mercredi 10 mars 2010

Les Femmes Gagnent Moins. Point.


Une dépêche AP nous apprend (ou nous confirme, car on s'en doutait) que "Les femmes ayant des enfants gagnent en moyenne un tiers de moins que leurs homologues masculins, et rencontrent des obstacles dans leur carrière, d'après une étude globale des syndicats publiée ce lundi. Le déséquilibre dans la participations aux corvées du ménage a un effet sur la progression professionnelle, souligne l'étude de l'International Trade Union Conféderation (confédération internationale dee syndicats). Les mères reçoivent 68% du salaire des hommes de même qualification, et les femmes en général 74%.(...) Les employeurs n'hésitent pas à défier les lois en payant les femmes moins que les hommes, et en rognant sur les congés maternité, d'après l'enquête. Les femmes ayant des enfants sont moins promues, et certaines doivent passer des tests de grossesse illégaux avant l'embauche ". Ce sont les conclusions d'une étude réalisée par la Confédération Internationale des Syndicats. Les données ont été récoltées dans une quarantaine de pays. Les détails sont repris par la Libre.
Pas une surprise, donc, sauf ... les commentaires parus sur le site de ce journal.

La Suite De L'Article :

Pour une partie appréciable des commentateurs, un salaire inférieur pour les femmes n'a rien de choquant, et d'ailleurs "en moyenne les femmes choississent des domaines moins rémunérateurs que les hommes. Ce qui fait qu'en moyenne les femmes gagnent moins que les hommes. " (sic), "Dans la majorité des cas, pour un même travail, le salaire est égal, qu'on soit un homme ou une femme", "Que les féministes arrêtent de dévaloriser le travail de la femme au foyer", "A qualification et expérience égale et pour un même boulot, il n'y pas de différence de salaire entre un homme et une femme", "Ce n'est pas une injustice, c'est un choix de société. Car enfin, voulons-nous vraiment que les femmes deviennent des hommes? ou que les hommes deviennent des femmes?"... On en passe, mais épinglons encore que "les femmes mettant l'entreprise pour laquelle ils travaillent en danger parce que leur horloge biologique les démange", il est normal qu'elles le paient, et la répétition de "EN MOYENNE elles gagnent moins, parce que EN MOYENNE elles travaillent moins pour un employeur parce que EN MOYENNE elles travaillent plus chez elles".

Ne nous étalons pas sur le fond idéologique, sauf pour le signaler à ceux et celles qui estiment qu'il n'y a plus guère de raison d'être féministe aujourd'hui, le boulot étant pratiquement terminé. Mais signalons à ceux qui soutiennent que les femmes gagnent moins parce qu'elles travaillent plus chez elles l'étude récemment publiée par l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), en France. Elle constate que "En moyenne, entre 2003 et 2008, les hommes non diplômés gagnent en début de vie active 23 % de plus que les femmes de même niveau. Chez les diplômés du supérieur long, cet écart est de 21 %". L'étude note que c'est tout autant le cas là où le travail à temps partiel n'intervient pas. "Le Monde" écrit : "En 2008, l'écart de salaires en faveur des hommes apparaît à tous les niveaux de diplômes, dans toutes les disciplines : qu'il s'agisse d'un titulaire de CAP travaillant dans la production, ou les services. Ou d'un diplômé d'école d'ingénieurs ou de commerce. Le salaire médian d'un médecin, ayant donc tout juste soutenu son doctorat est de 2 980 euros s'il est un homme et de 2 205 euros, s'il est une femme. Soit 26% de moins… ". Cette étude corrobore les résultats d'une autre étude de l’INSEE , "Regards sur la Parité", réalisée en 2008. De même, en 2004, l'INSEE constatait dans une étude réalisée en Champagne-Ardennes que "Même à profil identique, les écarts de salaires subsistent".
Par ailleurs, le butor selon qui les femmes mettent "l'entreprise pour laquelle ils travaillent en danger parce que leur horloge biologique les démange" semble ignorer que son espoir de pension se dissipera le jour où cette horloge biologique s'arrêtera, et que par ailleurs, les femmes ne sont pas seules à pouvoir souhaiter un enfant.
Tant qu'on y est, mentionnons encore une étude, plus exactement un rapport de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, selon lequel les femmes vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que les hommes. Si l'écart se maintient entre hommes et femmes face à la précarité, il se creuse entre femmes bien insérées d'une part, travailleuses en temps partiel et bas salaires d'autre part.

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Mots-clef : femmes, salaires, égalité

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