"Alternatives Internationales" est un magazine publié par le Centre Européen de Recherches Internationales, un des neuf centres de recherche de Sciences Po, plus précisément "Institut d'études politique de Paris". Ce centre réunit une soixantaine de chercheurs, et le magazine propose, pour un abonnement annuel revenant à 38,50 €, 4 numéros plus deux hors-série. Vous pouvez aussi vous abonner au coup par coup, ce qu'on appelle sur le site de la parution un abonnement à durée libre : 3,20 € par mois .
Parmi les hors-série, un rapport annuel. Celui intitulé "L'état de la mondialisation : 2011" mérite les 10,50 € que vous le paierez en librairie.
La suite de l'article :
148 pages, contenant 45 cartes, 140 graphiques, et des dizaines d'articles passant en revue aussi bien pays et continents que de grands enjeux tels le climat, les migrations, croissance et pauvreté, la régulation bancaire... C'est donc un aide-mémoire de référence.
Quelle que soit la sérénité académique qui préside aux travaux, un parcours de l'ouvrage n'incite pas à un optimisme béat. Je note au passage :
- "Régulation bancaire : en cas de crise, c'est toujours (= encore) le contribuable qui risque de payer."
- "La pauvreté frappe un Européen sur six (...) Dans tous les pays de l'UE, la proportion de travailleurs pauvres a tendance à augmenter".
- "Depuis trente ans, les revenus des plus fortunés ont grimpé dans les pays industrialisés. Les inégalités se creusent par le haut sans être corrigées par la redistribution sociale et fiscale".
- "Brésil : le gouvernement sortant n'a pas tenu ses promesses de redistribution des terres. Il a au contraire favorisé les grosses entreprises agricoles aux dépens de la paysannerie".
- "Inde : toujours plus de très riches et toujours plus d'inégalités".
- "Les données statistiques soulignent les performances économiques de l'Asie émergente et la montée des classes moyennes. Mais elles montrent aussi le maintien de la grande pauvreté, en particulier en Asie du Sud. Une pauvreté qui touche beaucoup de travailleurs des groupes internationaux ou de leurs sous-traitants. Ces derniers, de la Chine au Bangladesh, multiplient les protestations contre les niveaux de salaires qui leur sont imposés. Et ce d'autant plus que l'emploi chez ces sous-traitants est très précaire, sans parler des conditions de travail".
Tout cela précisé à grand renforts de données chiffrées et de graphiques.
On n'est pas couchés, Karl...
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