mercredi 30 septembre 2009

A Table ! En Arabe...


Revoici une initiative de l'Arab Women's Solidarity Association - Belgium (AWSA Be), décidément infatigable. Je cite son communiqué... "Si vous avez une bonne connaissance de l'arabe moderne et que vous souhaitez le pratiquer dans un cadre multiculturel et laïque, AWSA-Be propose des tables de conversation pour adultes en petits groupes.

Quels objectifs? Entretenir son arabe parlé, mettre ses connaissances théoriques en pratique et élargir son vocabulaire.
Quel arabe? L'arabe pratiqué est l'arabe moderne, celui des médias et de la littérature, la langue officielle utilisée par tous les pays arabes et en tant que langue commune entre les pays.
Comment ? Par petits groupes (max. 6 personnes), en respectant le rythme de chacun (e).
L'intérêt du cours est la pratique orale de la langue.
Chaque semaine, le groupe discute d'un sujet qu'il a choisi préalablement. L'animatrice, prof d'arabe, met une liste de vocabulaire utile à disposition des participants, structure et corrige les discussions.
La grammaire ne sera abordée que très exceptionnellement.
Infos pratiques :
Condition d'admission: Les participants doivent être capables de s'exprimer oralement dans différents contextes (min. 3 ans d'apprentissage)
Quand? Tous les mardis de 18h30 à 20h30
Où? Au Centre Garcia Lorca, 47/49 Rue des Foulons, 1000 Bruxelles (proximité Place Anneessens)
PAF: 160€/140€ pour les membres, les étudiants et les sans emplois pour la session d'octobre à février (32 heures)
La première table de conversation se réunira le mardi 6 octobre 2009. Inscrivez-vous dès maintenant par email à awsabe@gmail.com .
La première fois est à l'essai. Par la suite, toute personne désireuse de s'inscrire à la session se devra de verser le montant payable sur le compte d'AWSA Belgique : 363-0002517-35 avant le lundi 12 octobre.
Veuillez également noter qu'aucun remboursement ne sera possible au cours de la session sauf force majeure.
AWSA-Be se réserve la possibilité d'annuler la table de conversation si le nombre de participants n'est pas suffisant".

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Mots-clef : arabe, laïcité, immigration, femmes

mardi 29 septembre 2009

Bis : Les (Mauvais) Arguments Contre Une Loi "Foulard-Ecole" (Le Retour ;-) )


Le débat autour des récents événements (position du Centre d'Action Laïque, manifestation du 26, Plate-Forme Laïque Féministe Contre l'Interdiction du Voile A L'Ecole...) se poursuit sur différentes pages. J'ai résumé ci-dessous (en italiques) quelques arguments rencontrés et ce que j'en pense (en lettres droites).
La lecture de la réponse à la Plate-Forme est souhaitée avant celle du présent article, qui s'adresse entre autres aux membres de la gauche radicale, chez qui j'ai parfois eu le regret de trouver certains de ces plaidoyers...


Les populations immigrées sont exploitées (argument récurrent).
Faut-il soutenir l'oppression des femmes immigrées pour autant ? Je croyais que la gauche se devait de soutenir la femme, notamment des milieux exploités, parce qu'elle est "le prolétaire du prolétaire". C'était jadis une évidence pour les milieux féministes de gauche et pour quiconque les côtoyait. Je cherche par ailleurs vainement en quoi l'absence d'une loi "foulard-école" diminuerait l'exploitation des populations immigrées.

Les défenseurs d'une loi encouragent la haine du monde musulman.
Des opposant/es au port du voile à l'école sont musulman/es, et l'un des trois discours lors du rassemblement à Bruxelles samedi a été prononcé par une musulmane qui souligne fièrement qu'elle remplit toutes ses obligations religieuses sans exception et très sincèrement. Soheib Bencheikh, ex-grand mufti de Marseille, a soutenu la loi "foulard-école" votée en France en 2004. Des musulmans, y compris des théologiens, posent désormais explicitement la question "Faut-il s'accrocher au foulard qui nous marginalise, alors que le Coran ne parle pas d'une obligation de se couvrir les cheveux ?", rejoignant ainsi le théologien Mohammed Talbi et son ouvrage "L'Islam n'est pas voile, il est culte", Talbi qui fait remarquer que le mot "cheveux n'apparaît même pas dans le Coran.  

Le MR est pour cette loi, et instrumentalise le féminisme.
Les libéraux ont aussi voté la dépénalisation de l'Interruption Volontaire de Grossesse. Fallait-il fièrement refuser leur vote et renvoyer les femmes aux faiseuses d'anges, et les médecins courageux en prison ? Il me semble que ce qu'il faudrait plutôt stigmatiser, c'est l'attentisme d'autres formations. Quant à instrumentaliser le féminisme, on pourrait renvoyer la flèche au texte diffusé par la plate-forme : il faut un certain culot pour affirmer que les partisans d'une loi sont des gens qui fermeraient les yeux sur les violences et les inégalités !

Il est choquant que ce sujet soit en première ligne de l'actualité, alors qu'il y a tant de sujets graves.
D'abord, si l'on en parle beaucoup, cela montre que son poids symbolique est grand - sans quoi, les partisans d'une loi s'égosilleraient dans le vide, et leurs adversaires ne se mobiliseraient pas tant -. Plus généralement, je suis choqué quand je lis que la question du voile serait à mettre de côté parce qu'il y a des choses plus urgentes. C'est l'argument traditionnel utilisé contre les revendications féministes ! Des personnes se réclamant du progressisme s'accommodent d'une situation où, on ne peut plus le nier, un signe infériorisant est imposé à des femmes par la pression et l'intimidation patriarcales ! Je vois mal comment on peut prétendre vouloir lutter contre les inégalités ou les violences après avoir accepté celles-là.

Les lois contre les violences envers les femmes ne sont pas une émancipation venue de l'extérieur, comme le serait une loi "foulard-école", elles ont été précédées de 30 ans de luttes des femmes.
Les lois contre la violence viennent après 30 ans de luttes (je dirais un siècle !), oui, luttes qui n'auraient guère abouti sans une intervention législative et des Parquets. Même dialectique dans la dépénalisation de l'IVG : lutte des mouvements autonomes, mais aussi évolution dans les milieux médicaux, juridiques, de media, et finalement basculement décisif au Parlement. Si on légifère sur le foulard à l'école, il y aura aussi rencontre entre une lutte féministe pour obtenir cette législation, la lutte d'autres milieux, et une maturation parlementaire.
Mais je trouve fort cynique l'attitude "Les femmes musulmanes n'ont qu'à faire leur chemin, comme les occidentales ont fait". Quoi ? Elles n'ont qu'à passer encore 30 ou 100 ans sous le joug d'une idéologie élaborée grosso modo entre le 8è et le 12è siècle) ? Et être de plus en plus en porte à faux avec la société qui les entoure, au prix de tensions de plus en plus violentes pour tous,et pour elles pour commencer ? Et en recevant moins d'appui encore que les féministes occidentales en ont reçu ? Cela, c'est les, pour reprendre un texte utilisé par la plate-forme, "fragiliser" ! Où est la solidarité ?

Une interdiction du foulard dans les écoles entraînerait un repli communautariste, notamment vers des écoles musulmanes. Ce repli entraînerait une réaction, le développement de milices fascistes.
Répétons-le, on avait annoncé en France que la loi-foulard école allait draîner les jeunes musulmanes en masse vers des écoles coraniques, il n'en a rien été.
Repli communautariste ??? On peut constater si l'on connaît un peu certains quartiers qu'il est bel et bien déjà là, avec ou sans loin, et qu'il est suffisamment puissant pour inquiéter certains musulmans. Une loi sera bien plutôt une façon de le décourager : elle exprimera une volonté de la société, et encore une fois, on peut lire depuis la loi française des avis de musulmans qui estiment que leur communauté n'a pas intérêt à se marginaliser par rapport à leur pays, d'autant que le foulard n'est pas imposé par le Coran. Donc une loi qui libèrerait, à l'école, les filles de cette obligation, serait un obstacle à un projet islamiste qui, des amis maghrébins me le confirment, visera ensuite tout ce que le mouvement féministe a si durement conquis.
En France, la loi sur le foulard a eu une conséquence : celle que d'abord des femmes, puis des hommes, ont trouvé le courage de s'interroger sur la pratique du foulard, (qui n'est pas une obligation coranique), il suffit de lire les forums musulmans pour s'en rendre compte. Quant à l'idée qu'une loi déroulerait un tapis rouge aux fascistes, il n'y pas pas + de "milices privées" en France qu'avant la loi, et la chute du FN a suivi la loi "foulard" !

Les défenseurs d'une loi "foulard-école" se regroupent autour de l'idée de «nation» incarnée dans des "valeurs culturelles occidentales" à protéger .
Les défenseurs d'une loi "foulard-école" proviennent d'horizons politiques divers. Certains ont pour première motivation les idéaux féministes. Certains s'appuient avant tout, en France, sur l'idée de valeurs républicaines, qui ne sont d'ailleurs pas nécessairement méprisables même pour la gauche radicale. D'autres sont poussés avant tout par un amour de la laïcité très respectable mais exprimé parfois d'une façon - paradoxalement - idolâtre (on ne mettra pas sur le même pied la grande prudence du Centre d'Action Laïque et l'agitation parfois discutable du RAPPEL, dont la pétition est pourtant toujours justifiée). Mais tous se réclament de valeurs qui ont été mises en avant, imposées, par les mouvements féministes. J'avale donc de travers quand je vois, sur une page proche de la gauche radicale, que ces valeurs sont désormais ravalées au rang de "valeurs culturelles occidentales". Ce n'est plus du relativisme, c'est la préparation d'une liquidation.

L'impérialisme est en lutte contre le monde musulman en Irak et en Afghanistan. Il faut donc soutenir le monde musulman contre l'impérialisme.
D'abord, j'ose penser que la plupart des musulmans d'Europe ne se reconnaissent pas dans les dynamiteurs irakiens et les talibans afghans - je trouve même que c'est une insulte et un appel à la xénophobie de mettre un signe "égal" entre ceux-ci et mes voisins.
Mais par ailleurs, donc, puisque deux oppressions se combattent en Irak (trois puisque sunnites et chiites se massacrent), faudrait-il 1. en soutenir une 2. être pour cela solidaire des leaders islamistes en Belgique et faire bon marché de préoccupations féministes ? "La Gauche" avait écrit lors de l'occupation de l'Afghanistan par l'URSS : "Ce n'est pas parce que Reagan a tort que Brejnev a raison". De plus, la 4è Internationale avait refusé de soutenir la résistance musulmane, réactionnaire. Apparemment, ce bon sens est en chute libre, il faut soutenir quelqu'un, aussi réactionnaire soit-il (adieu défaitisme révolutionnaire !). (Je rappelle ce qu'écrivait Critique Communiste en 2004 à propos de l'Islam : "Les tendances les plus radicales (...) sont aussi les plus radicalement réactionnaires tandis que les tendances les plus ouvertes, métamorphosées en partis bourgeois conservateurs, s’ouvrent d’abord aux règles de la mondialisation libérale).

La xénophobie fait des ravages en Italie.
Exact. La xénophobie est actuellement plus virulente en Italie, qui n'a pas de loi "foulard-école", qu'en France où il y en a une.

Il n'y a pas de vêtement neutre, et il est bon que les enfants voient à l'école que le monde est divers, du voile aux vêtements à la mode. Une interdiction est obtuse et contraire à l'esprit critique.

Il n'y a effectivement pas de vêtement entièrement neutre, mais je n'en vois guère d'autres qui soient liés, par un cadre juridico-religieux explicite, à un refus de l'autonomie, l'imposition de la polygamie, un droit à l'héritage réduit de moitié, une validité de témoignage moitié de celle d'un homme, sans compter une vision consternante de la sexualité. Je trouve très bon qu'il y ait certaines interdictions, notamment à l'école (j'essaie d'imaginer un enseignement sans interdit !?!) et que des enfants apprennent qu'il y a des valeurs que le service public n'accepte pas. La diversité en question, ils ont la rue et la TV pour en être imprégnés tout le reste de la journée.

Un sweat-shirt avec drapeau US, un blouson de Benetton qui s'en prend aux droits des indiens mapuches sont aussi des atteintes à l'autonomie.

Comparaison intéressante mais inadéquate. La bonne comparaison est "Si leur famille, leurs dirigeants religieux, imposent à des jeunes (y compris de 9 ans) de porter un sweat pro - politique des USA, ou hostile aux droits des indiens, faut-il lutter contre cette imposition ?" Ma réponse est oui. Ou : "Faut-il interdire à l'école une propagande pour la politique extérieure des USA, ou contre les droits des Indiens ? " Ma réponse est oui. Mais ces questions sont fort théoriques. Par contre, si l'on admet que les valeurs incarnées par le foulard ont place à l'école, vous devrez vite admettre le créationnisme, la remise en cause de l'Holocauste, l'exclusion des femmes de la gymnastique, la condamnation de l'homosexualité... pour lesquels la pression - réelle celle-là - se fait déjà fort sentir.

Une éventuelle interdiction du foulard à l'école serait comparable à l'étoile jaune !
Mis à part l'inflation osée (pour le moins) de la comparaison, faut-il rappeler qu'ici, le signe discriminatoire est imposé par des leaders religieux, pas par la loi ? Je crois me souvenir qu'en Allemagne nazie, c'était l'inverse !

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Mots-clef : foulard, loi, Belgique, islam, gauche, gauche radicale, féminisme, musulmans

jeudi 24 septembre 2009

Manifestation Contre Le Port De Signes Religieux À L'École.


Je participerai à la manifestation de ce samedi. Les mots d'ordre :

- « Pas de signes religieux à l’école »
- « Non au marquage des filles »
- « Non à l’immixtion du religieux à l’école ».

Lieu et date : ATTENTION MODIFICATION : place Surlet de Chokier, à deux pas de la place Madou, à partir de 11h ce samedi, et plus rue Royale.

Si j'ai déjà marché vers des manifestations d'un coeur joyeux et plein d'enthousiasme, je ne me sentirai pas, samedi, rempli d'une pareille légèreté. Les organisateurs ont déjà annoncé que les mots d'ordre xénophobes, racistes ... ne seraient pas tolérés un instant. Utile précision, mais qui illustre à quel point l'action dans ce domaine est délicate. Et à quel point il importe de ne pas donner l'impression aux musulmans de Belgique qu'ils habitent désormais une forteresse assiégée. Mais les derniers jours ont montré à quel point cette action devient nécessaire.

(La Suite)
S'il faut le rappeler, le Conseil Flamand de l'Enseignement a interdit le port du foulard dans ses 700 établissements. Un tiers seulement de ceux-ci l'interdisaient jusqu'alors. L'Organisation Baas Over Eigen Hoofd (BOEH) estime par ailleurs que le Conseil n'a pas le droit de prendre cette décision, qui devrait revenir uniquement au Parlement Flamand. L'auditeur du Conseil d'Etat a pourtant déjà estimé, statuant sur une plainte, que le Conseil était bien l'organe habilité à prendre cette décision. Des musulmans ont manifesté à Anvers. En tout cas, BOEH compte lancer la semaine prochaine une procédure juridique contre l'interdiction du port du voile dans les écoles de la Communauté flamande. Du côté francophone, le conseil communal de Dison a validé l’exclusion définitive de trois fillettes voilées, de 9 et 10 ans qui fréquentaient l’enseignement communal (le port de tout couvre-chef y est interdit depuis le début du mois). La riposte des parents concernés avait d'abord connu un succès : le tribunal de première instance de Verviers avait autorisé ces petites à suivre les cours, malgré le règlement interdisant le port de tout couvre-chef dans les écoles communales. Mais cette victoire n'était basée que sur des questions de forme. Les autorités communales ont relancé leur action en respectant mieux la procédure. Les parents envisagent des recours au Conseil d’Etat. Ce bouillonnement socio-juridique rappelle la situation régnant en France au début des années 2.000. C'est face à cette cacophonie que la "loi foulard" française a été adoptée.

Jusqu'à présent, le très prudent Centre d'Action Laïque s'était cantonné, sur la question d'une loi, dans un silence tout aussi prudent. Pour lui, il fallait laisser le choix aux écoles. Il vient de changer d'attitude, et on peut lui faire confiance pour penser qu'il ne s'agit pas d'un choix pris à la légère. Il plaide désormais pour un décret interdisant les signes d’appartenance religieux ou philosophiques, dans tous les réseaux de l’enseignement. Son président, Pierre Galand, parle d'« une évolution rendue indispensable par la réalité, sur le terrain ». Le journal "Le Soir" cite les propos de deux administrateurs : « Les témoignages qui remontent des écoles, d’abord, qui font de plus en plus état du harcèlement que subissent certaines jeunes filles musulmanes, quand elles ne portent pas le foulard islamique ». Et : « Nous avons aussi été frappés par le revirement de la directrice de l’athénée d’Anvers, qui n’était pas favorable à l’interdiction, mais qui a fini par s’y résoudre étant donné les problèmes de prosélytisme constatés ». Pierre Galand ajoute : « Le foulard islamique est clairement devenu un instrument de prosélytisme, il est instrumentalisé par certains imams et les milieux conservateurs. Nous ne voulons en aucun cas stigmatiser les jeunes filles qui subissent ces pressions. » A l'appui, on peut citer les propos de Chris Weyers, directrice de l’athénée de Hoboken. Elle affirme, à la VRT et dans "De Morgen", que des élèves sont intimidées par mail, par SMS ou par téléphone. Elle estime aussi que la situation était devenue intenable dans son établissement, où le port du voile était autorisé, et dans lequel les élèves musulman(e)s s'étaient concentrés.
Si du côté francophone, le débat entre les partis est engagé, si le MR s'est prononcé pour une interdiction, on ne s'attend pas à une décision avant la fin des "Assises de l'Interculturalité", prévue le 17 février 2010. "Le rapport final devra être à la base de l’organisation d’une conférence interministérielle devant déboucher sur l’élaboration d’un plan stratégique collectif pour une société interculturelle réussie", nous dit le document de présentation. (*)
Mais entre temps, une autre voix prudente s'est fait entendre, celle du directeur francophone du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme qui estime que le règlement des écoles ne suffit plus quant à la question du foulard. Edouard Delruelle déclare à la Libre : "A un moment donné, le pouvoir politique doit prendre ses responsabilités. Ça ne veut pas dire décréter une interdiction générale, comme en France, ou une autorisation générale, mais il faut cadrer." et "Une fillette de 10 ans en foulard, ça me choque. Le port du foulard n’est d’ailleurs pas un prescrit religieux. J’aimerais bien qu’on trouve le moyen de l’interdire clairement, dans la dignité pour les familles et dans la transparence. Le foulard, c’est aussi un signe sexuel, politique parfois : les enfants ne peuvent pas être instrumentalisés. L’école a une mission éducative, émancipatrice."

Autant de prises de position qui me semblent encourager la participation à la manifestation de samedi...

(*) Je reste néanmoins assez perplexe devant l'affiche d'une journée de débat sur le thème : "Islamophobie un complexe de l'anti-racisme ?" organisée par le MRAX dans le cadre des dites Assises . L'oratrice, les quatre orateurs et le modérateur sont de la même tendance, deux d'entre eux ayant d'ailleurs signé le même livre "Du Bon Usage de la Laïcité". J'ai connu un temps où "débat" impliquait ce choc des idées d'où est censé jaillir la lumière.


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Mots-clef : foulard, islam, laïcité, manifestation, Belgique

Foulard À L'École : Les (Mauvais) Arguments Contre Une Loi.


Je mentionne dans l'article voisin la manifestation prévue ce 26 septembre contre les signes religieux à l'école et pour une législation en la matière. Evidemment, une réaction dans l'autre sens se fait jour. Une "Plate-forme laïque féministe contre l'interdiction du voile à l'école" s'est formée". Son argumentaire, que je reproduis intégralement en bas de page, s'ouvre par un fort mauvais procès.

"Nous voulons dire avec force que nous en avons assez de l'instrumentalisation qui est faite de l'émancipation des femmes pour interdire le voile à l'école. Comme s'il s'agissait là du dernier obstacle à la parfaite égalité entre hommes et femmes. Oubliées les violences, les inégalités professionnelles et salariales, la marchandisation du corps des femmes dans la publicité... Tous combats qui rassemblent l’ensemble des femmes, qu'elles soient voilées ou non."
Cele ne me semble plus un argument mais - sans ombre de preuve - de la calomnie.

Sans rouvrir ici le débat de fond, je vois au contraire le refus du voile à l'école comme faisant partie du combat féministe, comme indissociable de la nécessaire lutte contre les violences, les inégalités professionnelles et salariales, et contre la marchandisation du corps des femmes. Je pense que les signataires de cette plate-forme s'engagent dans un processus qui renforcera à terme la réaction anti-féministe, et mettra en danger les acquis emmagasinés par le mouvement des femmes, justement dans les domaines en question. La différence entre mon attitude et celle de la plate-forme, c'est que je concède à ses signataires qu'elles sont certainement, dans leur immense majorité, sincères et de bonne volonté. J'aimerais dès lors trouver un minimum de correction dans les arguments utilisés. Je suis écoeuré du raisonnement binaire qui mène à vous coller des étiquettes ignobles si vous ne partagez pas les vues de votre contradicteur. Vous n'approuvez pas la politique d'Israël ? Vous apprendrez, comme moi, que vous êtes antisémite. Vous n'approuvez pas le port du voile à l'école ? Vous êtes xénophobe, raciste - ce n'est plus tout à fait neuf - et voilà qu'en plus, vous vous fichez de la violence faite aux femmes, des inégalités salariales et professionnelles, de la marchandisation du corps des femmes ! Que vous ayez lutté pendant des décennies, dans les rues, dans des moyens d'expression, dans votre syndicat, contre le racisme, la xénophobie, le sexisme, peu importe ! Vous êtes un/e anti-féministe, un/e instrumentalisateur/trice, un/e raciste, bref un salaud/ une salope (oui, vérification faite, c'est bien le féminin de "salaud"). Bonjour débat fraternel et citoyen...

Je reste par ailleurs pantois devant la phrase : "Tous combats qui rassemblent l’ensemble des femmes, qu'elles soient voilées ou non". Si vous voulez trouver des femmes qui n'en ont rien à fiche de la violence faite aux femmes ou des égalités de salaire, venez faire la causette dans les boutiques de mon quartier. Vous rencontrerez peut-être ces femmes qui m'expliquaient que en Belgique, la loi est mauvaise pour les femmes (Ah, me disais-je, des féministes) parce que... Parce qu'elle permet aux femmes d'être "méchantes avec leur mari", de le quitter ou de le battre (sic). Et parce que des juges donnent raison à des femmes contre leur mari, ce qui ne devrait pas être. Je vous retrouverai peut-être cette dame musulmane (sans foulard) qui m'expliquait au sortir d'un débat son immense déception. Elle avait passé sa vie à lutter pour l'émancipation et la progression sociale des femmes issues de l'immigration, mais l'influence de la prédication était devenue si forte ces dernières années que ses trois filles portaient le voile, refusaient d'apprendre un métier, et lui avaient déclaré qu'elles voulaient vivre à la maison et avoir pour seul travail de servir leur mari. (Mais si vous voulez rencontrer des femmes, ne venez pas le soir, parce que le soir, les rues sont réservées aux hommes).

Lacordaire ou les coups

Je lis encore qu'"aucune émancipation ne peut être imposée de l'extérieur". Les auteur/es ignorent ou refusent la phrase de Lacordaire : "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit". Leur formule fait bon marché, par exemple, de la fin de l'esclavage aux USA, de la Libération, du Mouvement des Droits Civiques, mais aussi ... de la lutte contre la violence envers les femmes. On aurait pu croire que la circulaire Onkelinx demandant la tolérance zéro contre les violences conjugales avait quelques aspects positifs. Si "aucune émancipation ne peut être imposée de l'extérieur", il faudrait pourtant conclure que les femmes doivent refuser avec hauteur l'aide des Parquets et retourner s'offrir aux beignes.
Mais à propos de ce qui est "imposé de l'extérieur", on aimerait lire dans ce texte quelque réaction aux constatations effectuées par le pourtant prudent Centre d'Action Laïque : « Les témoignages qui remontent des écoles (...) font de plus en plus état du harcèlement que subissent certaines jeunes filles musulmanes, quand elles ne portent pas le foulard islamique ». « Nous avons aussi été frappés par le revirement de la directrice de l’athénée d’Anvers, qui n’était pas favorable à l’interdiction, mais qui a fini par s’y résoudre étant donné les problèmes de prosélytisme constatés ». « Le foulard islamique est clairement devenu un instrument de prosélytisme, il est instrumentalisé par certains imams et les milieux conservateurs. Nous ne voulons en aucun cas stigmatiser les jeunes filles qui subissent ces pressions ». Toujours à propos d'"imposer de l'extérieur", Chris Weyers, directrice de l’athénée de Hoboken, qui avait accepté le port du foulard, a changé de cap, déclarant que ses élèves subissaient des intimidations dans l'école comme à l'extérieur. Sa consoeur anversoise Karin Heremans, d'abord favorable à l'autorisation du foulard, s'est elle aussi résolue à l'interdire pour des raisons semblables. Si les signataires du texte sont si attachées à la liberté, ne pourraient-elles consacrer quelques lignes à cet aspect pourtant fondamental ?

Et à propos d'imposer ... que deviennent les parents non-musulmans, ou musulmans non partisans du voile (qui n'est pas un prescrit coranique), parents qui refusent qu'on imprime dans la tête de leur enfant, toute la journée, année après année, une image infériorisante des filles, ce que le port du voile à l'école fait, infiniment plus que le port du voile dans la rue. En effet, en classe, ce port apparaît avec l'accord de cette autorité morale qu'est l'école. Le texte (comme d'autres argumentaires semblables) fait complètement l'impasse sur cette question ; on croirait que seule la sensibilité des élèves et parents pro-foulard doit être prise en compte. Pour tous ces parents tant soit peu progressistes, ou simplement partisans de l'égalité, une législation sera un soulagement.

Un repli ? Merci, on en a déjà un.

Poursuivons :
"la première condition pour que les femmes aient réellement le choix de leur vie, c'est l'indépendance économique, qui résulte de l’accès à l'éducation et l'emploi."
Nous sommes d'accord, avec cette précision que certaines femmes ont économiquement les moyens de leur indépendance, mais ne peuvent pas l'exercer, à cause d'aliénations qui ne sont pas économiques.
"L'interdiction du voile risque de pousser certaines jeunes filles vers un repli sur leur famille et leur communauté, les privant ainsi de possibilités de se frotter à d'autres conceptions des rapports femmes/hommes et du rôle que peuvent jouer les femmes dans la société, entre autres".
Ce serait l'interdiction du voile qui pousserait vers un repli ? Comme si ce repli avait eu besoin de l'interdiction du voile pour exister ! Son importance chez les jeunes inquiète même des adultes musulmans. J'ai fait du travail de quartier voici déjà un certain nombre d'années, cela m'a montré la réalité de ce repli, le peu de perméabilité d'une communauté fort peu à l'écoute des événements extérieurs à elle. Et l'on ne parlait pas du foulard à l'époque. Mais le rôle que l'interdiction du voile peut jouer est bien faible, à en juger par l'expérience française. On avait promis que la loi foulard entraînerait un repli sur les écoles musulmanes, il n'en a rien été. D'autant que nombre de parents musulmans sont moins bornés que le croient ceux qui se présentent comme leurs protecteurs, et ils veulent pour leurs enfants un enseignement qui les prépare à prendre leur place dans la société. Après la loi foulard française, des débats ont eu lieu dans des forums musulmans : école musulmane ou non ? La position d'une bonne partie des parents fut bien résumée par un père de famille qui disait en gros : "Je veux pour mes enfants le meilleur enseignement possible, point. Pour les prières, il y a la mosquée". Quant au chantage à l'ouverture d'écoles musulmanes, ouvrir une école est plus vite dit que fait, puisque ces écoles doivent réunir un certain nombre d'élèves et respecter des programmes pour que leurs diplômes soient reconnus et pour toucher des subventions. "Actuellement, seules quatre écoles turques, qui refusent l'étiquette de "musulmanes" même si leurs élèves sont tous de cette confession, existent en Flandre et à Bruxelles." (Le Monde).

"De plus, elle va encore fragiliser un groupe déjà triplement discriminé comme femmes, et comme le plus souvent d'origine immigrée et de classes populaires".
En quoi ne pas porter le foulard dans les murs de l'école fragiliserait-il ces femmes ? Elles se retrouveraient dans la même situation que leurs condisciples, ce qui est plutôt le contraire de la fragilisation. En plus, c'est justement le port du foulard qui marque une discrimination comme femmes et comme d'origine immigrée !

"Où est le progrès ?"


"Par ailleurs, même si la plupart des jeunes filles concernées acceptent d'enlever leur voile en classe, où est le progrès ? Qu'est-ce que cela changera à leurs convictions, au partage de valeurs, sinon de crisper un peu plus leurs rapports avec la société si mal nommée « d'accueil » ? "
Les constatations citées plus haut sur les pressions et les intimidations suffisent à répondre, mais on peut ajouter que - ce que ce texte néglige complètement - l'école a un rôle formateur, et elle a aussi, aux yeux d'un enfant, une autorité. Le foulard porte avec lui une vision de la femme objet, proie sexuelle dont l'homme est le prédateur naturel, proie qui, dans le prolongement du stigmate foulard, n'a qu'à s'accomoder de la polygamie, a moins de droit à l'héritage que son frère et un témoignage en justice qui ne vaut que la moitié de celui d'un homme. C'est une vision infériorisante de la femme que le foulard enfonce, si j'ose dire, dans la tête des enfants qui les portent - la contestation de Dison porte sur des fillettes de neuf et dix ans - . Il est peut-être bon qu'à cet âge malléable, et dans les années de scolarité qui vont suivre, des fillettes voient et vivent qu'aux yeux de cette autorité, cet univers qu'est l'école, elles sont égales aux garçons, pas plus obligées qu'eux de dissimuler leurs cheveux (ou de renoncer aux cours de gym). Elles goûteront à deux situations, voilée à la maison, non voilée à l'école, ce qui est beaucoup plus démocratique et formateur qu'une contrainte et une vision de soi uniques, imposées et intériorisées en permanence depuis la tendre enfance. Après tout, cela devrait plaire aux auteur/es du texte, puisqu'on y trouve souhaitable "de se frotter à d'autres conceptions des rapports femmes/hommes".

"Nous souhaitons une véritable action dans les écoles pour s'opposer aux pressions et aux menaces, d'où qu'elles viennent, pour soutenir les jeunes filles qui refusent le voile"
??? On mettra une puce avec micro sous la peau de chaque élève, pour pouvoir suivre tout ce qui lui sera dit à la mosquée, à la maison, dans la rue ?
Quand, comme me le décrit le préfet d'une grande école, les grands frères attendent devant cet établissement, à la fin des cours, la sortie de leur soeur pour vérifier qu'elle a remis son voile en sortant, qu'est-ce que les auteur/es du texte proposent comme "véritable action" pour faire face ?

Où est le racisme ?

"Nous faisons nôtre le point de vue de Shirin Ebadi, militante iranienne des droits humains et prix Nobel de la paix 2003, qui se bat en même temps contre l’obligation du port du foulard en Iran et pour le droit des femmes musulmanes vivant en Europe de le porter si elles le souhaitent".
Ce texte mélange, et pas seulement ici, "interdiction du foulard dans les écoles" et "interdiction de porter le foulard". Cette confusion qu'on retrouve dans d'autres textes fait évidemment croire à beaucoup de gens qu'il est question d'interdire partout le port du foulard !!! Quant à la citation, nous lui opposerons la phrase des musulmanes iraniennes, vivant aujourd'hui au Canada, Haideh Moghissi et Shahrzad Mojab (Of "Cultural" Crimes and Denials Aqsa Pervez, Znet, January 08, 2008) :
« Tergiverser devant des pratiques culturelles nuisibles, comme le font des gens de la gauche et des féministes, c’est tolérer pour les autres ce qui est intolérable pour "nous". Cette attitude encourage le contrôle patriarcal sur les femmes qui n’ont pas eu la chance d’être nées blanches et occidentales. » .


Chacun peut librement reproduire cet article, à condition de placer un lien vers la présente page.

Le texte en question, complet :


PLATEFORME LAIQUE FEMINISTE CONTRE L'INTERDICTION DU VOILE
A L'ECOLE

Nous, citoyennes d'origines et de convictions diverses, mais se
reconnaissant toutes dans les combats féministes et la laïcité,
nous sommes atterrées par le nouvel accès de fièvre autour de la
question du voile.

Nous voulons dire avec force que nous en avons assez de
l'instrumentalisation qui est faite de l'émancipation des femmes
pour interdire le voile à l'école. Comme s'il s'agissait là du
dernier obstacle à la parfaite égalité entre hommes et femmes.
Oubliées les violences, les inégalités professionnelles et
salariales, la marchandisation du corps des femmes dans la
publicité... Tous combats qui rassemblent l’ensemble des femmes,
qu'elles soient voilées ou non.

Si nousne partageons pas toutes la même analyse sur le sens du
voile, nous sommes toutes d'accord sur un point : nous sommes
contre l'interdiction du voile à l'école, et ce pour plusieurs
raisons :

Outre qu'aucune émancipation ne peut être imposée de
l'extérieur, nous pensons que la première condition pour que les
femmes aient réellement le choix de leur vie, c'est
l'indépendance économique, qui résulte de l’accès à l'éducation
et l'emploi. L'interdiction du voile risque de pousser certaines
jeunes filles vers un repli sur leur famille et leur communauté,
les privant ainsi de possibilités de se frotter à d'autres
conceptions des rapports femmes/hommeset du rôle que peuvent
jouer les femmes dans la société, entre autres. De plus, elle va
encore fragiliser un groupe déjà triplement discriminé comme
femmes, et comme le plus souvent d'origine immigrée et de
classes populaires.

Par ailleurs, même si la plupart des jeunes filles concernées
acceptent d'enlever leur voile en classe, où est le progrès ?
Qu'est-ce que cela changera à leurs convictions, au partage de
valeurs, sinon de crisper un peu plus leurs rapports avec la
société si mal nommée « d'accueil » ? Notre conception de la
laicité implique la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais
pas la séparation des croyants et des non-croyants. Nous croyons
à la rencontre, à la remise en question de part et d’autre de
nos stéréotypes, au dialogue, au débat, et devons
malheureusement constater qu'actuellement, les premières
concernées en sont presque complètement absentes.

Nous faisons nôtre le point de vue de Shirin Ebadi, militante
iranienne des droits humains et prix Nobel de la paix 2003, qui
se bat en même temps contre l’obligation du port du foulard en
Iran et pour le droit des femmes musulmanes vivant en Europe de
le porter si elles le souhaitent. « Il faut laisser aux gens
leur liberté », dit-elle. C’est aussi notre point de vue : nous
réclamons pour toutes les femmes, voilées ou non, musulmanes ou
non, le droit de porter le voile pour qu’elles puissent un jour,
ou pas, l’enlever à partir d’une démarche libre et personnelle.
Nous souhaitons une véritable action dans les écoles pour
s'opposer aux pressions et aux menaces, d'où qu'elles viennent,
pour soutenir les jeunes filles qui refusent le voile et
confirmer l’absolue obligation pour toutes et tous de suivre
l’ensemble du cursus scolaire.
Nous demandons à la Communauté française de ne pas suivre son
homologue flamande mais au contraire, d'encourager les écoles
qui ouvrent leurs portes à l'ensemble des élèves.


Si vous voulez signer le texte de la plate-forme, renvoyez la signature vers:
zoe.genot@ecolo.be

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Mots-clef : foulard, Bruxelles, laïcité, religion, islam


samedi 19 septembre 2009

Y a-t-il des profs dans l'assistance ? (vidéo, Fatals Picards)


Je répète :
- Y a-t-il des profs dans l'assistance ?
Silence.
N'osent pas se dénoncer, cette bande de bouffons.
On les comprend.
Entre les boulons qui volent dans les salles de classe et les projets ministériels qui volent bas, ils ont intérêt à raser les murs.
Tiens, sur un site entrevu par hasard, je lis cette remarque "Lors de la campagne électorale, les quatre formations politiques n’avaient de cesse de claironner qu’il était temps d’alléger la charge des enseignants, de leur offrir le temps de mener des activités de concertation, de formation… et cela avant tout dans l’intérêt des élèves".
Voilà ! Encore en train de gémir sur leur sort ! En plus, comme le fait remarquer un commentaire sur Dailymotion : "Oh pauvre chéris, grâce à cette chanson, on va se mettre à les plaindre maintenant, c'est vrai qu'il y a que eux qui souffrent de leur travail..."
Alors qu'ils ont, comme le font très justement remarquer les Fatals Picards, la sé-cu-ri-té-d'l'em-ploi !



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Mots-clef : enseignement, élèves, profs, Simonet

samedi 12 septembre 2009

Allez au café ! Avec des Femmes ! Arabes...


Nous avons déjà parlé de l'AWSA (Arab Women's Solidarity Association), de sa branche belge et de ses activités. L'AWSA, association laïque, mixte et indépendante qui milite pour les droits des femmes originaires du monde arabe, vous propose entre autres d'aller en sa compagnie au café, mais pas n'importe quel café, pas l'estaminet cher à Ferré, où "la bière on vous la servait avant même qu'on en redemande". Non, plutôt ces cafés où fleurissent surtout les "noirs serrés" ou les thés à la menthe, mais où ne fleurissent pas les sourires féminins - car les femmes n'y entrent pas -.
Alors, certaines ont décidé d'y entrer, et seraient ravies que vous les accompagniez. Je cite leur communiqué...

Femmes au café

Vous êtes homme, femme ?
Vous êtes interpellé(e) par le public exclusivement masculin de certains cafés ?
Vous êtes femme et vous vous sentez « mal à l’aise » dans certaines rues, certains quartiers ?
Un dimanche par mois, AWSA-Be vous propose un café ou plus à « initier » !
Pour garantir l’effet de surprise, le nom du café choisi sera communiqué la veille du rdv aux personnes inscrites (max 8/café) .
Ces après-midi aux cafés seront accompagnés d’une balade dans le quartier choisi si le temps le permet.
Prochaines dates : le 27 septembre, le 11 octobre, le 8 novembre et le 13 décembre à 16h00.
Objectif :
« La Mixité »
Prendre possession de l’espace public
Casser les tabous et faire évoluer les mentalités !
paf : votre consommation
Infos et inscriptions : Noura AMER
awsabe@gmail.com
par sms au: 0486/61 80 82
Arab Women’s Solidarity Association-Belgium
NB1: Toute personne qui souhaite participer à l'activité doit respecter le caractère non provocateur et complètement citoyen de l'action.
NB2: Pour pouvoir vous transmettre les informations concernant le lieu de rencontre, merci de nous envoyer vos numéros de gsm lors de vos inscriptions si vous n'avez pas accès à vos emails le WE.
--
Avec le soutien de la Communauté Française et de la COCOF

Arab Women's Solidarity Association - Belgium ASBL
www.awsa.be
0486/ 61 80 82

0881.718.815
363-0002517-35

Bureau : Local A 133, Amazone asbl, 10 rue du Méridien, 1210 Bruxelles.
Tél : 02/ 229 38 10
Siège social : avenue de l’Eternité, 6, 1070, Bruxelles.

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Mots-clef : femmes, cafés, islam, Bruxelles, féminisme, laïcité

mardi 8 septembre 2009

Le Centre Islamique et le négationnisme

Le site Parlemento affirme que le site internet officiel du Centre islamique et culturel de Belgique publie un lien menant vers le site Islamway. "Ce dernier site héberge une série d’articles politiques en langue anglaise extraits du livre négationniste “new zionism” du Dr. Abdallah H. Al-Kahtany qui évoque notammant le « Zionist Propaganda and the Myth of Holocaust » (propagande sioniste et le mythe de l’Holocauste) et met en doute l’existence des chambres à gaz ainsi que le nombre de juifs tués par le régime nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale."


Vérification faite, le centre islamique envoie effectivement ses lecteurs vers un site (Islamway.com) où l'on lit par exemple que l'affirmation selon laquelle l'on aurait exécuté des personnes dans des chambres à gaz à Auschwitz est ridicule.
http://english.islamway.com/bindex.php?section=article&id=466
On y lit aussi qu'il y aurait eu confusion entre l'exécution dans les chambres à gaz et une désinfection par DDT.
http://english.islamway.com/bindex.php?section=article&id=477

Le Centre Islamique me semble donc bien se rendre coupable de soutien au négationnisme. L'article de Parlemento a suscité des commentaires coléreux, basés entre autres sur le fait que le lien en question envoie vers une page consacrée à d'autres sujets, "la section pour l’écoute du Saint-Coran. Après si le surfeur veut aller voir plus loin ce n’est quand même pas de la responsabilité du centre, non ? ". Mais si. Que ce lien envoie sur une page du site Islamway qui n'est pas consacrée au négationnisme n'y change rien : les visiteurs d'un site ne se contentent généralement pas d'en lire une seule page. (De plus, celles-ci sont recommandées sur la page d'accueil d'Islamway). Le Centre Islamique fait bien la promotion des pages en question.
Un autre argument d'un défenseur du Centre laisse un peu pensif : le site Islamway " est aussi le site islamique le plus visité au monde et ne véhicule aucune idéologie islamique spécifique ( sunnite certes)." Donc aux yeux de cet auteur, le négationnisme est à sa place parmi les idéologies islamiques !!! Cela donne à penser, non sur l'Islam, mais sur la vision qu'en a la personne qui a rédigé ce commentaire.
L'article de Parlemento se trouve ici.

Par ailleurs, une autre page d'Islamway donne à penser
( http://english.islamway.com/bindex.php?section=article&id=500 ), puisqu'il y est expliqué que les juifs ont essayé à plusieurs reprises de tuer le Prophète...

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Mots-clef : négationnisme, Islam, Centre Islamique, sionisme, camps, Auschwitz

dimanche 6 septembre 2009

Des Cours d'Arabe en Milieu Laïque à Bruxelles


Vous vivez comme moi à cent mètres d'une mosquée, dans un quartier où le mot "Halal" fleurit sur les devantures ? Et vous avez envie de mieux comprendre vos voisins ? Ou bien vous avez envie tout simplement de pouvoir comprendre des textes arabes ? Nous avons déjà parlé de l'AWSA, Arab Women's Solidarity Association, dont la branche belge invite entre autres des femmes à s'asseoir, tranquillement, dans des cafés turcs ou arabes. L'AWSA belge propose désormais des cours d'arabe à ceux qui veulent aller plus loin que "Salam Aleikum - Aleikum Salam"

Je recopie scrupuleusement le communiqué que j'ai reçu :

Arab Women's Solidarity Association-Belgium vous propose ses
Cours d'arabe

Aux personnes souhaitant apprendre l'arabe moderne dans un cadre multiculturel et laïque, AWSA-Be propose des cours du soir pour adultes en petits groupes à des prix démocratiques.

Quel objectif? Apprendre l'arabe ou améliorer ses connaissances dans un cadre laïque et multiculturel.

Quel arabe? L'arabe enseigné est l'arabe moderne, celui des médias et de la littérature, la langue officielle utilisée par tous les pays arabes et en tant que langue commune entre les pays.

Les étudiants apprendront à lire, à écrire et à s'exprimer oralement.

Comment ? Par petits groupes (max. 8 personnes), en respectant le rythme de chacun(e).
L'accent est mis sur l'oral et l'échange.

A travers les textes étudiés, allant d'articles journalistiques à des poèmes, le thème principal des cours est "Les femmes du monde arabe".

Infos pratiques

Niveau "débutant"
(aucune connaissance préalable requise):
Quand? Tous les lundis de 18h30 à 20h30
Où? Au Centre Garcia Lorca, 47/49 Rue des Foulons, 1000 Bruxelles
(proximité Place Anneessens)

Niveau "faux débutant" (min. 6 mois d'apprentissage):

Quand ? Tous les mardis de 18h30 à 20h30

Où? Au Centre Garcia Lorca, 47/49 Rue des Foulons, 1000 Bruxelles
(proximité Place Anneessens)

Tarifs:

Session 2 (32 heures, septembre à janvier):

190€/160€ pour les membres, les étudiants et les sans emplois

Les cours commencent la semaine du lundi 14 septembre. Inscrivez-vous dès maintenant au 02 229 38 10 ou par email à awsabe@gmail.com en citant votre nom+prénom, vos coordonnées ainsi que le niveau dans lequel vous voulez vous inscrire. Nous vous recontacterons dans les plus brefs délais.

Le premier cours est à l'essai. Par la suite, toute personne désireuse de s'inscrire à la session se devra de verser le montant payable sur le compte d'AWSA Belgique : 363-0002517-35 avant le vendredi 18 septembre.

Veuillez également noter qu'aucun remboursement ne sera possible au cours de la session sauf force majeure.

AWSA-Be se réserve la possibilité d'annuler un cours si le nombre de participants n'est pas suffisant.

Avec le soutien de la Communauté Française et de la COCOF

Arab Women's Solidarity Association - Belgium ASBL
www.awsa.be
0486/ 61 80 82

0881.718.815
363-0002517-35

Bureau : Local A 133, Amazone asbl, 10 rue du Méridien, 1210 Bruxelles.
Tél : 02/ 229 38 10

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Mots-clef : cours d'arabe, femmes, laïcité, islam

Rolling Stones & Buddy Guy : Champagne And Reefer (vidéo)


Les Stones font partie de ces artistes, issus de la vague British Blues, qui ont toujours eu plaisir à saluer ceux à qui ils devaient tout, les bluesmen noirs des USA - notamment leurs pères spirituels Muddy Waters et Chuck Berry, avec qui ils ont partagé plusieurs fois des scènes. Ils ont contribué aussi à faire connaître du public blanc des musiciens plus jeunes que ceux-ci, tels Junior Wells ou Buddy Guy, avec qui ils interprètent ici "Champagne and Reefer", un morceau créé par Muddy Waters, un hymne à l'herbe qui fait rire.
Pour permettre la comparaison, j'ai ajouté, même si ce n'est pas sous forme d'une vraie vidéo, la version de Muddy - qui comprend une phrase que les Stones n'ont pas reprise : "Well you know I'm gonna stick with my reefer, Ain't gonna be messin' round with no cocaine" - "Vous savez, je vais m'en tenir à mon joint. Je ne vais pas déconner avec de la cocaïne". Au contraire, Buddy Guy chante (3:40) "You can bet my bottom dollar, Keith I know you know cocaine!" "On peut parier mon dernier sou, Keith, je sais que la cocaïne, tu connais ! ". Buddy Guy semble plus prendre son pied que quand il joue avec Clapton et C°, et les rapports entre les Stones et lui semblent bien plus fusionnels...
Les paroles figurent sous les vidéos. La vidéo est extraite du "Shine A Light" de Martin Scorcese. Recorded live at New York's Beacon Theatre on November 1, 2006.


 




Yeah bring me champagne when I'm thirsty.
Bring me reefer when I want to get high.
Yeah bring me champagne when I'm thirsty.
Bring me reefer when I want to get high.
Well you know when I'm lonely
Bring my woman set her right down here by my side.
Well you know there should be no law
on people that want to smoke a little dope.
Well you know there should be no law
on people that want to smoke a little dope.
Well you know it's good for your head
And it relax your body don't you know.
Everytime I get high I lay my head down on my baby's breast.
Well you know I lay down be quiet
Tryin' to take my rest.
Well you know she done hug and kiss me
Says Muddy your one man that I love the best.
I'm gonna get high
Gonna get high just as sure as you know my name.
Y'know I'm gonna get so high this morning
It's going to be a cryin' shame.
Well you know I'm gonna stick with my reefer
Ain't gonna be messin' round with no cocaine

Une voix israélienne pour le boycott des produits israéliens.


On ne peut critiquer la politique israélienne sans être antisémite, c'est ce qu'on nous répéte inlassablement. Et inlassablement des preuves parviennent du contraire. On connaît bien sûr l'opposition de juifs traditionnalistes , dont certains scandent sur la photo ci-contre qu'il est "kosher" (conforme à la religion juive) de boycotter les produits israéliens. Preuve aussi, le fait que personnalités juives prennent position contre cette politique. Ainsi la sociologue israélienne Ella Shohat, la philosophe américaine Judith Butler, l'historien israélien Illan Pappé, le poète israélien Aharon Shabtai, ont signé en 2008 une déclaration selon laquelle fêter les 60 ans d'Israël était "comparable à danser sur des tombes palestiniennes".

Nous avons déjà signalé les interrogations inquiètes émises par un rabbin se demandant dans les pages de la "Libre" : "Le soutien à la politique d’Israël reste-t-il possible dans le cadre d’une réflexion religieuse juive honnête ?". Ces derniers jours, c'est un professeur de science politique à l’université Ben Gourion à Beer-Sheva, Israël, qui prend la plume dans le même quotidien. Gordon Neve y écrit : "Pour un citoyen israélien comme moi, ce n’est en effet pas une mince affaire d’appeler des gouvernements étrangers, des autorités régionales, des mouvements sociaux internationaux, des organisations religieuses, des syndicats et des citoyens, à suspendre toute coopération avec Israël. Mais aujourd’hui, alors que je regarde mes deux garçons jouer dans le jardin, je suis convaincu que c’est la seule façon de sauver Israël de lui-même.
Je dis cela parce qu’Israël se trouve à un carrefour historique, et que les moments de crise demandent des mesures radicales. Je dis cela en tant que Juif qui a choisi d’élever ses enfants en Israël, qui est membre du camp de la paix depuis près de trente ans et que le futur de son pays angoisse profondément.
Ecrire qu’il y a en Israël un régime d’apartheid est la manière la plus précise de décrire mon pays aujourd’hui.
(...) "En 2008, à Bilbao, une coalition d’organisations du monde entier a formulé les dix points d’une campagne de boycott (1) ayant pour objectif de mettre la pression sur Israël de “manière graduelle et supportable, en étant sensible au contexte et aux possibilités”. On pourrait commencer par des sanctions et le désinvestissement des firmes israéliennes qui opèrent dans les territoires occupés. Ceci pourrait être suivi d’actions contre ceux qui aident à maintenir, voire à renforcer l’occupation.
Rien d’autre n’a eu le moindre résultat. L’exercice d’une pression internationale importante sur Israël est la seule manière de garantir que la prochaine génération d’Israéliens et de Palestiniens – dont mes deux fils – ne grandisse pas sous un régime d’apartheid.
"
Le texte complet, qui aborde beaucoup d'autres aspects, figure ici.

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Maltraitance des Volailles : Deux Vidéos


Le plus grand incubateur du monde se trouve à Spencer, Iowa, Etats-Unis. L'organisation "Mercy For Animals" est parvenue à récolter (clandestinement) des images montrant le fonctionnement de cette usine à oeufs détenue par la firme Hy-Line International. En gros : les poussins sont triés par des ouvrières : les femelles sont conservées, les mâles, qui ne pondront pas d'oeufs et qui ne deviendront pas, dans ces conditions de vie, suffisamment volumineux suffisamment vite pour représenter une quantité intéressante de viande, sont éliminés : jetés dans une machine qui les broie vivants (21 millions de victimes par an selon "Mercy For Animals"). Ensuite, une machine à laser ampute les survivants d'une partie de leur bec - une opération qui cause des douleurs aigües sur le moment et des douleurs chroniques par la suite.


Une autre opération mécanique sépare les poussins des coquilles d'oeuf - avec suffisamment de brutalité pour en tuer certains -. D'autres restent parfois coincés sur le tapis roulant qui va bientôt être nettoyé automatiquement... Enfin les futures pondeuses sont entassées à 100 par boîte et dirigées vers leur nouvelle vie - qui sera aussi heureuse que charmant début, comme le montre la seconde vidéo - . Selon "Mercy For Animals", ces conditions ne sont pas spécifiques à cette usine, elles représentent la norme dans cette industrie.

Le site de la société Hy-Line, qui possède cette usine, comporte une page dédiée au bien-être animal ! On peut y signaler, par e-mail, toute maltraitance que l'on aurait constatée concernant l'action de cette firme.
NB : cette vidéo se termine par un appel à soutenir le mouvement végan, un mouvement qui prône la fin de toute possession d'animaux par les humains. Quelle que soit ma sympathie pour cette vidéo, je ne soutiens pas pour autant cet appel.



Une autre vidéo récoltée dans les mêmes conditions par la même organisation montre ce qu'est le quotidien des poules pondeuses dans la grande industrie alimentaire, chez Quality Eggs Of New England, Etats-Unis. Entassées dans des cages où elles ne peuvent même pas déployer leurs ailes, celles dont on se débarasse agonisent longuement sur le sol après qu'on leur ait tordu le cou. D'autres restent coincées dans les grillages, exposées aux coups de bec de leurs compagnes. Certaines sont jetées encore vivantes dans des poubelles où elles suffoquent sous les cadavres et les agonisantes.




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vendredi 4 septembre 2009

Mort d'un Innocent ?


Que la peine de mort (entre autres petits défauts) tue des innocents, ce n'est pas nouveau. Il semble bien que ce fut le cas pour Todd Willingham. Cet ancien mécanicien texan avait mauvaise réputation. Violent, il avait eu affaire à la justice, dès sa jeunesse, et pas qu'une seule fois. On ne prête qu'aux riches : quand un incendie dévora, en décembre 1991, la maison de la famille Willingham, et que les trois enfants périrent dans les flammes, les témoignages des voisins furent accablants.

Et douze ans plus tard, Willingham fut exécuté, après avoir invariablement clamé son innocence et refusé de plaider coupable. Pourtant, si l'on parcourt un résumé de l'affaire et des charges (résumé basé sur des sources officielles. "Source: Texas Attorney General Media Advisory"), on y trouve trace de bien des comportements peu sympathiques, on y trouve l'avis d'un expert (un spécialiste de ce genre de dossiers, dont les conclusions étaient si souvent accablantes qu'on l'avait surnommé Doctor Death) selon lequel l'accusé présentait le profil d'un psychopathe mais ... où est la preuve formelle que l'homme a bien mis le feu à la maison qui abritait ses enfants ? On trouve seulement l'avis d'un spécialiste selon lequel un produit aurait été utilisé pour accélérer l'incendie. Apparemment, un faisceau de présomptions basées sur son passé avaient donné à Willigham la tête de l'emploi. Il y avait eu incendie volontaire, et il avait le profil parfait de l'incendiaire qui aurait voulu supprimer ses enfants pour éliminer les traces des brutalités qu'il leur auraient infligées. Or, depuis l'injection fatale, trois spécialistes successivement (en 2004, 2006 et maintenant) ont estimé que l'incendie avait très probablement une cause accidentelle. Une commission d'enquête installée par l'Etat du Texas sur la validité des rapports d'experts en justice a reçu un rapport selon lequel les experts consultés dans le dossier Willingham avaient fait preuve de très peu de connaissances et de beaucoup de préjugés. Grosse question : le Texas sera-t-il le premier Etat à reconnaître avoir exécuté sur base d'une erreur judiciaire ? L'hebdomadaire "New Yorker" rouvre ce dossier en publiant 17 longues pages d'enquête . Vous en trouverez un résumé ici .

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Regard Acide Sur Cohn-Bendit (vidéo)


"Il tient à peu de choses près le discours des gentils centristes, mais de façon tellement plus séduisante et convaincante. Il dit ce que les centristes disent depuis des années. Il tient sur l'euro des propos qu'eux-mêmes hésitent parfois à tenir. Et, miracle de la musique politique : les mêmes mots qui, dans leur bouche, sonnaient économiste, marchand... apparaissent dans la sienne ludiques, sympathiques, généreux..." C'est l'hebdomadaire "Le Point" qui a tenu - voici déjà pas mal d'années - ces pertinents propos à propos de l'ancienne étoile rouge (et noire) de Mai 68. Pertinents propos plus pertinents que jamais à l'heure où Daniel Cohn-Bendit se trouve au coeur d'une tentative de vaste union gauche-centre . Pertinents propos dont j'avais pu apprécier la pertinence en 2006, lors d'un meeting-débat organisé par Ecolo à Bruxelles, au cours duquel je m'étais demandé avec étonnement ce qui séparait encore l'ex-anar du libéralisme le plus commun. (J'avais eu l'occasion de rencontrer le même orateur, aussi lors d'un meeting, mais le drapeau qui ornait alors la scène était noir, c'est dire que ça ne se passait pas hier...)

Le mouvement "La Décroissance" (terme qui m'agace, mais c'est un autre débat) passe en revue les idées que défend actuellement le leader d'Europe-Ecologie. On est loin des conseils de travailleurs. Feuilletez le catalogue illustré .

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