mardi 22 décembre 2009

Le Parti Populaire, Modrikamen, et l'Immigration


Le tout neuf Parti Populaire belge veut ratisser large, puisque son président, Maître Modrikamen, a déclaré au Soir, le 11 septembre, que la formation «rassemblera sous une même ombrelle la droite libérale, la droite conservatrice, et les déçus du système, qui votent une fois FN, une fois Ecolo», tout en se voulant une alternative au PS. S'inspirant du parti homonyme espagnol et de l'UMP sarkozienne, Mischaël Modrikamen ajoutait que "A terme, le but serait évidemment de créer un tel mouvement incluant potentiellement le MR et tout ou partie du CDH". Evidemment, les lézardes actuelles dans les murs du MR ont de quoi éveiller des appétits. Mais plus modestement, le discours des nouveaux venus leur permet de miser sur un autre fonds de commerce, les décombres du Front National.


Maître Modrikamen a en effet effectué dans le paysage politique belge une entrée tout en nuances. Pour lui, par exemple, redouter le réchauffement climatique tient de la "foi religieuse". Si l'immense majorité des scientifiques estiment que le réchauffement est une réalité, explique l'avocat d'affaires, "Le véritable problème est que l’on sent poindre derrière toutes ces réunions un discours terriblement anticapitaliste. On est en train de faire le procès de l’Occident et d’organiser le transfert massif de subventions vers les pays du tiers-monde et autres." Les allocations de chômage doivent être limitées dans le temps, l'âge de la retraite, reculé, les vaccinations, réduites, la présence policière, renforcée, et les procédures judiciaires extrêmement accélérées - ceci sans qu'un mot soit dit sur une lutte contre les racines de la délinquance - .

Un autre cheval de bataille, c'est l'immigration, "qui échappe à tout contrôle". Dans un chat, le Président écrit "l'immigré qui rejoint la belgique sait où il vient: un pays d'europe occidentale avec ses valeurs, ses modes de vis (sic), ses traditions.: C'est à lui de s'adapter de faire l'effort de s'intégrer et non l'inverse" pour enchaîner : " "Il faut réaffirmer un principe fondamental. L’étranger qui vient doit s’adapter aux coutumes locales. Et pas l’inverse. S’adapter ad vitam aeternam à celui qui vient sous prétexte qu’il faut être multiculturel non. Nous pensons que c’est là un facteur de délitement social." Conclusion : pour lui, par exemple, le voile doit être interdit, non seulement dans les écoles et les administrations, mais dans les Parlements et les entreprises. Je suppose que l'interdiction dans la rue suivra dans quelques années. Note : le PP dit s'inspirer, à ce sujet, de l'égalité hommes-femmes, ce qui nous convaincrait mieux si ce thème apparaissait ailleurs dans son manifeste ... qui ne lui consacre pas un mot.

Petit commentaire à ce sujet :

1. Je dois donner raison à Maître Modrikamen, ayant moi-même constaté des pratiques inadmissibles. Par exemple, à plusieurs reprises, au Togo et au Sénégal, j'ai constaté que des immigrés ne font absolument aucun effort pour s'adapter. Ainsi, ils s'enferment dans des quartiers qui leur sont réservés, alors que leurs moyens leur permettraient sans aucun problème de loger dans les cités indigènes. Ils installent des gardes devant leurs demeures, ce qui ne fait pas du tout partie du mode de vie local. Ils s'obstinent à rouler dans des voitures flambant neuves alors que les moeurs locales sont de circuler dans de vieux clous invraisemblables, de s'entasser à trois sur d'antiques mobylettes, de s'empiler dans (et sur) des autobus antiques ou - le plus répandu - d'aller à pied. Quant à leur tenue, elle ne témoigne d'aucun respect des usages locaux. Au contraire, ces immigrés veulent influencer - un comble - les usages du pays d'accueil, puisqu'on constate une pression indéniable pour amener certains africains à adopter le veston-cravate à l'européenne s'ils veulent être engagés dans un bureau.
Je suppose que Maître Modrikamen trouve, comme moi, ces comportements inadminissibles et les dénoncera plus explicitement dès qu'il en aura le temps.

2. Je propose à Maître Modrikamen le petit exercice suivant.
En fonction d'accords gouvernementaux dont il ne sait rien, être chargé à bord d'un navire, débarqué dans un pays infiniment moins agréable que son pays d'origine, employé, le plus souvent pour un salaire très bas, dans des branches où les habitants autochtones ne veulent plus travailler. Apprendre à son détriment que les branches en question étaient en fait condamnées, que les entreprises qui s'y consacrent ferment, se retrouver au chômage, et en plus se le faire reprocher. Vivre dans les quartiers dont les autres habitants ne veulent plus. Constater que ses enfants et petits-enfants, même deux générations après l'arrivée de leur père ou grand-père et ayant la nationalité locale, sont toujours appelés "immigrés" dans les textes de certains politiciens. Se faire contrôler trois fois plus par les policiers que les autres habitants ( cf. la Libre '"Les Marocains ont été en moyenne contrôlés trois fois plus par la police et dans presque tous les cas, ils ont été fouillés ou leur voiture a été examinée. " ).
Et après avoir encaissé tout cela, se faire reprocher de ne rien faire pour s'intégrer.

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Mots-clef : parti populaire, modrikamen, droite, populisme, immigration, sécuritaire

2 commentaires:

Anonyme a dit…

On ne pouvait s'attendre qu'à un commentaire pareil d'un journaliste ertébéen. RTBF, média de "service public", subsidié par l'argent de TOUS les contribuables, qui a décidé de "censurer" toute information sur le parti populaire. Et si elle y fait allusion, c'est toujours en l'affublant du qualificatif "populiste" ou "poujadiste". Mais qui attend encore un peu d'objectivité de cette entreprise toute dévouée au PS et à son valet, le CDH? Il semble que tout propos relevant du simple bon sens y soit maintenant systématiquement considéré comme "fachisant". Est-ce scandaleux d'attendre que les immigrés s'adaptent aux valeurs européennes élaborées durant des siècles de lutte pour tendre vers plus de civilisation? Faut-il "comprendre" le port de la burka, l'excision par "respect" de coutumes d'un autre âge? Faut-il oublier nos acquis pour ne pas choquer ceux que nous accueillons, et qui, pour certains d'entre eux, ne nous le rendent pas?

Tom Goldschmidt a dit…

1. Voilà des années que je ne travaille plus à la RTBF.
2. Il vous aurait suffi de parcourir un tout petit peu ce blog pour y trouver mon avis concernant le voile dit islamique, loin de celui que vous semblez me prêter.