vendredi 30 octobre 2009

Voile Et Ecole : Les Choix Des Anversoises.

Chris Weyers (Hoboken) et Karin Heremans (Anvers) : deux directrices d'école qui s'étaient retrouvées prises dans la tempête en juin dernier. Elles avaient décidé d'interdire le port du voile islamique dans les établissements qu'elles dirigent. Décision difficile, puisque toutes deux s'étaient d'abord prononcées dans un sens contraire. Elle avaient changé d'avis en constatant sur le terrain les intimidations dont des jeunes filles étaient l'objet, intimidations visant à leur imposer de porter le foulard.

La Suite de l'Article :

"Nous avons un conseil d’école et un groupe de mères. Ce dernier est là pour mieux impliquer les parents et sert d’étape intermédiaire vers un comité de parents, parce que certains musulmans traditionalistes ne veulent pas de réunions mixtes. Cela fait neuf ans que nous menons un dialogue sur tous ces problèmes, mais nous tournons en rond. Il vient un moment où on ne peut plus rester passif, il faut faire quelque chose, pas parce que nous avons quelque chose contre les musulmans, bien sûr que non, mais pour défendre notre projet d’égalité des chances et de pluralisme." déclarait alors la directrice de Hoboken à Solidaire. La décision ne pouvait que créer des remous, dans des établissements où la très grande majorité des élèves sont de confession musulmane (80% à Hoboken). Des groupes étaient venus manifester devant l'entrée des écoles, une semaine durant, des manifestants y étaient entrés, avaient endommagé du matériel et avaient jeté des livres par la fenêtre (au total, les déprédations avaient coûté 17.000 euros), des menaces avaient été proférées, Madame Heremans avait dû recourir à une protection policière, elle avait même surpris un étranger à l'Athénée dans la cour de récréation : il notait les identités des élèves qui continuaient à fréquenter l'établissement. Est-ce là l'atmosphère dans laquelle les adversaires d'une loi estiment que les élèves peuvent exercer un choix librement et sans pressions ?
C'était il y a deux mois. Le journal De Standaard du 29 octobre constate que depuis, la moitié environ des élèves ont réintégré les établissements en question. De plus, les réinscriptions se succèdent : cinq par semaine en moyenne, déclare Madame Heremans. Madame Weyers précise que l'atmosphère de pression sur les jeunes filles a diminué, au point que certaines ne mettent plus leur foulard sur le chemin de l'école. Toutes deux attribuent ces retours à l'attraction exercée par certaines initiatives pédagogiques, par exemple la collaboration avec des étudiants du niveau universitaire, mais pas seulement. Karine Heremans encore : "Après neuf ans dans cette école, je suis de plus en plus persuadée que ces jeunes doivent sortir de cette attitude de victimes. C’est être de gauche et progressiste aussi que d’oser exiger quelque chose d’eux. C’est pour cela que j’insiste tellement sur notre message de réciprocité. Nous investissons beaucoup en eux. Beaucoup de professeurs sont encore ici à 18 h pour donner une aide supplémentaire. Nous reconnaissons leur religion, nous organisons des voyages à Istanbul ou à Jérusalem" .
Quant à l'école musulmane qui s'est fondée suite aux événements de juin, l'imam anversois Nordine Taouil affirmait en septembre qu'elle comptait une vingtaine d'élèves. Même s'il ne faut pas tirer trop vite de conclusions définitives, on est pour le moins très loin de la ruée que certains annonçaient.
Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais 150 retours, cela donne à réfléchir. Réfléchir entre autres à l'argument avancé voici quelques jours encore par les auteurs d'une Carte Blanche dans Le Soir : l'interdiction du voile "comporte un risque sérieux de piliarisation perverse de notre système scolaire." (On pourrait objecter que le Pacte Scolaire de 1958-59 a institutionnalisé une piliarisation mais sans doute n'est-elle aux yeux des auteurs pas "perverse"). Nous avons déjà noté qu'en France, la ruée annoncée vers les écoles musulmanes ne s'est pas produite après la loi foulard. Ici, dans un contexte difficile, passionnel, médiatisé, il semble bien que comme en France, l'attraction d'un enseignement de qualité et officiel touche fortement élèves et parents musulmans, peu attirés par l'idée d'un enseignement confessionnel, malgré les pressions très fortes dont ils et elles ont fait et font l'objet. Karin Heremans déclarait en septembre déjà : "Il y a d’ailleurs des parents musulmans qui me disent : « Vous avez raison, madame. Nous voulons que nos filles trouvent leur place dans la société et elles devront pour cela retirer leur voile dans certaines circonstances. ». Cette opinion semble avoir gagné du terrain dans la communauté musulmane anversoise. Ces signes ne manquent pas d'intérêt, alors que le Conseil de l'enseignement de la Communauté flamande compte interdire le port du voile dans l'ensemble des établissements de l'enseignement officiel de Flandre dès la rentrée 2010.

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Mots-clef : voile, islam, école, Anvers

mercredi 28 octobre 2009

Voile : "Les Laisser En Paix" ?

"Femmes voilées : laissons-les en paix !" Voilà le titre sous lequel est parue, ce mardi 27 octobre 2009, une Carte Blanche dans le Soir. Signatures : Fabienne Brion Centre de recherches interdisciplinaires sur la déviance et la pénalité, UCL ; Philippe Van Parijs Chaire Hoover d’éthique économique et sociale, UCL. On peut la lire sur
http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2009-10-27/femmes-voilees-laissons-paix-734864.shtml . Elle mérite quelques remarques.

Le texte cultive un flou artistique sur l'enjeu réel du débat actuel : "Des femmes et des jeunes filles musulmanes portent le foulard. Cela gêne, irrite, enrage même pas mal de monde (...) réclamer à l’unisson l’interdiction du voile à l’école et en d’autres lieux". "Et en d'autres lieux" ? On n'est pas plus vague. Faut-il rappeler qu'il s'agit uniquement de l'interdiction des signes religieux ostentatoires à l'école et dans certains secteurs de l'administration ? Et que seul le premier de ces deux points est concrétisé par une proposition de loi ? Oui, il faut le rappeler, puisque grâce à pareil flou, beaucoup de gens l'ignoreront et croiront (comme c'est souvent déjà le cas, notamment bien sûr parmi des musulmans) qu'il est question d'une interdiction de porter le foulard dans la rue, ce qui serait inimaginable et liberticide.

Les auteurs négligent quelques détails. Par exemple, puisqu'ils comparent les règles de la pudeur d'une société à l'autre, et le foulard au soutien-gorge, ils négligent que les seins sont un caractère sexuel - les cheveux pas -. Ils semblent ignorer que, nonobstant, le topless ne suscite depuis longtemps plus guère d'émotion sur nos plages, et est admis dans les piscines suédoises. Il est vrai qu'il a été découragé à Bruxelles-Bains mais c'était, expliquent les organisateurs, ... pour ne pas heurter certaines cultures. Ils oublient également que la longue marche des féministes s'accompagna en Occident de tensions portant également sur les vêtements : il y a peu de temps que chez nous, une femme portant autre chose qu'une jupe autour de ses jambes se faisait traiter, comme le rappelle Vian dans "Les instanfataux", de "singe en pantalon" (parallèlement, un homme à cheveux longs se faisait traiter de "sale pédé"). Est-ce un hasard si cette évolution vers plus d'égalité dans la vêture fut parallèle à celle - encore loin d'être satisfaisante - vers plus d'autonomie et plus d'égalité ? Oui,"les critères de décence varient d'une culture à l'autre". Justement. Est-ce une raison pour en accepter, des critères, qui correspondent à plus d'aliénation (encore) que ce que nous vivons généralement dans nos sociétés ?


"L’obsession actuelle pour le foulard (...) viole l’idéal de respect mutuel impartial dont se revendiquent nos démocraties libérales". "L’idéal de respect mutuel impartial dont se revendiquent nos démocraties libérales", (s'il existe, et si tant est que nos démocraties sont libérales), impose-t-il que tout soit "impartialement" considéré comme également acceptable ? Face à la violence envers les femmes, la tolérance zéro a enfin été officiellement imposée chez nous. Mais certaines cultures acceptent beaucoup plus que la nôtre aujourd'hui la violence conjugale. Devons-nous dès lors, au nom d'une impartialité qui me paraîtrait très partiale, renoncer à nos récents acquis et nous calquer sur elles ? Confrontés à la xénophobie, au racisme, à l'intolérance, faut-il les traiter avec "respect mutuel impartial" ? Une modeste mais importante évolution a installé dans les sociétés occidentales - ou plutôt dans certaines - un accord minimum, au moins théorique, sur l'égalité des sexes. Faut-il faire marche arrière au nom de l'impartialité parce que la situation n'est pas la même dans les sociétés musulmanes, auxquelles les auteurs se réfèrent explicitement ?

"Remplacer une obligation héritée d’un père ou d’une mère par une interdiction imposée par un directeur ou un ministre ne peut être jugé libérateur que par ceux qui se font de la liberté une conception bien particulière. " Sous son air d'anarchisme bravache, cette phrase est une bêtise. La vision que les auteurs jugent "bien particulière", c'est la célèbre conception de Lacordaire : "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit". Si l'on prenait les auteurs au mot, on devrait rejeter les lois qui ont aboli l'esclavage, puisqu'elles étaient édictées par des ministres. Bien sûr, il existait un mouvement pour l'émancipation, et il existait des fuites ou des révoltes d'esclaves - loi et mouvement de base ont opéré leur jonction, comme dans beaucoup d'autres luttes - . De même il existe aujourd'hui un courant féministe au sein du monde musulman, et dont les membres souhaitent souvent que le législateur soutienne leurs efforts. Mais cette pirouette selon laquelle une loi ne pourrait pas émanciper permet aux auteurs de négliger les tristes conclusions auxquelles est parvenu le Centre d'Action Laïque, « Les témoignages qui remontent des écoles (...) font de plus en plus état du harcèlement que subissent certaines jeunes filles musulmanes, quand elles ne portent pas le foulard islamique », ou les constatations émises par les directrices de deux écoles anversoises, qui avaient d'abord refusé d'interdire le foulard, et ont dû changer de cap en constatant que leurs élèves subissaient dès lors des intimidations pour qu'elles le portent, ou encore les témoignages des professeurs parlant de la surveillance exercée sur les filles par leurs frères. Curieusement, les auteurs argumentent néanmoins "La liberté, c’est avoir le droit de poser des choix. " On voit mal quelle liberté de poser des choix peut être exercée dans pareil contexte. Et l'on comprend mal pourquoi les auteurs n'intiment pas leur "Laissez-les en paix !" à ceux qui pratiquent pareilles pressions.

Bien entendu, nous lisons que "Bien plus cruciale est la question de savoir comment fournir aux élèves musulmanes comme à tous les adultes de demain une formation scolaire qui augmente leur marge de choix dans tous les domaines". Cela devient un grand classique de nous affirmer que décidément, il faut choisir, poire ou fromage : impossible, nous dit-on, de mener une politique positive dans deux domaines à la fois, la qualité de la formation et l'émancipation. Il me semble au contraire que les deux sont complémentaires, qu'une personne à qui on a donné la possibilité de faire ses choix en connaissance de cause aura plus de possibilités de bien guider sa barque dans la vie. Car oui, une loi sera un pas vers une meilleure possibilité de faire ses choix. Si une fillette est conditionnée dès son plus jeune âge à se sentir coupable quand sa tête n'est pas couverte, qu'on ne me dise pas qu'elle sera plus tard en état de choisir en toute indépendance psychologique. Il importe donc de tenir la balance, si pas égale, du moins aussi peu inéquitable que possible. Et pour cela, il est nécessaire que cette fille puisse goûter une autre situation, celle où elle a autant le droit d'aller tête nue, ou de pratiquer l'exercice physique, que les garçons de la classe, et ceci sous l'autorité de l'école - et de la loi - . Seule la protection de la loi le lui permettra. Etre voilée à la maison, non voilée à l'école, me paraît bien plus préparer au libre choix qu'une unique vision de soi , imposée et intériorisée en permanence depuis l'enfance - les fillettes concernées par le dossier "voile" de Dison avaient neuf ans.

Une loi "foulard - école" pousserait à la radicalisation, nous dit-on encore. Les auteurs fantasment "cent Antigone" qui "arboreront le foulard ailleurs avec d’autant plus d’ardeur, voire d’extravagance". Cette menace fut brandie en France. Or, si l'on parcourt les forums Internet musulmans de France aujourd'hui, cinq ans et demi après la loi foulard-école, on y trouve, au lieu de cent Antigone échevelées (si l'on ose dire en l'occurrence), beaucoup de musulmans qui s'interrogent prudemment, d'autant que la remarque "L'obligation du voile sur les cheveux ne figure pas dans le Coran" fait son chemin malgré les polémiques. Ces musulmans se demandent si pareil enjeu mérite tant de remous qui risquent de les isoler du reste de la société où ils vivent. Et les discussions sur les droits des femmes vont bon train. De même, la menace, évidemment brandie dans cette Carte Blanche, d'assister à une ruée vers les écoles musulmanes ne s'est pas concrétisée en France, comme nous l'avons exposé ici , les parents musulmans donnant la priorité à un enseignement préparant efficacement leurs enfants à la vie active.

Les auteurs s'inquiètent de voir dans les remous autour du voile une atteinte au droit à la foi. "La foi serait-elle un nouveau pudendum ? Et la manifestation d’une conviction religieuse, une forme d’attentat à la pudeur ? (...) cacher non seulement ce sein, mais cette croyance que l’on ne saurait voir ?". C'est ici - comme dans le reste - faire bon marché de la spécificité du voile, de ce qu'il implique comme conception des rapports entre hommes et femmes, et ne pas mentionner qu'en plus le foulard ne voyage pas seul : ses compagnons sont la polygamie toujours explicitement autorisée, un droit à l'héritage réduit (1) ou une fiabilité de témoignage égale à la moitié de celle d'un homme (2) (pour ne pas parler de pratiques infiniment plus brutales dont les musulmans répondront avec raison qu'elles sont des dévoiements de leur religion, qui a représenté une amélioration du sort des femmes par rapport aux pratiques antéislamiques) (3). J'ajoute ce triste paysage, dans mon quartier, de rues où le soir on ne voit plus que des hommes. Et je me demande, si l'on admet que le respect de la religion impose d'accepter le port du voile à l'école, comment on refusera ensuite que l'hypothèse créationniste ait officiellement droit de cité dans l'enseignement.
La polémique autour et alentour du voile a d'ailleurs d'intéressantes retombées dans les forums musulmans, où des interrogations sont nombreuses sur les rapports homme-femmes, avec des réponses d'une grande variété de ton... Mais si le voile relève d'une volonté d'obéir à sa religion, qu'on m'explique pourquoi, comme des témoignages me le rapportent, un certain nombre de jeunes filles le portent en Belgique, mais le retirent lors de leurs vacances au Maroc. (4) Est-ce la Belgique dont le sol exalte la foi, ou est-ce simplement la pression du milieu qui s'exerce plus fortement ? Cette même pression accrue dont me parlent des personnes issues de l'immigration, et qui fait que je vois dans les rues voisines fleurir bien plus de foulards et de djellabas qu'il y a 25 ans ? Ce n'est pas en aidant cette pression à s'exercer que les auteurs rendront un service à celles qu'ils prétendent défendre.

(1) "au fils, une part équivalente à celle de deux filles", dit le Coran. Même s'il existe des exceptions, "Il est vrai qu'en règle générale, dans la plupart des cas, la femme hérite d'une part deux fois moindre que celle de l'homme". http://islammedia.free.fr/Pages/islam-heritage.html .
(2) "Le Coran rend le témoignage de l’homme égal à celui de deux femmes. De plus, la majorité des juristes soutiennent que le témoignage de la femme n’est pas recevable dans le cas de crimes majeurs et dans des affaires faisant intervenir la loi du talion." lit-on sur http://www.islamophile.org/spip/La-position-de-l-Islam-quant-au.html , qui explique que cette distinction n'est pas contraire à l'égalité mais est plutôt due, concernant la femme, "à ses dispositions naturelles et à ses inclinations spécifiques qui peuvent exclure son implication dans de telles affaires, alors même que son attention est focalisée sur sa qualité de mère et de maîtresse de maison". Néanmoins, "le témoignage de la femme doit être pris en compte dans les cas relevant des compétences de la femme telles que les relations familiales, la menstruation, l’accouchement, et autres affaires dont la connaissance était exclusivement réservée aux femmes au cours des siècles précédents et qui l’est probablement encore. »
(3) "En général, l'arrivée de L'islam a apporté une énorme amélioration à la position des femmes en Arabie antique, les dotant de propriétés et d'autres droits, et leur donnant une mesure de protection contre le mauvais traitement de leurs maris ou propriétaires. Le massacre des filles, sanctionné par la coutume arabe païenne, a été proscrit par l'islam. Cependant, la position des femmes est demeurée pauvre et s'est aggravée en plusieurs aspects quand le message initial de l'islam a perdu sa force et a été modifié sous l'influence des habitudes et des coutumes préexistantes". (Bernard Lewis, The Middle East, Weidenfeld&Nicolson, Londres, 1995, p. 210)

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Mots-clef : voile, foulard, islam, laïcité, loi, école

Une Université Populaire à Bruxelles


Mais oui, il existe une Université Populaire à Bruxelles, née en février 2009 dans la lignée de ses soeurs françaises. Le projet était porté par des universitaires, des syndicalistes, des formateurs et des associations d'éducation permanente bruxelloises. Ce 28 octobre aura lieu la leçon inaugurale donnée par Isabelle Stengers, basée sur son dernier livre. Au delà de ce lancement, le programme est ambitieux.
Pour le reste, je cite platement le communiqué que j'ai reçu ...

La Suite de l'Article :

UNIVERSITE POPULAIRE DE BRUXELLES,
Leçon inaugurale Isabelle STENGERS mercredi 28 octobre prochain.

Bienvenue à l'Université populaire de Bruxelles !

L'objectif d'un tel projet est de favoriser le partage des savoirs entre universitaires et milieux populaires, de construire des savoirs critiques, qui seront autant de clés d'entrée dans l'analyse et le changement social. Le programme de cette première année « académique » 2009-2010 est ambitieux : analyser les crises qui traversent notre société et proposer des pistes de « sorties de crises ».

La leçon inaugurale sera donnée par Isabelle STENGERS, philosophe, ce mercredi 28 octobre à 18H00, au siège de l'UP de Bruxelles, 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles. Sa conférence portera sur son dernier livre « Au temps des catastrophes, résister à la barbarie qui vient ».

A l'initiative de Mateo ALALUF (sociologue ULB), quatre grands conférenciers se succèderont ensuite pendant la saison. Ils apporteront 4 approches contrastées de pistes de « sorties de crises ». Il s'agit de Christian ARNSPERGER (UCL), (« sur la décroissance », le mercredi 18 novembre), et de 3 économistes français :
Bernard FRIOT (« sur le salariat » le mardi 8 décembre), Thomas COUTROT (« sur la longue marche de la société civile » le mercredi 3 février 2010) et de Yann MOULIER-BOUTANG (« sur le capitalisme virtuel » le mercredi 17 mars 2010).

Parallèlement à ces « grandes conférences » phares, plusieurs groupes sont organisés avec pour mission de vulgariser ces savoirs scientifiques (des Ateliers du mardi pour des apprenants en alphabétisation, des Séminaires préparatoires aux grandes conférences, des lectures de textes Š).

A côté de ce volet socio-politique, l'UP de Bruxelles va aussi créer début 2010 des ateliers philo pour adultes et pour enfants, sur base de l'expérience de Michel TOZZI (Sc. Éducation Université de Montpellier 3 et UP de Narbonne, auteur de « Penser par soi-même »).
Tous les intervenants sont bénévoles. L'entrée est gratuite. Ce programme est élaboré en collaboration avec le Collectif Formation
Société (CFS asbl), l'Ecole ouvrière supérieure (EOS) et la FGTB de Bruxelles (Centrale culturelle Bruxelloise).

Le programme complet est disponible à l'adresse et sur le site.
UP de Bruxelles, 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles (proximité Porte de >Hal). Tél : 02 543 03 03 (Myriam AZAR)

Contact : mailto: info@universitepopulaire.be

informations sur le site de l'U.P.

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Mots-clef : université, enseignement, adultes, gauche, syndicats

Destexhe, MRAX et Liberté d'Opinion


Je cite, avec une certaine surprise, l'agence Belga. "Le sénateur Alain Destexhe (MR) et l’essayiste Claude Demelenne réclament la suspension du financement public du Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (Mrax). Ils dénoncent la présence dans le bureau de cette association d’un certain Nordine Saïdi, qui serait un militant de l’islam radical. Lequel aurait déclaré : "Je comprends les attentats suicides ou terroristes sans nécessairement les justifier. En tout cas, je m’interdis de condamner des faits sans parler des causes. Si on veut éviter les attentats, il faudra un moment accepter de discuter même avec Ben Laden." Je pense que ce blog ne fait pas exactement preuve de complaisance envers le MRAX, plus exactement avec l'évolution du MRAX, on le constatera ici ou ici N'empêche...


La Suite de l'Article
Les arguments avancés par MM. Destexhe et Demelenne me semblent étonnants : des propos tenus à titre personnel par un membre de la direction du MRAX. Or, quoi que l'on pense des propos tenus par Mr. Saïdi, je ne vois pas en quoi ces opinions (personnelles, et dont l'expression doit avoir sa place dans toute démocratie) devraient justifier la fin du financement public du MRAX. On suspend le financement public d'une organisation si elle ne remplit pas sa mission. Ceci n'a rien à voir. Par ailleurs, je trouve la façon dont le MRAX remplit sa mission actuellement fort discutable, et ses remous internes depuis trois ans au moins le prouvent, mais l'initiative de Mr Destexhe ne porte pas là-dessus. Elle vise ici à instaurer le délit d'opinion. La dépêche note également "M. Saïdi s'est présenté aux élections régionales du 7 juin à la première place de la liste Egalité, petit parti controversé qui compterait en son sein d'anciens militants du PTB mais aussi des partisans d'un islam radical." J'ose croire que c'est son droit.
Les positions du MRAX et les conditions de travail qui y règnent ont suscité bien des remous, ainsi un appel de membres "Sauvons le MRAX", deux grèves du personnel dont l'une toute récente, et le découragement de membres dont Anne Morelli, qui a quitté le Conseil d'Administration du MRAX en déclarant "Je ne me sens plus concernée par ses prises de position communautaristes, sa défense systématique de la religion musulmane et ses exagérations continuelles sur une soi-disant "islamophobie" menaçante." Voilà des éléments de discussion bien réels. Mais attaquer une association et demander la fin de sa subsidiation pour propos tenus personnellement par un de ses membres, c'est étonnant. Et inquiétant.
PS C'est dans ce sens que vont les dernières nouvelles en la matière, c'est à dire que "L'administration de la Communauté française a été chargée par sa ministre Fadila Laanan de mener un contrôle approfondi auprès du Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX), à la suite des plaintes de certains travailleurs de l'association y dénonçant des dysfonctionnements, des comportements empreints de népotisme ou encore une utilisation douteuse des fonds publics mis à disposition de l'association" (Belga).

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Mots-clef : MRAX, islam, subsides.

jeudi 22 octobre 2009

Pétition Contre Une Expulsion.


Les éléments récoltés sur le Web me paraissant fiables, je me permets de les reproduire.
"Depuis le 13 octobre 2009, Wilfred Barnett, père de 3 enfants de l’école JJ Michel, école communale de Saint-Gilles, est menacé d’expulsion. D’abord enfermé au centre Inad de Zaventem, il est actuellement à l’hopital de Vilvoorde en raison de son état de santé.
( <- cliquez la photo pour l'agrandir). Wilfred et sa femme Fatmata sont nés en Sierra Leone et résident en Belgique depuis plus de 10 ans. Ils ont réussi après des années de lutte à être régularisés en Belgique avec leurs trois enfants. Fatmata et les enfants ont obtenu la nationalité belge.
Suite de l'Article :
Après les pires années meurtrières de la guerre civile en Sierra Leone, Wilfred a rejoint seul son pays natal courant 2008.
Wilfred est rentré lundi, 12 octobre 2009, ce qui est son droit, car sa femme et ses enfants résident ici, et que ses enfants ont besoin de lui. Arrivé à 1.30 à Zaventem mardi 13 octobre 2009, il a été immédiatement mis dans le centre fermé de l’aéroport de Zaventem car ses papiers n’étaient pas en ordre : son titre de séjour, pourtant valable jusqu’en 2012, a été suspendu en raison de sa longue absence, sans prendre en considération les raisons médicales qu’il l’ont contraint à rester plus longtemps que prévu en Sierra-Leone

Comme prévu dans l’article 9 de la convention universelle des droits de l’enfant, signée par la Belgique en 1989, un enfant ne peut pas être séparé de ses parents contre son gré. Peu importe la législation belge sur la nécessité de renouveler sa carte de résidence comme réfugié, le droit des enfants d’avoir leur père avec eux, prime !

C’est pour cela que nous exigeons la libération immédiate de Wilfred Barnett (né le 1 oct. 1972 à Sierra Leone, Nr. Nationale belge 72100144738) afin qu’il puisse rejoindre sa famille à Saint-Gilles".

Pour signer la pétition, c'est ici

Des précisions supplémentaires sur ce dossier se trouvent ici. Wilfred Barnett a pu rentrer chez lui, très très temporairement puisqu'il est sous le coup d'un ordre de quitter le territoire dans les 5 jours (26 octobre). La pétition est donc toujours d'actualité, puisqu'elle est titrée "Nous refusons l’expulsion d’un père de 3 enfants".

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Mots-clef : expulsions, réfugiés, asile, réfugiés, droits humains

lundi 19 octobre 2009

Beatles : Trois Minutes De Magie (Vidéo)


"Why The Beatles Broke Up"... Apparemment, on ne s'est jamais remis de leur séparation, à ceux-là, puisque RollingStone en a encore fait sa couverture le mois dernier. Triste histoire, naufrage progressif dans les vagues des divergences musicales peut-être, mais surtout des conflits d'egos, des déchirements engendrés par les choix de tel ou tel manager pour gérer un pactole qui fut quelque peu dilapidé...

La Suite de l'Article :

Après des pages et des pages à patauger là-dedans, on a en bouche un peu d'amertume, même si la raison nous dit qu'après tout, tous les groupes ne sont pas faits pour durer près d'un demi-siècle comme les Stones. Et voilà qu'heureusement, le hasard nous envoie dans les pupilles cette vidéo - pub pour le jeu "Rock Band, je sais - qui enchaîne avec finesse bijou sur bijou, et qui remplace l'amertume par le parfum à peine éventé de fumées anciennes, même si elles ont un peu de peine à passer dans une gorge que la nostalgie noue un instant.




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Mots-clef : Beatles, vidéo, apple records, rock band

Festival l'Espace du Son à Bruxelles.


J'en suis fort triste, mais je crains fort que nombre d'entre vous ne connaissent pas Georges Forget. Ni Agnès Poisson. Ni Benjamin Thigpen. Car ce ne sont point des gens connus, en tout cas nettement moins que Paris Hilton, ou Britney Spears, par exemple. Parce qu'ils ne font pas le même genre de musique. Ils font de la musique acousmatique, une variété de musique contemporaine. Bon, si vous suiviez un peu mieux ce blog et ce site, vous vous rappelleriez que vous pouvez écouter une série d'exemples ici. Curieux, hein ? Une musique qui se passe généralement fort bien de mélodie ou de schéma rythmique ! Mais pourquoi en parlons- nous aujourd'hui ?

Suite de l'article

Parce que Bruxelles héberge du 22 au 25 octobre une nouvelle fois un festival "L'Espace du Son". Il s'agit du 16ème festival acousmatique international organisé par Musiques et Recherches, qui en détaille le programme sur son site.
En bref, cinq concerts et deux jours de colloque. Trois de ces concerts sont conçus selon une formule amusante, en deux moitiés dont l'une voit (et entend) la "vedette" proposer ses propres oeuvres, l'autre partie étant une "carte blanche" au cours de laquelle il/elle nous invite à découvrir quelques-unes de ses oeuvres favorites d'autres compositeurs/trices. Si la musique est peu commune, son support l'est également, puisque les sons voyagent et se métamorphosent entre 60 haut-parleurs. Cela se passe au Théâtre Marni, pratiquement sur le coin de la Place Flagey.

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Mots-clef : musique contemporaine, acousmatique, festival, espace du son

jeudi 15 octobre 2009

Appel européen pour le droit du travail et les droits syndicaux.


L'Europe sociale, cela nous regarde, et nous regarde de travers à en juger par l'évolution récente du droit du travail vu par l'Union Européenne. D'un point de vue progressiste, il s'agit d'une marche arrière énergique menée au nom d'une modernisation. De là, en réaction, un "appel européen pour la restauration et le renforcement du droit du travail et des droits syndicaux au sein de l’Union européenne" que vous êtes invité/e/s à signer. Aux yeux des auteurs, les autorités européennes vont vers une abolition progressive du droit du travail comme domaine juridique spécifique, différent des relations civiles privées. Ces autorités nous rapprochent ainsi du 19ème siècle, époque au cours de laquelle le droit civil régnait sur les relations de travail.

La suite de l'article :

Ainsi, note cet appel, "- le contrat de travail à durée indéterminée est présenté comme obsolète et à faire disparaître au plus tôt ;

- le statut de fonctionnaire garantissant un emploi stable et une rémunération liée à des évolutions barémiques régulières est en train de devenir une « espèce en voie de disparition ». Or elle permet l’indépendance des agents et la garantie de l’égalité de traitement des citoyens ;

- les protections contre le licenciement sont fortement revues à la baisse ;

- le droit au départ à la retraite et au financement collectif d’une pension de retraite permettant une vie digne ont été sérieusement réduits ;

- la garantie de pouvoir bénéficier dans la durée d’un revenu de remplacement décent par rapport au dernier salaire via l’allocation de chômage lors de la perte de son emploi a été considérablement diminuée."
Les auteurs s'inquiètent également face aux arrêts récents de la Cour de Justice de l’Union européenne. Le texte complet est publié et peut être signé ici.

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Mots-clef : droit, travail, Union Européenne, arrêt laval, arrêt viking, Europe sociale

lundi 12 octobre 2009

GSM : Santé, Interdiction et Goinfrerie (Vidéo)


Le couperet est tombé : le Sénat français a interdit l'usage des téléphones portables dans les écoles maternelles, primaires et collèges. Motif : précaution pour la santé des enfants.
Le cerveau d'un enfant, aux structures plus fines, est en effet particulièrement sensible à la pénétration des ondes électromagnétiques.
Or, à en croire le docteur Souvet, cardiologue et président de l’Association santé environnement France, les ondes électromagnétiques (l'adjectif est important) dans leur ensemble ont des effets nocifs.


La Suite de l'Article :

Elles diminuent notamment la présence de la mélatonine, hormone du sommeil qui a aussi des propriétés oncostatiques (qui protègent du cancer). Elles provoquent chez 3 à 10 % de la population des troubles du sommeil, des maux de tête et acouphènes (troubles graves de l'audition), troubles de concentration et d'attention, dépressions, fatigue chronique. Les études sont récentes, les résultats ne sont pas encore extrêmement précis, mais ils sont sans appel. Mieux vaut donc tenir son GSM à au moins deux centimètres du corps, et utiliser un kit oreillette filaire si possible, sinon un kit bluetooth (apparemment dix fois moins "bombardant" que le GSM nu). A l'avenir, tout GSM devra, en France, être vendu accompagné d'un kit. Le portable n'est pas le seul à nous faire baigner dans une soupe d'ondes électromagnétiques, et en règle générale mieux vaut remplacer une connexion sans fil par du filaire chaque fois que possible.
Mais l'aspect santé n'est pas le seul auquel les enseignants sont sensibles. Pour beaucoup d'entre eux, le portable à l'école est un ennemi. L'élève guette le message qu'il attend plutôt que le propos du professeur, et quand le message arrive, il y répond. Le téléphone se transforme régulièrement en "copion", en "antisèche". De plus, le portable permet de maintenir le contact avec les parents même quand on en est éloigné. Or, le rôle de l'école est aussi de projeter l'enfant dans une situation où il doit se passer de la protection qu'offraient papa et maman : c'est un pas important vers l'autonomie. Il ne s'accomplira guère s'il suffit d'un geste, à la récré ou dans le couloir, pour retrouver la voix rassurante et la guidance des parents.
Armelle Nouis, proviseure du lycée Lazare-Ponticelli à Paris, constate que le portable et d'autres technologies à "satisfaction immédiate" ("instant gratification") désapprennent aux élèves à attendre, à différer un plaisir. C'est un handicap majeur dans l'éducation, puisqu'avant d'avoir le plaisir d'engranger un résultat il faut passer par des heures ou des années d'apprentissage (Florian écrivait déjà que "Sans un peu de travail Il n'est point de plaisir").
A ce propos, la pub lancée par Samsung pour son portable "Jet" sous le thème "L'impatience est une vertu" est éloquente - et écoeurante - . La traduction figure sous la vidéo, assortie de quelques commentaires.



Traduction :
"
On va vous dire ceci en face, car nous savons que vous détestez attendre... Attendre nous fait grimper au mur. ... Attendre fait rater l'avion. Attendre fait perdre le match... Attendre n'arrange rien. Attendre ne permet jamais de finir le premier. A 90 ans, Henry attend encore de recevoir un baiser. L'attente ne demande jamais que son salaire soit augmenté, n'apparaît jamais en tête, ne finit jamais première.
Alors, il y a l'impatience... L'impatience nous a valu des voitures plus rapides, les fours à micro-ondes, les télécommandes et les jets. L'impatience est en première place, l'impatience est au sommet, en première ligne. L'impatience veut plus et plus et plus. Appelez-la tout de suite. Pourquoi attendre vendredi soir, pourquoi pas jeudi matin ? Si le film est ennuyeux, partez. Si la réunion est ennuyeuse, sortez. Lisez la dernière page du livre. Commencez par regarder les quinze dernières minutes du film. Levez-vous tôt, restez dehors tard. La patience, c'est savoir que vous allez vous ennuyer à ne rien faire pour combattre l'ennui. L'impatience est une vertu
."

L'hédonisme issu des sixties atteint ici un stade impressionnant de dégénérescence. Ceux qui scandaient "We Want The World And We Want It Now" n'imaginaient pas ce monde comme dominé (pour ceux qui en ont les moyens, car les petits jeunes gens de la pub n'ont pas l'air pauvriteux) par une rage de s'empiffrer de tout et tout de suite, de consommer avec frénésie gadgets, bagnoles, décors de luxe et partenaires sexuels, toutes choses servies sur un plateau sans que le consommateur ait dû consentir - quelle horreur ! - un effort. Faut-il dire que s'ils avaient fait preuve de cette bénie impatience pendant leur formation, les ingénieurs qui ont conçu le portable en question seraient plutôt au chômage ? Le comportement que prône l'agence Viral Factory, c'est celui de ce chien qu'ils nous montrent se jetant voracement sur l'assiette placée sur une table. Tout connaisseur vous dira pourtant qu'un chien abandonné ainsi sans dressage à ses impulsions immédiates devient malheureux et déséquilibré...

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Mots-clef : GSM, portable, sms, interdiction, école, samsung, jet, publicité

Vous Avez Formé Le ... (Vidéo)


Il y a déjà pas mal d'années qu'un dirigeant de Microsoft a déclaré : "Bientôt, utiliser un ordinateur sera devenu aussi simple qu'utiliser un téléphone". On attend toujours. C'est plutôt utiliser un téléphone qui est devenu aussi compliqué qu'utiliser un ordinateur. Et puisqu'à propos du portable, nous parlons aujourd'hui de téléphonie, autant laisser Brenda (dite entre autres Marc Labrèche) tenter désespérément de joindre sa copine Becky.



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Mots-clef : téléphone, répondeur, Brenda, Labrèche, humour, vidéo

Homophobes, Les Musulmans ? Cela Dépend...

Ce serait à hurler de rire si ce n'était sinistre - mais vous allez voir, ça s'arrange - : un match amical était prévu en France entre une équipe de musulmans et une équipe de gays. Apprenant à qui elle allait avoir affaire, la direction du premier club, Créteil Bebel, a refusé la rencontre avec Paris Foot Gay en ces termes : « Nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenus si tard ». Inutile de dire que ce communiqué a fait grand bruit.


La Suite de l'Article :

La secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade s'est indignée : "Si ça continue, on va refuser de jouer contre des noirs, des juifs. Le communautarisme n'a pas sa place dans le sport. Ce n'est pas une attitude républicaine de refuser de jouer pour des motifs de religion." La presse en a fait ses choux gras, SOS Homophobie et le Centre LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi- et Transsexuels) Paris ont dénoncé une "homophobie religieuse", le Paris Foot Gay soulignait que de son côté, "il est ouvert à tous, hétéros comme homos, heureux de lutter ensemble contre les préjugés et les discriminations", bref indignation ... suivie d'une divine surprise. Le communiqué n'aurait été rédigé que par une seule personne, l'entraîneur, de son propre chef, et au déplaisir des joueurs. Le capitaine de Créteil Bébel a déclaré sur RMC Info : «Une majorité de l’équipe est choquée certes que cette équipe puisse s’appeler Foot Gay, mais on ne cautionne pas le mail de notre dirigeant. D’ailleurs, il ne nous a pas prévenus de l’envoi de ce courrier. Il a été dépassé par les événements.» Ce capitaine se dit prêt à rassembler l'équipe et à monter sur le terrain. Bref, l'auteur homophobe du communiqué aurait marqué contre son propre camp, et le match semble maintenant devoir se dérouler ... avec une publicité hautement inhabituelle pour une compétition de ce niveau.

Toujours à propos des rapports pas simples entre Islam et homosexualité, un maire amstellodamois prend des initiatives qui ne plairont peut-être pas à tous ses administrés, dont 55% sont d'origine étrangère. Ahmed Marcouch (ci-dessous), qui pilote la mairie de Slotervaart (dans la banlieue d'Amsterdam), plaide pour l'organisation de débats sur l'homosexualité dans les mosquées, et proclame : « Je dis toujours que la liberté d’être musulman orthodoxe est la même que celle qu’a un homosexuel d’être homosexuel. Il faut aller à la confrontation en disant que les homosexuels sont des gens normaux, comme nous tous, et nous exigeons qu’ils soient respectés ». Sous son impulsion, le conseil municipal a adopté un plan d'action pour la période 2009-201. Celui-ci prévoit notamment l'intervention d'associations homosexuelles dans les écoles, l'ouverture d'un espace culturel gay et la sensibilisation des mères de familles immigrées. Premier bourgmestre d'origine marocaine et musulman qu'aient connu les Pays-Bas, il a invité la Gay Pride à Slotervaart. Mais pour une partie de ses administrés, il "n'est plus un Marocain, mais un Hollandais", les réactions dans les mosquées locales sont critiques ou prudemment positives, et l'imam ultra orthodoxe Fawaz Jneid a qualifié Marcouch de faux musulman. Le maire, social-démocrate de 41 ans, n'en a cure, et sait qu'il ne se fait pas que des amis quand il engage un fonctionnaire spécialisé pour améliorer les rapports entre musulmans et autorités et ainsi couper l'herbe sous le pied aux groupes islamistes. Pour en revenir à l'homosexualité, la paroisse catholique, dit Marcouch, l'a informé qu'elle ne pouvait collaborer avec lui : pour elle, l'homosexualité est "contraire aux lois de la nature".

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Mots-clef : homosexualité, homophobie, islam, pays-bas, amsterdam, slotervaart, créteil bebel, Paris Foot Gay

samedi 10 octobre 2009

Stages De Voix Recommandés.


Vous aimeriez développer votre voix ? Construire ou améliorer votre présence sur scène ? Ann Gaytan, dont l'expérience n'a d'égale que l'énergie, la stature vocale et le talent, organise deux "Master Class" dans le Nord de la France, à Aulnoye-­Aymeries (ce n'est pas loin, les Belges ! ), l'une les 24 et 25 octobre, l'autre du 26 au 30 octobre. Ces deux classes seront placées sous le signe de Léo Ferré, qu'elle interprète et dont elle fut l'amie.

Chanteuse, auteure, compositrice, Ann Gaytan est professeur honoraire au Conservatoire de Mons, elle a bourlingué sur beaucoup de scènes et dans beaucoup de studios, et donné un nombre vertigineux de cours et stages. Détails sur son site, y compris les tarifs, qui sont sympas.


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Mots-clef : Ann Gaytan, Léo Ferré, voix, stage, scène, spectacle

vendredi 9 octobre 2009

Spammeur ? Moi ? Ou Comment La Lettre Du Blog Fut Muselée.


La Commission européenne appelle les gouvernements de l'UE à prévoir des sanctions "sévères" contre les responsables d'envois de spams. Le spam, c'est, faut-il le rappeler, l'envoi en masse de courriers commerciaux non sollicités : des millions et des millions de courriel vous proposant du Viagra et autres médicaments sans prescription, des montres de contrefaçon, un prêt hypothécaire dans l'Alabama défiant toute concurrence... Ces courriels sont accueillis avec rage ou lassitude par 99% des destinataires, mais sur pareille masse, 1% de gogos représente encore une masse lucrative. Est-ce, comme l'affirme la Commission, 65 % des internautes qui sont touchés, un peu moins, un peu plus, beaucoup plus ? Peu importe, c'est vrai que le spam est un phénomène massif et écoeurant.  

La Suite De L'Article :
C'est vrai aussi que depuis des années, on annonce des tempêtes de sanctions, et qu'elles ont peu d'effet. Quelques spammeurs ont été condamnés à des peines spectaculaires, mais la marée continue à déferler. Dans l'Union Européenne, l'application de sanctions est jusqu'à présent totalement variable d'un pays à l'autre, mais les spammeurs "sérieux" connaissent la parade quand le sol d'un pays devient trop chaud : ils délocalisent.
Bon, et en quoi cela concerne-t-il ce blog ?
Réponse : je suis un spammeur.
En tout cas, je puis être considéré comme spammeur. Et je l'ai été. Et contrairement au vrai spammeur, qui utilise une infrastructure et des tactiques (serveurs, localisation, brouillage de pistes) qui le rendent le plus souvent invulnérable, je suis totalement vulnérable. De plus, une fois accusé, je ne puis pas me défendre.
Ce blog, vous l'avez peut-être remarqué, parle de problèmes de société, est non-commercial, sans publicité et bénévole. L'ASBL envoyait un mail mensuel à des personnes susceptibles d'être intéressées, mail signalant les nouveaux articles, comportant un lien de désabonnement. La personne qui cliquait ce lien ne recevait plus jamais la lettre. Une personne, qui a reconnu ne même pas avoir ouvert le mail, a néanmoins porté plainte auprès d'une "société antispam". Cette soi-disant société s'est avéré un simple robot - donc lui envoyer quelque explication que ce soit est totalement inutile -. Le problème, c'est que la plainte ne m'a pas été envoyée, mais a été envoyée à la société - mon "hébergeur" - qui héberge sur ses serveurs mon site (et pas le présent blog). Mon hébergeur m'a fait savoir qu'en cas de deuxième plainte, quels que soient mes arguments, quelle que soit ma situation réelle, le site serait supprimé. Tous mes arguments ont été inutiles, y compris ma conformité à la jurisprudence belge en la matière, ou le fait que mon blog, l'incriminé, n'est pas hébergé par l'hébergeur de mon site que tout cela ne regarde en rien : les hébergeurs vivent dans la terreur d'être considérés comme complices de spam. Donc, contrairement à toute justice, toute plainte répétée vous vaut condamnation automatique.
Passons les détails : après longs échanges d'arguments, j'ai dû changer d'infrastructure pour la newsletter, supprimer l'ancienne liste de membres, lancer des invitations à s'inscrire, et perdre pas mal de lecteurs pour qui une procédure d'inscription comportant quelques clics successifs est déjà une barrière décourageante. En gros, j'ai dû passer d'une procédure opt-out (la personne qui reçoit la lettre peut à tout moment s'en désabonner et ne plus jamais la recevoir - le logiciel serveur refusera d'ailleurs de la réinscrire -) à une procédure opt-in (l'éventuel lecteur doit lui-même s'inscrire pour recevoir la lettre). Ce qui me fait rigoler, c'est qu'une ASBL bénévole est obligée de se taper ce parcours d'obstacles, mais que si j'emprunte n'importe quelle route, si je prends le métro, si je marche dans la rue, je suis bombardé de publicités (qui elles, sont commerciales et reposent sur l'esprit de lucre). J'exige donc qu'en toute équité, les sociétés de publicité soient placées dans la même situation que moi. En d'autres termes, si une publicité est placée en quelque endroit que ce soit, elle doit rester totalement invisible, sauf à la personne qui, en appuyant par exemple sur un bouton, la rendra visible pour elle seule. Le principe du opt-in sera donc appliqué dans toute sa splendeur. En attendant, le seul principe appliqué est celui énoncé jadis par La Fontaine : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

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Mots-clef : spam, courrier, mail, courriel, non-sollicité, internet

samedi 3 octobre 2009

Sous-chien ? Souchien ?


Faut-il, peut-on dire "Belge de souche" ou "Français de souche" ? Certains pâlissent à l'écoute de l'expression et rappellent que nul n'est tissé ethniquement de coton pur à 100 %, qu'on trouve toujours quelque part dans l'arbre généalogique de quelqu'un une branche poussée dans un autre pays que celui où vit l'intéressé. En tout cas, l'expression a trouvé dans certains milieux antiracistes son contrepoint, un terme pour désigner les - comment dirais-je ? - les non-issus-de-l'immigration.
L'ennui, c'est que ce terme est utilisé pour faire le lit du racisme.

On voit fleurir des liens qui nous renvoient vers une vidéo finement titrée "Les blancs traités de sous-chiens par une arabe à la télé". Et présentée ainsi, cette vidéo choque les meilleures volontés. Sauf que...
Hôôôôlà ! La façon dont cet extrait de débat est utilisé dans cette vidéo est une manipulation ! Qui mérite une petite mise au point. Cette dame, porte-parole du mouvement "Les Indigènes de la République", ne parle pas de "sous-chiens", mais utilise un néologisme utilisé par certains en France pour désigner la version française de ce que nous appelons souvent en Belgique "Belges de souche", et qui s'écrit "souchien" (la racine étant bien sûr le mot "souche"). Je reprends d'un forum ce commentaire, à propos de la manipulation de cette vidéo : "ce qu’a dit Houria Bouteldja est très clair . En substance, elle dit : plutôt que de considérer que ce sont les non-souchiens qui doivent apprendre quelque chose, il faut considérer que ce sont les souchiens qui doivent apprendre leur histoire coloniale. " Certains proposent d'ailleurs maintenant "soucheux" pour éviter ce malentendu - on dit aussi parfois ironiquement "Gaulois" - . Quant à faire une distinction entre Français de souche et immigrés, ce n'est vraiment pas du côté immigrés que l'idée est venue. En France, on connaît bien le terme ratonnades, parce que les immigrés, certains les appellent des "ratons" (ou des "melons", ou...). Les ratonnades, c'étaient les chasses aux immigrés, qui faisaient des dizaines de morts. Plus poliment, les autorités ont longtemps parlé des FMA, « Français musulmans d'Algérie » (FMA). Du temps de la guerre d'Algérie, dans le département de la Seine, on avait imposé un couvre-feu dans la région parisienne entre 20h30 et 5h30 ... rien que pour les FMA.

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Mots-clef : vidéo, immigration, racisme, sous-chien, souchien

Droits Humains : Occident Vaincra ?


Pour ou contre des minarets dans les villes suisses ? Pour l'instant, il en existe deux, à Zurich et à Genève, qui ne sont pas utilisés pour appeler à la prière. Les Suisses sont appelés à voter, le 29 novembre prochain, pour ou contre une loi interdisant la construction de minarets dans leur pays. Les évêques du pays ont déjà pris position, ils estiment que cela « fragiliserait les efforts nécessaires pour établir une attitude d'accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel ». Ces quelques précisions pour dire que le livre «Islamophobie ou légitime défiance?», sous-titre: «Egalité des sexes et démocratie: les Suisses face à l'intégrisme islamique», arrive à son heure pour faire un tabac.

Je viens de recevoir la présentation de cet ouvrage, écrit par une dame nommée Mireille Vallette, présentée comme genevoise et Française. Peu importe ici le contenu du livre, qui viendra s'ajouter aux considérations sur le thème : "Les intellectuels musulmans d'Europe ne se distancient pas des pratiques barbares que l'Islam inspire ailleurs", ce qui n'est qu'en partie vrai.
Je tique simplement sur une phrase de ce texte de présentation : "Pour aller vite: démocrate et féministe convaincue, elle place l'égalité de l'homme et de la femme, la laïcité, la liberté d'expression et le respect des libertés individuelles au centre de ses préoccupations. Ces valeurs, elle y croit. Elle pense aussi qu'elles fondent nos sociétés occidentales."
Si l'on parcourt le présent blog, on constatera que je suis vigoureusement partisan d'une loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l'école. Au nom entre autres de l'égalité de l'homme et de la femme et du respect des libertés individuelles. Mais l'idée que ces valeurs "fondent nos sociétés occidentales" me fait quelque peu rigoler. Nos sociétés occidentales, alors pourtant qu'elles avaient été déjà largement éclairées par le Siècle des Lumières, ne voyaient il n'y a pas longtemps aucun inconvénient au travail des enfants dans des conditions atroces, ne voyaient pas plus d'inconvénients aux inégalités salariales entre hommes et femmes, sont encore et toujours défigurées par la violence envers les femmes (En France, note Le Monde, tous les trois jours en moyenne, une femme meurt sous les coups de son compagnon), ont secrété le fascisme, le nazisme et Auschwitz, sont encore profondément empreintes d'homophobie, voient régulièrement l'extrême-droite réussir des coups de boutoir électoraux, se sont couvert les mains de sang dans les colonies, et pas seulement dans les colonies : il n'y a pas si longtemps que fleurissaient en France les ratonnades, les chasses aux immigrés qui faisaient des dizaines de morts.

Si je soutiens telle position dans les débats sur le foulard à l'école, c'est au nom de droits qui sont pour moi des droits de la personne humaine, qui ont conquis (partiellement et inégalement) droit de cité en Occident pour des raisons historiques, qui ne sont sinon pas consubstantiels à l'Occident, qui ont des défenseurs dans d'autres régions, et qui n'ont conquis ce droit de cité que grâce aux luttes de catégories de la population contre lesquelles les sociétés occidentales ont commencé par envoyer la troupe.



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Mots-clef : Suisse, islam, droits de l'homme, droits humains, féminisme, immigration, minarets

Mort de Marek Edelman, héros du ghetto de Varsovie

Marek Edelman fut l'un des dirigeants de l'insurrection du ghetto de Varsovie contre les nazis, en 1943. Il était le dernier survivant parmi ceux qui s'étaient retrouvés à la tête de cette lutte héroïque, désespérée mais exemplaire. Il déclara par la suite : "On savait parfaitement qu'on ne pouvait en aucun cas gagner. Face à deux cent vingt garçons mal armés, il y avait une armée puissante. "Nous, nous n'avions pour nous tous qu'une seule mitrailleuse, des pistolets, des grenades, des bouteilles avec de l'essence et tout juste deux mines dont l'une n'a même pas explosé"".
Le journal "Le Monde" retrace sa biographie, mais on peut relever dans l'article une zone de silence : on n'y évoque guère la relation douloureuse entre Edelman et la situation au Proche-Orient.


Edelman représentait la tradition du mouvement juif socialiste Bund, qui était hostile au sionisme. Edelman n'avait jamais changé d'avis sur ce point. Il avait répondu à une journaliste de Yediot Ahronoth : "Ça, c’est votre philosophie d’Israélienne, celle qui consiste à penser qu’on peut tuer vingt Arabes pourvu qu’un Juif reste en vie. Chez moi, il n’y a de place ni pour un peuple élu ni pour une Terre promise." Il disait aussi : "Quand on a voulu vivre au milieu de millions d’Arabes, on doit laisser le métissage faire son oeuvre". Mais il a également lancé aux groupes palestiniens :"Nos armes n’ont jamais été tournées contre une population civile sans défense. Nous n’avons jamais tué de femmes ni d’enfants".
Cet article a été repris dans "Courrier International" du 13/4/2006. Il est réservé à ses abonnés. Citons-en un bref extrait :
"Quand on lui demande si l’insurrection, vouée à l’échec, n’était pas un suicide collectif, la réponse fuse. “En nous soulevant, nous avons rappelé notre appartenance au genre humain. En prenant les armes contre ceux qui voulaient nous anéantir, nous nous sommes raccrochés à la vie et nous sommes devenus des hommes libres. La meilleure preuve en est que beaucoup de combattants de l’OJC ont pu fuir le ghetto après la bataille. Ceux qui sont tombés par la suite, c’est en combattant avec les partisans polonais.”
Les quelques centaines d'insurgés n’ont-ils pas risqué la vie des 60 000 Juifs
encore présents dans le ghetto ? “Non, le dilemme n’existait pas. Nous étions
tous condamnés à mort, quoi qu’il advienne. Nous savions que tous ceux qui
étaient envoyés à Auschwitz et à Treblinka étaient promis à la chambre à gaz.”
C’est sur le soutien reçu du monde extérieur que Marek Edelman se montre le
plus amer. Pas seulement envers le gouvernement polonais en exil, mais surtout
envers les Juifs de Palestine. “L’OJC avait informé Ignacy Szwarcbart [dirigeant sioniste et député polonais en exil] et le gouvernement polonais de Londres. Le Mossad savait aussi ce qui se passait ici. Ses agents se sont pourtant contentés d’évacuer les gens disposant d’argent, et encore, jamais pendant la guerre et uniquement vers la Palestine.
Le fondement de l’idéologie de Ben Gourion et des siens, c’était la rupture avec la diaspora [juive]. Il en était arrivé à refuser de s’exprimer dans sa langue maternelle, le yiddish [langue germanique mêlée de slavismes et d’hébraïsmes], la langue des 11 millions de Juifs d’Europe et d’Amérique
.”
Ben Gourion avait en effet déclaré lors d’une réunion de responsables du Mapaï
[le Parti ouvrier d’Israël, ancêtre du Parti travailliste], le 8 décembre 1942 : “Le désastre qu’affronte le judaïsme européen n’est pas mon affaire” [cité aussi par Tom Segev dans Le Septième Million – Les Israéliens et le génocide, Liana Levi, 1993].


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Mots-clef : ghetto, varsovie, nazisme, seconde guerre mondiale, insurrection, Bund, Israël