Je viens de me faire crosser, sur Facebook, pour y avoir publié l’image ci-dessus. On m’a rappelé d’un ton mécontent que l’ONU, sur son site, parle uniquement de « Journée Internationale des Femmes 8 mars », ce qui est exact, et que sans l’ONU cette célébration n’existerait pas, ce qui est beaucoup moins exact, et que donc je devrais utiliser les mêmes termes que cette organisation. Si l’ONU l’a officialisée, en 1977, l’idée d’une journée consacrée aux luttes des femmes fut déjà évoquée lors de la conférence internationale des Femmes Socialistes à Copenhague 1910, et concrétisée l’année suivante. La date n’était pas encore fixe. Le 8 mars 1917, en Russie, en pleine guerre donc, des femmes lancent une grève pour réclamer le pain et la paix. C’est le coup d’envoi de la Révolution. La date restera.
Elle ne sera officialisée par l’ONU qu’en 1977. L’organisation parle dans sa résolution du 8 mars 1977 d’une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale ». Le texte officiel parle bien des droits, et les sites de l’ONU ne respectent pas le sens de la résolution.
Comme l’écrivent les Femmes Prévoyantes Socialistes, « Le 8 mars, c’est la Journée internationale pour les droits DES Femmes !
Pas la Journée de LA Femme, comme on entend souvent le dire. En effet, la femme n’est pas un objet social comme la paix ou le tabac. Les femmes constituent un groupe complexe, elles sont toutes différentes, avec des luttes plus ou moins avancées selon les pays, selon le contexte.
Le 8 mars, il s’agit pas d’offrir une fleur ou un parfum aux femmes que l’on aime, il s’agit de rappeler qu’aujourd’hui, encore, une femme n’égale pas un homme. »
« STOP ! Le 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes." écrit la Libre. « Le 8 mars n’est pas la journée de la femme. C’est la journée internationale des droits des femmes. Nuance ! » écrit Le Soir. En France, on parle d'ailleurs de ministère des Droits des femmes, pas d'un ministère des femmes ou, pire, de la Femme...
"Françoise Picq, spécialiste des mouvements féministes, et militante elle-même se souvient:
«On s'est battu très fort contre "la" femme. On avait réussi à ce que cela ne se dise plus, mais c'est très enraciné, cette expression revient. Or la femme, cela n'existe pas, c'est une représentation inventée par les hommes. »"
Il convient donc de rappeler qu'il s'agit d'une journée de lutte pour des droits, pas d'une occasion de ramener des fleurs à sa moitié, vision pourtant très répandue, En tapant "fleurs pour journée de la femme" dans Google, j'ai ramené 531.000 résultats. La Libre a épinglé quelques âneries remarquables l’an dernier, sous le titre « Le pire de la journée internationale des droits des femmes », Vaut le détour.
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