
Nous tenons à assurer de notre totale solidarité le camarade Michel Tilmant, administrateur délégué du groupe bancassureur ING, injustement "démissionné" par l'entreprise qui l'exploitait. La victime devra se contenter d'indemnités de licenciement équivalant à un an de salaire : à peine plus d'un million d'euros. Faible consolation, Michel Tilmant restera toutefois conseiller du groupe jusqu’à sa retraite, le 1er août.
Explication de la disgrâce : quelques engagements risqués que la crise a douloureusement mis en lumière (notamment - ce qu'ING a d'abord nié - dans le secteur immobilier des Etats-Unis, oui, celui où fleurissaient les subprimes) . Les gens sont ingrats : en voulait-on à la direction, à l'époque toute récente où la Libre écrivait (21/2/2007) "ING Belgique a enregistré en 2006, pour la première fois de son histoire, un bénéfice net supérieur au milliard d'euros (1.000,9 millions d'euros). Il s'agit d'une hausse de 16,6% par rapport à 2005" ?
De toutes façons, ces risques, ce n'est pas si grave : l'Etat néerlandais, qui a déjà fourni une aide de 10 milliards d'euros, va supporter 80% des risques d'un portefeuille d'ING d'actifs situés aux Etats-Unis. Un porte-parole d'ING a commenté : « S’il y a des gains, ils sont pour l’Etat, s’il y a des pertes, elles seront aussi pour l’Etat". Question : ces derniers temps, vous entendez plus souvent parler de gains ou de pertes, concernant les banques ? C'est drôle, en 2005, les groupes Fortis, KBC et Dexia avaient engrangé des bénéfices nets de plus de 8 milliards d'euros, on n'entendait pas dire à l'époque que les gains allaient être pour le secteur public...
On me fait remarquer un autre drame social, tout aussi bouleversant : sous pression de la ministre française de l'économie, Christine Lagarde (elle-même sous pression de l'opinion), Axel Miller, le patron de Dexia, a dû renoncer à ses indemnités de départ : un modeste 3.7 millions d'euros, l'équivalent de deux ans de salaire (le sien, hein, pas le mien).
Ah, accessoirement, ING va supprimer 7.000 emplois, et on a annoncé avant-hier 73.000 suppressions d'emplois dans le monde. Je suppose que les licenciés toucheront tous les mêmes indemnités que Michel Tilmant.
Mots-clef : parachutes dorés, crise, indemnités, banques
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