lundi 27 avril 2009
"Ce sont toû-jours Les femmes les femmes les femmes...
..."Ce sont toû-jours Les femmes qui sont sacrifiées Dans cette société Et y'en a mâ-ââr-re". Cette chanson féministe date, mais apparemment elle n'a pas trop perdu son actualité.
"...il était essentiel d’interpeller le monde politique sur l’urgence de certaines questions pour l’avenir de la Ville-Région après avoir mis celles-ci en débat au sein de la société civile". Voilà comment se justifie sur son site l'organisation des "Etats Généraux de Bruxelles". Nous n'allons pas nous pencher ici sur cet événement qui se suffit certainement à lui-même pour la promotion de ses travaux, mais Irène Kaufer en est rentrée quelque peu bouillante. Nous lui cédons la parole. Et si le style vous plaît, il y a du rab sur son blog
GROSSE COLERE
Rentrant tout juste de la séance de conclusion des « Etats Généraux de Bruxelles », je me sens encore bouillir d'une grande colère que j'ai envie de partager... En espérant, lecteur, lectrice, que vous me pardonnerez de parler, plutôt que de débats d'idées ou de l'avenir de Bruxelles, d'un minuscule détail : l'exclusion des femmes du débat politique.
Cela commençait bien pourtant. Après une introduction d'Alain Deneef, deux personnes présentaient une synthèse des travaux, en binôme, bilingue et... bi-sexe : un homme, une femme. Bon, d'accord, pas tout à fait représentatifs du « multiculturalisme bruxellois » brandi à tout bout de champ, bien que très peu représenté sur place. Mais ce n'était que le début.
Suivaient dix représentants des divers groupes qui avaient participé à l'élaboration de l'ensemble des rencontres : syndicalistes, universitaires, associatifs... Là, ça se gâtait déjà, avec deux femmes pour huit hommes, tous avec des noms plus faciles sà prononcer que « multiculturalisme »
Vint ensuite l' « interpellation des politiques », avec 8 représentants des 8 partis politiques présents au Parlement bruxellois (les « petits partis » n'étant pas conviés, il reste peut-être de l'espoir...). Et là, ce fut le pompon : 8 pupitres, 8 micros, 8 mâles. Sans compter le « modérateur ». On se serait cru, non pas dans un débat digne d'une démocratie représentative, mais dans un de ces clubs qui n'ont même pas besoin d'afficher sur leur porte « gentlemen only », tellement c'est évident. Longue gloire à la voix dans la salle qui a crié « Bravo pour la mixité ! », provoquant une modeste salve d'applaudissements.
Bien sûr, chaque parti avait d'excellentes raisons d'avoir choisi CE représentant et pas UNE autre - même Ecolo qui est pourtant le seul de la bande à présenter une femme en tête de liste... Mais l'ensemble semblait lancer ce message subliminal : d'accord, les listes sont paritaires, on est obligés, mais pour les choses sérieuses, on reste entre hommes ! J'ai noté en passant la présence de deux représentants notoirement gays, ce qui me confirme dans la certitude qu'il est plus facile de percer en politique comme gay que comme femme.
Je croyais le sommet atteint, mais non... A la fin du débat, le modérateur, Philippe Van Parijs, faisait remarquer que le panel n'était pas vraiment représentatif de la population bruxelloise. Ah bon, ketje, t'as remarqué... ? Mais il parlait seulement du fait que les personnalités sur le plateau étaient nettement plus diplômées que la moyenne de la population. Ouf !
Revenant pour un dernier tour de piste, Alain Deneef croyait « arranger » les choses en insistant, dans ses remerciements, surt le fait que la coordination générale avait été assurée par... deux femmes. Il s'est arrêté juste à temps, je craignais qu'il ajoute qu'en plus, les femmes avaient fait le café et encodé les profondes pensées élaborées par ces messieurs dans leur club de cravatés (même si tous les intervenants, à l'exception d'un, avaient laissé la cravate au vestiaire).
Après ça, ma sensibilité était tellement à vif qu'en écoutant l'intermède musical assuré par Jaune Toujours, j'ai pensé que si on avait engagé un groupe de femmes (comme l'excellente fanfare Tarbisko), on aurait parlé d'un « groupe musical féminin ». Jaune Toujours se compose de quatre hommes, mais ce n'est pas un « groupe musical masculin », c'est un groupe musical tout court.
Alors je vais vous dire, je sais qu'on ne plaisante pas avec certains sujets, mais en sortant de là, je me suis dit que j'aurais applaudi à tout rompre si l'un des partis s'était fait représenter par une femme avec un foulard – lesbienne et handicapée en plus aurait été trop, peut-être – histoire de diversifier le panel. Pas avec une burqa : j'aurais craint qu'un homme se cache là-dessous.
Mots-clef : femmes, féminisme, Etats Généraux de Bruxelles, Irène Kaufer
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
c'est partout pareil
Enregistrer un commentaire