samedi 13 mars 2010

Ferrat ... Que La Montagne Est Triste


"J'ai rien à dire, ou alors trop..." chante Anne Sylvestre. Jean Ferrat est mort. Une lumière s'est éteinte. Un phare de la chanson qui dit, de la chanson qui parle, qui s'émeut, qui se bat ("Je ne chante pas / Pour passer le temps", répondait-il amicalement au "Je Chante Pour Passer Le Temps" d'Aragon et de Ferré). De la chanson qui a de la voix, juste, puissante et pure comme les mélodies. A quoi bon en dire plus, vous trouverez dans tous les media - qui l'ont si souvent ignoré - des évocations et des biographies. Signalons un site plein de sympathie qui évoque tant l'artiste que son cadre de vie, son aimée Ardèche, son Antraïgues sur Volanes.

La Suite De L'Article

Antraïgues (ou Antraigues, mais c'est moins chantant), il y fut, si pas maire comme le veut la légende, conseiller communal, puis premier adjoint à la mairie. Il vivait là, à plein temps, depuis 46 ans. Evidemment, même s'il était loin d'être une superstar, sa présence avait contribué à faire connaître cette agglomération qui lui faisait chanter "Que la montagne est belle !". On l'y appelait "La Tour Eiffel du village", si j'en crois un affectueux article qui replace dans le cadre rural qu'il affectionnait cet homme calme qui avait depuis longtemps renoncé à l'agitation des tournées.
Je ne rencontrerai jamais Jean Ferrat. J'écris cela parce que cette rencontre devait avoir lieu : le chanteur copinait avec mon ami Albert Faust, lui aussi Antraïgain, mais bien sûr pas à plein temps puisque la vie d'Albert était dévorée par sa passion syndicale et son bureau surchargé de la place Rouppe, à Bruxelles. "Quand viens-tu à Antraïgues ? Tu rencontreras Ferrat", me répétait-il. J'aurais dû accepter plus vite. Albert est mort en juillet 2004. Son amie, Thérèse Mangot, grande militante elle aussi, ne lui survécut pas deux ans.

"Il m'a fallu naître
Et mourir s'en suit
J'étais fait pour n'être
Que ce que je suis
Une saison d'homme
Entre deux marées
Quelque chose comme
Un chant égaré"

Espérons que Ferrat aura pu penser jusqu'à ses derniers moments de conscience ce qu'il avait écrit et chanté :

"Je meurs d'une petite fièvre
Avec un prénom sur mes lèvres
Et quelques souvenirs heureux
Quelque part au fond de mes yeux"

Le site "Jean Ferrat"

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Mots-clef : Ferrat, chanson, Antraigues, Faust, Ardèche

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