Vous ne l'ignorez probablement pas : le 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes.
Vous l'ignorez peut-être : cette année, à Bruxelles, la dite journée sera marquée entre autres par une manif de femmes. De femmes uniquement. Une manif non mixte.
Annoncée sur Facebook, l'événement n'a pas fait que des heureux. Ni même que des heureuses. On a (re)lu les arguments traditionnels, genre "C'est du sexisme à l'envers", "Vous divisez les travailleurs", exprimés parfois poliment, parfois agressivement.
Vous l'ignorez peut-être : cette année, à Bruxelles, la dite journée sera marquée entre autres par une manif de femmes. De femmes uniquement. Une manif non mixte.
Annoncée sur Facebook, l'événement n'a pas fait que des heureux. Ni même que des heureuses. On a (re)lu les arguments traditionnels, genre "C'est du sexisme à l'envers", "Vous divisez les travailleurs", exprimés parfois poliment, parfois agressivement.
Je suis très
content de l'organisation de cette manifestation. Et frappé de
l'opposition à laquelle, à lire les commentaires, elle se heurte.
J'ai été compagnon des luttes féministes depuis les années 70, je
suis très surpris de lire maintenant à répétition que la mixité
est une, si pas la conquête des féministes. Les gens qui répètent
cela semblent ignorer qu'une grande partie des luttes de celles-ci a
consisté à se battre pour le droit à la non-mixité, pour le droit
à des groupes femmes, à des commissions femmes dans les partis, les
syndicats, à des Maisons des Femmes..., ce en quoi elles
rencontraient pas mal d'opposition. C'était revendiquer la
possibilité de s'exprimer sans la présence de leurs compagnons,
maris, frères, pères, chefs, sans un regard jugeant, souvent
paternaliste et parfois ironique et/ou méprisant, sans un discours
manipulé par des hommes souvent bien plus habitués à la pratique
du pouvoir, de la parole et de la polémique. Cette pratique du
pouvoir est un ressort du sexisme, et je trouve étonnant qu'en
voulant y échapper on se fasse taxer de sexisme.
La Suite :

Souvenir personnel : je
suis allé participer à une animation dans une usine occupée,
Siemens à Baudour, en 1976. Usine de femmes. Une partie des
occupantes avaient dû quitter l'usine face à la colère de leurs
maris, mais d'autres maris, compagnons, pères, amis, étaient venus
soutenir la lutte. Ils aidaient autant que possible, et quand
l'animation et les discussions ont commencé, ce sont ces hommes qui,
les rôles renversés, sont allés s'occuper de dresser des tables et
préparer un repas pour les occupantes et les visiteurs, pendant que
les ouvrières discutaient seules - autonomes - avec les
animateurs/trices d'un soir. Apparemment, il y a plein de gens qui
n'ont pas encore compris en 2015 que ces femmes et ces hommes avaient
saisi.
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1 commentaire:
Merci pour ce texte que je partage complètement.
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