samedi 7 mars 2015

Femmes : une Manif non Mixte.

Vous ne l'ignorez probablement pas : le 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes.
Vous l'ignorez peut-être : cette année, à Bruxelles, la dite journée sera marquée entre autres par une manif de femmes. De femmes uniquement. Une manif non mixte.
Annoncée sur Facebook, l'événement n'a pas fait que des heureux. Ni même que des heureuses. On a (re)lu les arguments traditionnels, genre "C'est du sexisme à l'envers", "Vous divisez les travailleurs", exprimés parfois poliment, parfois agressivement. 
Je suis très content de l'organisation de cette manifestation. Et frappé de l'opposition à laquelle, à lire les commentaires, elle se heurte. J'ai été compagnon des luttes féministes depuis les années 70, je suis très surpris de lire maintenant à répétition que la mixité est une, si pas la conquête des féministes. Les gens qui répètent cela semblent ignorer qu'une grande partie des luttes de celles-ci a consisté à se battre pour le droit à la non-mixité, pour le droit à des groupes femmes, à des commissions femmes dans les partis, les syndicats, à des Maisons des Femmes..., ce en quoi elles rencontraient pas mal d'opposition. C'était revendiquer la possibilité de s'exprimer sans la présence de leurs compagnons, maris, frères, pères, chefs, sans un regard jugeant, souvent paternaliste et parfois ironique et/ou méprisant, sans un discours manipulé par des hommes souvent bien plus habitués à la pratique du pouvoir, de la parole et de la polémique. Cette pratique du pouvoir est un ressort du sexisme, et je trouve étonnant qu'en voulant y échapper on se fasse taxer de sexisme.

Illuminations poétiques


Lassé de l'actualité et de son goût amer, je vous offre - ou plutôt ma Muse vous offre - deux moments de fulgurance poétique, quelque part entre Virgile et Rimbaud :

Je roulais un soir (l'heure était tardive),
En longeant un fleuve aux superbes rives.
J'avais l'âme ailleurs, l'humeur fort pensive,
Lorsque je heurtai, à allure vive,
Une 2 CV poussive, de couleur olive.
C'était l'an dernier, à Tananarive.
Moralité :

Les accidents, Tananarive pas qu'aux autres.

Petite Revue de Presse et d'Ailleurs






Si on m'avait dit qu'un jour j'approuverais le gouvernement du Pakistan, je ne l'aurais pas cru, mais les ravages causés par les campagnes anti-vaccination consternent :

"Insoutenable". Oui. Mais ici, ce n'est pas un film :

L'avenir de la culture sur la RTBF. Commentaire de Claude Semal sur Facebook : "8 minutes sur la Trois. Bon, d'accord, cela aurait pu être huit secondes sur la Quatre."  

Dessiner le Prophète ou pas ?

Enfin quelqu'un qui ne pense pas par gros blocs sur ce sujet, Benoît Hamon, député, ex-ministre de l'Education Nationale, interviewé dans Mediapart le 25 février (extrait) :
"Comme ministre de l’éducation, j’avais rappelé qu’un professeur d’arts plastiques ne serait pas dans son rôle s’il proposait une leçon de dessin sur la base d’une caricature de Mahomet. Et cela en vertu d’une circulaire datant de Jules Ferry, en 1883 : « Vous êtes l'auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille ; parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l'on parlât au vôtre ; avec force et autorité, toutes les fois qu'il s'agit d'une vérité incontestée, d'un précepte de la morale commune ; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d'effleurer un sentiment religieux dont vous n'êtes pas juge. »

"Qu'ûûûn sang impur...

J'ai lu avec une certaine surprise que chanter "La Marseillaise" dans les manifestations de janvier en France aurait été un hommage à la liberté d'expression, après l'assassinat des journalistes de Charlie-Hebdo et de ceux qui les entouraient. Comme symbole de cette liberté, on pourrait trouver mieux, quand on sait que l'"outrage" à La Marseillaise est... un délit sanctionné par un emprisonnement de 6 mois et 7 500 euros d'amende. A chacun son Mahomet. De plus, l'apprendre à l'école est obligatoire, ce qui fait bon marché de la liberté d'opinion, notamment celle des pacifistes, vu la teneur belliqueuse du texte. Originellement intitulée "Chant de guerre pour l'armée du Rhin", la Marseillaise fut composée par l'officier Rouget de Lisle à la demande du maire de Strasbourg Philippe-Frédéric de Dietrich. Un comble : alors que la Marseillaise est vue comme un symbole de la République, Rouget de Lisle n'était guère républicain, et composa à la Restauration un hymne intitulé tout bonnement "Vive le Roi !".