. Il est urgent -trop tard?- pour que l'occident se déprenne de ses (ré)actions aveuglées : non seulement Ahmadinejad n'a pas dit ce que tous (?) les médias occidentaux lui ont fait dire. Il a dit en revanche qu'Israël est un état raciste : outre qu'il ne s'agit pas d'antisémitisme, la question n'est pas dénuée de sens : en effet, Israël demande à présent d'être reconnu non seulement comme Etat, mais aussi comme Etat juif. De deux choses l'une : dans cette demande, "juif" peut avoir un sens religieux, auquel cas nous sommes face une théocratie ; ou "juif" renvoie à la notion de d'identité juive, voire d'essence ou de race ...
Voir aussi l'intéressant débat dans le dernier numéro de Marianne, entre Elie Barnavi et Schlomo Sand sur la notion de peuple juif comme invention moderne...