mercredi 27 janvier 2010

Le Préservatif Salvateur (et pas poreux...) (Vidéo)


"Oui, il y a parfois ce problème de fabrication, qui laisse passer les virus minuscules. Le préservatif est une roulette russe. On donne une illusion de sécurité absolue à la population avec des campagnes du type “kit de séduction pour l’été” (sont visées ici les actions estivales de la Plate-forme Prévention Sida - NDLR). Par là même, on encourage des comportements à risque et on contribue à la multiplication (des virus)". Ce texte, qui n'est pas passé inaperçu, figurait dans le Télémoustique du 4 avril 2007. Les propos étaient ceux de Monseigneur Léonard, alors évêque de Namur, depuis appelé à d'(encore) plus hautes fonctions, puisqu'il est devenu archevêque de Malines-Bruxelles.

André-Joseph Léonard (il a abandonné le prénom "Mutien", qu'il avait choisi en devenant évêque de Namur) s'est encore fait remarquer depuis : si en 2007, il avait qualifié les homosexuels d'"anormaux", en 2010, sur le plateau de RTL, il compare ce dimanche 24 janvier l'homosexualité à l'anorexie, donc à une maladie.
Les propos sur la porosité du préservatif ne sont pas une exclusivité du nouveau primat de Belgique. L'évêque d'Orléans André Fort avait exprimé la même conviction en mars sur France Info, affirmant : "On met maintenant sur les boîtes de cigarettes: 'dangers'. On devrait mettre sur les boites de préservatifs 'fiabilité incomplète'. Vous le savez très bien, tous les scientifiques le savent, la taille du virus du sida est infiniment plus fine que celle d'un spermatozoïde. La preuve est faite que le préservatif n'est pas une garantie à 100%. Oui mais l'ecclésiastique français s'est rétracté depuis. Il a reconnu "avoir commis l'erreur de parler de questions posées dans des études antérieures sur la perméabilité du préservatif. Il prend acte des déclarations expertes des spécialistes qui attribuent ces échecs à d'autres causes". Les deux évêques se situent en tout cas dans le fil de la pensée papale : Benoît XVI avait déclaré en 2009, lors d'un voyage au Cameroun et en Angola, que l'utilisation du préservatif aggravait le problème du SIDA au lieu de le résoudre.
Pour les scientifiques, la chose est claire et nette : le préservatif ne laisse passer aucun virus. Pour la Française Christine Katlama, professeure de médecine en maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, les propos du Pape et de ses représentants sont d'autant plus dangereux qu'"Il y a des gens qui, dans des pays où la ferveur est grande et l'éducation scientifique relativement faible, vont croire ce que disent les évêques et le pape. Déjà, des charlatans font commerce de la peur pour vendre leurs propres "remèdes". Ils peuvent dire: "ne mettez pas de préservatif, même le pape le dit""!
Donc pour les scientifiques, promouvoir le préservatif reste une nécessité impérieuse - mais pas toujours facile. Glisser un sourire et un peu de légèreté dans un sujet qui réunit une belle brochette de tabous (maladie, mort, sexualité, multiplicité de partenaires...) est un exercice délicat. Il me semble que la vidéo ci-dessus ( Production : Wanda Agency : TBWA. Direction : Yoann Lemoine) s'en tire avec les honneurs.



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Mots-clef : sida, préservatif, capote, Léonard, Fort, Eglise, Pape, prévention, poreux, Aides Graffiti

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