mardi 30 juin 2009

Özdemir : Le Foulard Des Uns, La Cravate des Autres


Décidément, la Belgique francophone est en émoi et le foulard de Mihanur Özdemir flotte dans un joli vent de contre (MR, certains défenseurs de la laïcité) et de pour (en bref, les autres). Les émissions dominicales de la RTBF comme de RTL y ont consacré beaucoup de temps ce dimanche. La jeune (26 ans) députée a un peu coupé l'herbe sous le pied de ses opposants en déclarant d'entrée de jeu : "Je suis pour la séparation des sphères politique et religieuse" , mais il en faudrait beaucoup plus pour désarmer ceux qui, comme Denis Ducarme, veulent modifier le réglement des assemblées parlementaires pour y interdire le port des insignes religieux voyants.

On lit, on entend que le foulard au Parlement représenterait une immixtion, par un signe, du religieux dans le monde du politique. Faut-il rappeler que pendant des décennies, l'un des partis dominants s'est appelé Parti Social Chrétien ? Les mots étant bien des signes ("Les mots sont les signes de nos idées"), il aurait donc fallu interdire à ses représentants l'entrée du Parlement ! De plus, ses élus étaient explicitement là pour défendre des valeurs inspirées par leur religion, ce qui n'est pas le cas de Mihanur Özdemir (contrairement à ce que certains commentaires laissent entendre). Quand F. Dewinter demandait que l'Islam soit rayé des religions reconnues, il prenait bien plus position sur le plan religieux que la jeune schaerbeekoise. Comment pourrait-on nier que le religieux était central sur la question de l'avortement, ou les questions scolaires ? C'est ce que Nadia Geerts néglige quand elle déclare au nom du RAPPEL (Réseau d'Actions pour la Promotion d'un Etat Laïque) : "Les parlementaires sont là pour défendre des idées politiques, pas des idées religieuses". Ce serait étonnant et fort discriminatoire d'interdire une expression de conviction religieuse sous prétexte qu'elle est textile alors que le religieux pèse ailleurs si ouvertement sur les prises de position politiques. On voudrait, à tort, faire régner au Parlement les obligations qui doivent bien, en revanche, être respectées dans l'exercice de la fonction publique ou de la part d'élèves. Un parlementaire et un fonctionnaire ou un élève ont des rôles radicalement différents. (Il est intéressant que le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme reconnaisse la distinction entre les situations d'un fonctionnaire et d'un parlementaire ).

Introuvable Neutralité

Il flotte d'ailleurs sur cette polémique une représentation mythique du débat politique : une fois dans l'hémicycle, les parlementaires seraient tous ouverts à tous les arguments, sans la moindre partialité préalable, ne se décidant qu'après avoir pesé le pour et le contre, sans idée préconçue, bref, neutres. (Nous avons commenté ce mythe ailleurs). Et cette neutralité serait rompue, m'a-t-on écrit, si une tenue vestimentaire affichait d'entrée de jeu que le religieux prime.

Cet angélisme (si j'ose dire en l'occurence) contredit la réalité. Sur la présence de symboles religieux : Germain Dufour, ancien sénateur Ecolo, siégeait avec sandales et croix. Il n'a pas été le seul prêtre élu dans nos assemblées, a rappelé Isabelle Durant. Mais plus généralement, comment prétendre que le débat parlementaire se ferait sans signe évident d'appartenance ? Les représentants sont élus après que des milliers d'affiches ont claironné cette appartenance (le plus souvent comme seul argument). Ils sont élus sur base et via leur appartenance à une liste de parti. Cette appartenance est affichée à l'extrême, au Parlement, puisqu'ils sont groupés par appartenance. Ils ont une discipline de parti et des chefs de groupe. Et ils n'auraient pas de signe évident d'appartenance ???
(Epinglons au passage ce commentaire dans le courrier des lecteurs de la Dernière Heure : "Le voile, dans ce lieu populaire hautement démocratique, est-il plus dérangeant ou excusable que la soutane au moment du sacre d'un roi des Belges ? Cette soutane qui, ne l'oublions pas, passe en ordre de priorité avant le Premier ministre d'un Etat où théoriquement la Constitution sépare le goupillon de la couronne").

"Cette Cravate Que Je Ne Saurais Voir"


Mais pour en revenir aux signes d'appartenance, il en est un qui fleurit sur les bancs parlementaires, et qui n'a jamais suscité l'indignation du moindre parlementaire...
Avez-vous déjà lancé une recherche Internet sur "cravate + symbole" ? La cravate, ce signe d'autant plus distinctif que l'ouvrier ne le porte pas.
La récolte est richissime :

- cravate, symbole de l'esclavage européen
- cravate, ce symbole du pouvoir blanc
- leur cravate, c'est un symbole d'oppression ...
- le symbole de toutes les humiliations hiérarchiques
- symbole machiste
- la cravate est le symbole du totalitarisme
- symbole par excellence de tout ce que j'execre...
- symbole d'aliénation
- Le costume-cravate est bien l'uniforme sexuel-répressif caractéristique et emblématique de la Révolution Industrielle.
- symbole répressif-sexuel inconscient
- symbole du carcan bureaucratique
- cravate (symbole du pouvoir masculin !
- symbole mâle par excellence, utilisée pour étrangler les petites pépées londoniennes (Frenzy), est clairement un outil de viol. ...
- la cravate (symbole de l'occident)
- symbole de la morale débridée de l'Occident
- symbole du conformisme
- symbole de soumission du salarié à son entreprise
- symbole et porte-étendard de tout ce qui est abject, répugnant et ignoble pour la rétine.
- symbole de la décadence occidentale
- l’exemple anachronique et symbolique du conformisme de la tradition.

Etc. Bref, la cravate est détestée par une fraction non négligeable de la population, pour des raisons sérieuses et respectables. Or, au mépris de toute neutralité, elle règne sur les travées ! (Vincent Decroly, en t-shirt contestataire, fut vidé manu militari, non pour ce qui était marqué sur le tissu, mais parce que, dit M. De Croo, "il était en singlet"). Que dirions-nous d'un Parlement où le Président imposerait la djellaba et interdirait à un député de siéger en veston, mais prétendrait défendre la neutralité ? Pareille neutralité me paraît une neutralité qu'on veut imposer à d'autres et qu'on ne respecte pas soi-même. Si l'on veut faire régner dans certaines communautés l'impression d'être l'objet d'une discrimination, c'est la voie pour y parvenir.

A quand une pétition, un groupe Facebook, des interventions parlementaires, pour exiger que le costume-cravate soit mis au ban des Parlements ?

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Mots-clef : özdemir, foulard, ducarme, règlement, parlement, cravate

lundi 29 juin 2009

Ne Craignez Plus Pour Les Grosses Banques !


Je sais, vous vous en faites pour les banques. "Elles ont souffert, tant souffert, peut-on espérer un jour un mieux ?", avez-vous été nombreux à m'écrire. La bonne nouvelle est que ... OUI ! On a appris voici peu qu'une dizaine des banques les plus importantes des USA vont rembourser 68 milliards de dollars qu'elles avaient reçus au plus fort de la crise. Le gouvernement a vérifié, ces établissements sont déjà bien en mesure de restituer ces fonds sans mettre en danger leur équilibre retrouvé. Bien sûr, cela ne veut pas dire que le Trésor public rentre dans ses frais : le plan de rétablissement a distribué 200 milliards de dollars à quelque 600 banques qui manquaient de fonds propres, dont certaines traînent encore la patte. Celles qui sont déjà en mesure de rembourser comptent parmi les principales du pays (JP Morgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs...), comme quoi il y a mieux qu'être riche, c'est être très riche.

L'argent remboursé ne retournera d'ailleurs pas dans les caisses publiques, il sera réutilisé pour les banques encore convalescentes.
Quand même, c'est rapide comme rétablissement ! Comment est-ce possible ? Entre autres, parce que les taux d'intérêt des banques centrales ont baissé. Donc les établissements privés empruntent à 0.8 % . Cet argent, généreusement, elles le prêtent. Mais à 4 ou 5 %. Faites la différence. Le profit, ça ne tombe pas du ciel.
Autre question : pourquoi tant de hâte à rembourser ? Subite poussée de civisme ? Retour à la mode du vieil adage "Qui paie ses dettes s'enrichit" ? Vous n'y êtes pas. Le Trésor avait imposé aux banques soutenues quelques mesures qui limitait leur autonomie. En remboursant, les banques retrouvent leur liberté. Ainsi, elles écartent le risque que l'Etat utilise des warrants émis dans le cadre du sauvetage pour prendre des participations importantes dans ces banques, ou même les contrôler. Mais, last but not least, les dites banques peuvent dire adieu, avec soulagement, aux limitations qui avaient été imposées aux rémunérations de leurs dirigeants. Non à l'austérité pour les millionnaires ! Vous voyez qu'il y a des bonnes nouvelles !
Mais pas pour vous. Notamment pas si vous êtes pensionné.

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Mots-clef : banques, crédit, économie, crise

Mais Craignez Pour Votre Pension !


Le coût budgétaire du vieillissement à long terme sera plus élevé que ce qu'on avait prévu l'an dernier. Voilà ce qu'ont indiqué vendredi dernier le secrétaire d'Etat au Budget, Melchior Wathelet, et le président du Comité d'étude sur le vieillissement (CEV), Guy Quaden, gouverneur de la Banque nationale. Le rapport élaboré par ce dernier estime le coût budgétaire à prévoir à 8,2% du PIB entre 2008 et 2060, soit 2,3% de plus que prévu en 2007. Conclusion de Monsieur Quaden : il faudra que plus de personnes âgées de 55 à 65 ans travaillent. "Nous pourrons ainsi réduire les frais de pension et de prépension".

Déjà, Guy Quaden avait fait connaître son souhait d'en découdre avec l'indexation
des salaires, en commençant il est vrai par les salaires élevés, ce qui démontre de sa part un réel esprit de sacrifice, car le sien de salaire est élevé : brut, 474 792euros. Mais on voit mal la mesure s'arrêter aux cadres supérieurs, puisque "la plus grosse partie de leur rémunération n'est pas fixe mais variable: les bonus, primes et autres stock-option ne sont pas concernés par l'indexation", remarque la revue Trends, qui note au passage : "Et tout cela confirme une seule chose: la génération qui vient sera la première génération à vivre moins bien que les générations précédentes. "
Pour en revenir aux pensions, il semble paradoxal de vouloir remettre des aînés au travail alors que les pertes d'emploi tombent comme grêle. Mais les suggestions de Guy Quaden inspirent d'autres réflexions.
A ce sujet, Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde de Belgique, fait remarquer :

Il n’y a pas si longtemps, la caisse des pensions dégageait régulièrement d’importants surplus dans lesquels le gouvernement puisait pour rembourser la dette au lieu de consolider le système pour préparer l’avenir. Pourtant, les effets du vieillissement de la population étaient tout à fait prévisibles. Les gouvernements belges successifs ont poussé à la constitution de fonds d’épargne retraite privés. Pour convaincre les citoyens, le gouvernement a employé deux tactiques : d’une part, leur faire peur en disant que le système public de retraite ne suffirait pas éternellement pour garantir des revenus suffisants ; d’autre part, les inciter à mettre leur épargne volontaire dans les mains des banquiers et des assureurs privés en offrant une réduction d’impôt. Dans le même temps, le gouvernement vendait au grand capital privé les dernières banques publiques comme la CGER (absorbée par Fortis) et le Crédit Communal (devenu Dexia). Le gouvernement et les autorités de contrôle ont laissé les banquiers et les assureurs privés spéculer avec l’épargne des citoyens au lieu de l’investir dans des projets socialement et économiquement utiles.
Guy Quaden, son collègue Jean-Paul Servais de la CBFA et le gouvernement sont responsables d’avoir laissé les banques et assurances belges prendre des risques totalement démesurés et, circonstance aggravante, avec l’épargne des citoyens belges. Les actifs placés par Fortis, Dexia et autres KBC aux Etats-Unis et en Europe orientale, les deux épicentres de la crise actuelle, sont beaucoup plus élevés que ceux des banques françaises, allemandes, hollandaises ou espagnoles (voir Damien Millet et Eric Toussaint, Les Chiffres de la dette, 2009, p.12). C’est pourquoi la crise frappe beaucoup plus la Belgique et les autres pays européens qui ont énormément déréglementé comme l’Irlande et la Grande Bretagne.
(...)

En bout de course, les épargnants vont faire triplement les frais de la politique de l’Etat néo-libéral et des sociétés de banque-assurance : la valeur de leur épargne placée dans l’épargne pension a chuté entre 2007 et 2009 ; l’utilisation spéculative et improductive de leur épargne conduit aujourd’hui à des pertes massives d’emplois, alors que les actionnaires ont fait de juteux profits (quand cela marchait, cela procurait un rendement qui pouvait atteindre 15% versés sous forme de dividendes) ; les épargnants sont aussi des contribuables qui doivent financer l’augmentation brutale de la dette publique due à la manière dont Fortis, Dexia, Ethias, KBC ont été sauvés.

Pour garantir l’avenir de la sécurité sociale et du système des pensions, il faut mettre en œuvre des solutions radicalement différentes à celles qui sont à l’œuvre actuellement. Primo, il s’agit de réaliser une réduction radicale du temps de travail avec embauches compensatoires et maintien intégral du revenu afin d’accroître le nombre d’actifs cotisant et de garantir l’équilibre entre recettes et dépenses pour le système des retraites et la sécurité sociale. Il s’agit de créer un grand nombre d’emplois décents pour ceux qui n’en ont pas, tout en améliorant les conditions de travail de ceux qui en ont déjà. Deuzio, les pouvoirs publics doivent créer des places de travail dans les secteurs de la rénovation de logements, l’aménagement urbain, le développement des transports collectifs, la culture, la santé et l’éducation publiques. Pour cela, il faut augmenter les recettes de l’Etat par une politique fiscale faisant contribuer davantage ceux qui en ont les moyens. Tertio : arrêter les privatisations.

Guy Quaden annonce qu’il faudra faire des sacrifices pour réunir 10 milliards d’euros sur la période 2008-2014, mais avec le gouvernement belge, il s’est précipité pour dépenser plus du double de cette somme en une dizaine de jours, début octobre 2008, pour sauver Fortis et Dexia. Guy Quaden et le gouvernement ont laissé les patrons de celles-ci partir avec des parachutes dorés. Ils ne demandent à aucun des responsables du désastre de rendre des comptes à la justice. Dans les derniers mois, ils ont engagé quelques milliards supplémentaires notamment pour sauver KBC. Or il était nécessaire de nationaliser ces sociétés en faillite en récupérant le coup de l’opération sur le patrimoine des grands actionnaires et des administrateurs responsables du désastre. L’Etat aurait ainsi à sa disposition un puissant instrument pour investir dans l’économie réelle tout en garantissant l’épargne des citoyens.

Le texte complet de l'article d'Eric Toussaint se trouve ici


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Mots-clef : pensions, retraite, Quaden, CADTM, Toussaint, crise, emploi

samedi 27 juin 2009

David Bowie : Rebel Rebel, Live (Vidéo)


Je craque... J'avais placé cette vidéo sur Facebook en réponse à une prestation de T-Rex (Mark Bolan) qu'y avait publiée Pierre Guyaut. Car : "If David Bowie was the Jesus Christ of glam, then Mark Bolan was John The Baptist" (Mick Rock, photographe spécialiste du genre). Mais je ne résiste pas au plaisir de la reprendre ici. Cette version récente d'un morceau qui ne l'est pas mais qui n'a pas vieilli est assez "hors des rails", distanciée par rapport à l'original, plus raffinée et contrastée, mais finalement aussi implacable. "You got your mother in a whirl, Not sure 'f you're a boy or a girl..."



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Michael Jackson, LA Parodie : Weird Al Yankowic dans "Eat It"


On peut exécrer Michael Jackson et reconnaître que le clip de "Beat It" était marquant. Mais rien ne résiste au talent corrosif de Weird Al Yancowic, humoriste et parodiste surdoué. La chorégraphie originale est ici décalquée au service d'un texte très "consommation", "Beat It" devient "Eat It", le slogan de parents qui, sous prétexte que "des gosses meurent de faim au Japon", obligent leur descendant à s'empiffrer jusqu'à la nausée de tout ce qui passe à sa portée. Les paroles figurent sous la vidéo.



How come you're always such a fussy young man
Don't want no Captain Crunch, don't want no Raisin Bran
Well, don't you know that other kids are starving in Japan
So eat it, just eat it

Don't want to argue, I don't want to debate
Don't want to hear about what kind of food you hate
You won't get no dessert 'till you clean off your plate
So eat it

Don't you tell me you're full
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Get yourself an egg and beat it
Have some more chicken, have some more pie
It doesn't matter if it's boiled or fried
Just eat it, eat it, just eat it, eat it
Just eat it, eat it, just eat it, eat it, ooh

Your table manners are some cryin' shame
You're playin' with your food, this ain't some kind of game
Now, if you starve to death, you'll just have yourself to blame
So eat it, just eat it

You better listen, better do what you're told
You haven't even touched your tuna casserole
You better chow down or it's gonna get cold
So eat it

I don't care if you're full
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Open up your mouth and feed it
Have some more yogurt, have some more spam
It doesn't matter if it's fresh or canned
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Don't you make me repeat it
Have a banana, have a whole bunch
It doesn't matter what you had for lunch
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Eat it, eat it, eat it, eat it

Eat it, eat it, eat it, eat it
If it's gettin' cold, reheat it
Have a big dinner, have a light snack
If you don't like it, you can't send it back
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Get yourself an egg and beat it (oh lord)
Have some more chicken, have some more pie
It doesn't matter if it's boiled or fried
Just eat it, eat it, eat it, eat it
Don't you make me repeat it (oh no)
Have a banana, have a whole bunch
It doesn't matter what you had for lunch
Just eat it, eat it, eat it, eat it


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Mots-clef : Michael Jackson, Weird Al Yancowic, parodie, eat it, beat it, vidéo

Michael Jackson : Revue de Presse Mal-Pensante


Les encensoirs fonctionnent à toute berzingue, il serait peut-être utile de leur donner un petit coup de frein et de découvrir quelques propos plus acides que l'hagiographie à l'oeuvre sur toutes les ondes. Donc, cap sur quelques articles impertinents dont nous publions de brefs extraits, question de vous aiguiller vers les originaux, dont nous ne partageons pas nécessairement chaque avis, mais qui ont en commun une vertu roborative.

Michael Jackson, la dernière des superstars, par Thomas Sotinel, dans Le Monde.

Michael Jackson est le produit de la Tamla Motown, société de production de spectacles de Detroit, l'une de ces usines de fabrication d'étoiles devenues aujourd'hui aussi désuètes que les filatures de Birmingham. (...)
Dans la décennie 1985-1995, le système développé autour de Jackson atteint un niveau d'efficacité prodigieux : portés par de nouveaux instruments de promotion - les vidéos diffusées sur les chaînes câblées, les partenariats publicitaires -, les disques et les billets de concert se vendent par millions.
Le déclin créatif du chanteur correspond à l'effondrement de ce mode de production. (...)
Cette dégénérescence ne s'accompagne pourtant pas du surgissement d'une nouvelle génération d'étoiles. Il n'y a pas, et il n'y aura pas de nouveau Michael Jackson, pas plus que de nouveaux Beatles. Dans l'industrie de la musique, les artistes qui apparaissent aujourd'hui font l'objet d'engouements aussi violents que brefs, comme si la rapidité des news cycles avait imposé sa loi aux périodes de créativité.


Le starcissique Michael Jackson, emblème d’une médiocre décennie, par Bernard Dugué, sur Agoravox

Michael Jackson représente pour les sévères critique la marque d’une piètre époque, loin de celle d’Elvis, des Beatles ou de Led Zep. Culte de l’argent, tape-à-l’œil, avènement de la très kitsch MTV diffusant des clips souvent mauvais à longueur de journée pour ados attardés se gavant de hamburgers devant la télé. Des clips souvent classy et flashant produits pour compenser la faiblesse musicale des interprètes, la médiocrité des compositions, et faire vendre les chansons à des millions d’exemplaires. Ainsi se sont déroulées les années 1980, avec également celle qui pleure son ami, une certaine Madonna, au talent surfait et à la notoriété usurpée. Les télés, après le succès de Dallas, diffusaient Dynasty. Les chanteurs étaient mal habillés. Il n’y avait plus d’élan politique. Juste le redressement et le retour à l’ordre orchestré par Reagan. On comprend que Michael Jackson servit de météore pour redorer le blason d’une Amérique qu’on disait sur le déclin après la guerre du Viêt-Nam.

Le cas curieux de Michael Jackson pr Sylvain Bourmeau sur Mediapart.

Non content de se javelliser la face, Jackson n'aura de cesse de s'acheter la couleur de la virginité en ripolinant outrancièrement sa belle légitimité musicale motown : mariage avec Lisa-Marie, fille de l'homme en blanc de Vegas, autre king auto-proclamé ; achat du catalogue de la pomme (non croquée) des Fab 4, qui n'étaient pas frères, de Liverpool. Au moment où des gangsters et autres ennemis publics inventent, par le vol d'échantillons, la musique des années 80, Jackson le parvenu se paye légalement les droits d'auteurs de chansons de vingt ans d'âge qu'il rêvait d'avoir écrit. (...)
Réactionnaire, Michael Jackson, mort à l'hôpital Ronald Reagan de UCLA, aura néanmoins été le contemporain d'une Amérique droitière où, plus encore qu'ailleurs, le capitalisme s'est lancé dans l'infantilisation généralisée - un processus récemment analysé par le théoricien politique Benjamin Barber, et dont Jackson s'avère, mi-Bambi mi-Peter Pan, l'incarnation la plus monstrueuse.



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Mots-clef : Michael Jackson, Ronald Reagan, eighties, années 80,

vendredi 26 juin 2009

Michael Jackson N'A Pas Inventé Le Moonwalk...


Michael Jackson, sur scène, c'était quelque chose, mais son art avait (c'est assez normal) une histoire. Entre autres, le cadet des Jackson Five avait été formé au mime par Marcel Marceau en personne (lui-même hériter d'Etienne Decroux...). De là des moments tels le début de la vidéo contenue par le post précédent de ce blog. Michael Jackson sur scène, c'était entre autres le Moonwalk, cette marche qui donnait l'impression qu'il patinait, faisait du sur place sur un tapis roulant, ou était carrément attiré en arrière. Oui mais, ce style avait déjà un long passé et des lettres de noblesse !

Rendons donc à César ce qui est à (par ordre alphabétique) Fred Astaire, Bill Bailey, Buck and Bubbles, Cab Calloway, Clark Brothers, Sammy Davis Jr., Daniel L. Haynes, Rubberneck Holmes, Patterson and Jackson, Eleanor Powell, Bill Robinson, Three Chefs (only the feet), Tip Tap and Toe , Earl Snakehips Tucker.



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Mots-clef : Michael Jackson, Fred Astaire, Bill Bailey, Sammy Davis Jr, Moonwalk

Michael Jackson (et Britney Spears) Live (Vidéo)


Michael Jackson est donc mort alors qu'on attendait la méga-tournée qui devait le remettre en selle. Fin d'un musicien et arrangeur remarquable (que je n'aimais pas beaucoup pour autant), d'un showman fabuleux mais stéréotypé, et d'un homme sans doute plus à plaindre qu'autre chose. Je l'ai vu de tout près il y a pas mal d'années, qu'il avait l'air trîîîîste ! Et las ! Pourtant c'était avant les scandales (il était accompagné de deux petits garçons et venait de leur acheter pour 5000 euros de jouets dans une boutique, personne n'y voyait encore malice, en tout cas pas publiquement).


Il existe un reportage fabuleux dans lequel le journaliste l'interviewe sur son enfance ; MJ raconte comment son père, qui conditionnait ses enfants à devenir des bêtes de spectacle, le dressait à coups de ceinturon... et soudain la méga star se met à pleurer. Pour moi, un monsieur de 40 ans qui loue un étage entier d'un hôtel de luxe pour lui tout seul, afin d'y parcourir les couloirs à bord d'une auto miniature électrique (on le voit dans le film) ne peut pas être très heureux, pour le moins... C'est comme si tout son talent et tout ce qu'il faisait et possédait n'avait servi qu'à le consoler - sans grand succès - .

L'extrait de show ci-dessous est certes représentatif : Jackson interprète "The Way You Make Me Feel" en compagnie d'une créature fabriquée par le show-biz (Britney Spears) ; mise en scène et chorégraphie irréprochables, prestation millimétrée, super bien fichue, sous cellophane, impressionnante ... et glacée.


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mercredi 24 juin 2009

Je Roule A Vélo, Je Risque Ma Peau (Vidéo)


Le quotidien d'un cycliste... L'auteur de cette vidéo, titrée "Angles Morts", s'est baladé dans Paris pendant un an avec pour passagère une petite caméra. Le résultat devrait être diffusé tous les jours à la TV juste avant que les automobilistes prennent le volant. Le cadre est Paris, mais il pourrait être des milliers d'autres villes. Le Liégeois qui m'a fait connaître ces images a écrit : "A Liège, c'est la même chose ... sauf les pistes cyclables".



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mardi 23 juin 2009

Voile et Neutralité, Vers la Dérive de la Fonction Publique ?


Le blog de Henri Goldman est le blog intéressant d'un homme intelligent. Celui-ci aligne aujourd'hui, sous le titre "Le voile et la neutralité de l’État" une série de considérations dont certaines rejoignent en partie ce que nous écrivons à propos du voile de la députée bruxelloise Özdemir, mais dont d'autres nous laissent pour le moins sceptique, considérations illustrées par la photo, ci-contre, de policiers britanniques dont l'un affiche son turban religieux.


Je cite donc :
"Car que pourrait signifier l’exigence d’impartialité pour un guichetier des postes ou des chemins de fer ? Pour toutes ces personnes, on ne voit aucun argument proportionné qui pourrait restreindre leur liberté d’expression religieuse. Nous faisons nôtre cette réflexion québécoise : « En interdisant le port de tout signe religieux dans la fonction publique, nous empêcherions les fidèles de certaines religions d’y faire carrière, ce qui (…) compliquerait grandement la tâche de bâtir une fonction publique à l’image de la population du Québec, qui est de plus en plus diversifiée. On porterait alors atteinte aussi à l’égalité entre les citoyens. » (NB : il s'agit du Rapport Abrégé de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables).

" Car que pourrait signifier l’exigence d’impartialité pour un guichetier des postes ou des chemins de fer ?" Il faut ne pas connaître la réalité d’un guichet de poste d’un quartier peu favorisé pour écrire ça, ni la tension, l’énervement qui y règnent alors que les files s’allongent, et qui font qu’on suspecte rapidement le fonctionnaire d’être de mauvaise volonté, "et pourquoi est-ce qu’avec la madame qui était avant moi c’est allé tellement plus vite s’il vous plaît ? C’est parce qu’elle porte aussi un voile comme vous ! ". Sans compter la tentation pour certains usagers de s’adresser à un coreligionnaire affiché comme tel pour accélérer les choses, obtenir une petite faveur... Idem, ô combien, dans les gares... Quel bordel, et quelle exaspération xénophobe en perspective ! Quant à l’idée de bâtir une fonction publique "à l’image de la population, de plus en plus diversifiée", je me demande à quoi elle rime. Il faudrait donc qu’on retrouve au sein de la fonction publique les quotas de religion et d’origine existant dans la population ??? Il me semble que la seule exigence qu’on puisse avoir envers la fonction publique, c’est qu’elle fasse son boulot correctement et impartialement. L’idée qu’elle devrait refléter en son sein les mosaïques existant dans la population va à l’encontre de la demande d’impartialité. Pourquoi refléterait-elle cette diversité, si ce n’est pour que les membres de telle communauté puissent être rassurés par la présence protectrice d’un coreligionnaire, ou d’un fonctionnaire originaire du même pays qu’eux ? Et donc les membres de cette communauté feront la grimace si le sort les envoie vers un guichet où le-la préposé-e ne porte pas comme eux le foulard, le turban, la kippa, le flambeau laïque... Que la fonction publique soit ouverte à tous, évidemment ! Mais qu’ils y entrent, y oeuvrent et y fassent carrière en fonction de leurs mérites ! S’efforcer qu’il y ait, pour des raisons spécifiques, un certain nombre de policiers ou de stewarts issus de l’immigration dans certains quartiers est une chose, justement spécifique et limitée. Vouloir qu’ils s’affichent en tant que pratiquants de telle religion est largement dépasser la nécessité (si tant est que cette nécessité soit prouvée). Si les fidèles de telle religion ne sont pas d’accord avec les exigences de la fonction publique, eh bien il y a incompatibilité, on acte, et on ne modifie pas des exigences qui tiennent à la nature de cette fonction pour en ouvrir la porte à ces personnes !
Quant à la photo de "policiers britanniques", elle me paraît nous interpeller sur les rapports entre les pratiques inspirées en Grande-Bretagne par le communautarisme, et la montée triomphale du BNP (extrême-droite), sans oublier le bilan des "accomodements raisonnables" au Québec.
Cette idée de refléter les quota religieux me rappelle une réalité catastrophique (que j’ai bien connue), la façon dont on a imposé pendant tant d’années, à la RTBF, que la composition des Rédactions reflète la représentation politique. Une véritable révolte des journalistes a quelque peu freiné (quelque peu seulement) l’application de ce système qui s’exerçait au dépens de la compétence et de la transparence et faisait en plus peser la suspicion sur des journalistes irréprochables. Ce petit jeu a débouché sur des calculs d’apothicaire lamentables, et quelques promotions discutables. Ce genre de pratiques (qu’on retrouve bien sûr quelque peu différentes dans d’autres secteurs) suffisent largement à contrer efficacité et motivation. Je n’ai aucune envie que l’on implante en plus dans l’ensemble de la fonction publique des exigences arithmétiques ridicules, et qu’on négocie demain - car on en arrivera là - le nombre de sikhs dans l’administration communale d’Ixelles et d’évangélistes dans celle de La Louvière. Il me semble que contrairement à la note québécoise, ce qu’elle préconise est le plus sûr moyen d’aller à l’encontre de l’égalité des citoyens.

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Voile : du Parlement bruxellois au Ministère de la Justice


Que certains membres du MR se tirent dans le pied me laisserait profondément indifférent. Qu'ils atteignent par ricochet les féministes et ceux qui défendent la neutralité de l'espace public me paraîtrait beaucoup plus embêtant.
On ne peut l'ignorer, vu le raffut soulevé, Mihanur Özdemir, élue CDH au Parlement bruxellois, siège en portant le voile. On peut ne pas s'en réjouir, mais c'est comme ça, et aucun texte réglementaire ou légal ne s'y oppose. Oui mais, pour certains libéraux, cette situation est inacceptable, et ils ne vont pas laisser passer ça, scrogneugneu !

Des députés neutres ?
Denis Ducarme, député fédéral compte proposer une modification du règlement de la Chambre afin d'interdire le port de signes religieux ou philosophiques. Philippe Pivin, député bruxellois, fera de même au parlement de la région de Bruxelles-Capitale. Tous deux publient dans la Libre une tribune expliquant cette démarche, cosignée par Véronique CORNET, députée régionale wallonne (MR) et Daniel DUCARME, ministre d’Etat. On y lit entre autres :
"Accepter le port de signes religieux distinctifs au Parlement, c'est choisir une société basée sur le communautarisme et non sur le pluralisme. Pour y parvenir, depuis la virulence des débats sur la question scolaire, l’histoire récente indique la volonté des élus de s’appliquer une modération d’attitudes pour éviter tout choc frontal. C’est un signe de maturité démocratique, de tolérance et de respect de l’opinion des autres. Plus fondamentalement, c’est la traduction d’un comportement d’adhésion au modèle belge plutôt que l’affirmation préalable de sa différence. (...) Les élus, bien que libres de leurs convictions et de leurs idées, doivent marquer le signe de neutralité pour la représentation de la nation, du peuple dans son entièreté. Au nombre de ces signes, l’absence du port d’un signe religieux figure évidemment au premier rang. "
Conclusion : le voile de Mihanur Özdemir nous place devant un choix cornélien :
"D’une part, un modèle de pluralisme où l’appartenance à une citoyenneté partagée l’emporte sur les différences.
D’autre part, un modèle de communautarisme où l’affirmation des différences l’emporte sur l’appartenance à une même citoyenneté".

L'auteur des présentes lignes éprouve très peu de sympathie pour le communautarisme. Mais ce n'est pas avec pareils arguments qu'on le fera reculer...
La modération d'attitude serait donc, à en croire cette tribune, avant tout affaire de signes religieux. On peut en douter. Le Vlaams Blok puis le Belang n'ont jamais caché leur tendresse pour le "Belgie Barst" et pour l'indépendance de la Flandre, ce qui les exclut de "la représentation de la nation, du peuple dans son entièreté", pour ne pas parler de l'"adhésion au modèle belge". Nous n'avons pas connaissance d'une proposition libérale demandant qu'ils soient pour autant exclus des enceintes parlementaires. Filip Dewinter était membre de la Chambre des Représentants quand il a déposé, en 1989, une proposition de loi visant à retirer la reconnaissance officielle à la religion islamique. Etait-ce une attitude modérée, exemple de " la représentation de la nation, du peuple dans son entièreté" ? La grande majorité des 450.000 marocains de Belgique sont musulmans, et ils sont loin d'être les seuls. Ne font-ils pas partie "du peuple dans son entièreté" ? Le Blok méritait bien plus les foudres libérales que le voile de la députée régionale CDH. Quant au dit CDH, il eut pour prédécesseur le Parti Social Chrétien, dont le nom - et donc l'appartenance à ce parti - était à lui seul un signe religieux distinctif ! Cela n'empêcha pas les libéraux de s'allier avec eux à l'occasion.

Un député n'est pas un fonctionnaire !
La tribune libérale offre également un raisonnement encore plus étonnant puisque, exigeant des parlementaires toute absence de signe religieux ou philosophique, elle ajoute :
"Comment pourrait-il en être autrement au Parlement alors que les fonctionnaires sont invités à cette neutralité ? "
Pareille logique surprendrait de la part du premier quidam s'intéressant vaguement à la chose publique. De la part de politiciens chevronnés, elle laisse pantois. Au cas où ceux-ci l'ignoreraient, un fonctionnaire est contraint à la neutralité de par les impératifs de sa fonction, qui le met au service de tous sans que l'on puisse le soupçonner de la moindre partialité pour une communauté ou une thèse. Les élus sont mis à leur poste pour être, au contraire, représentants et défenseurs de courants d'idées. Si l'on suit les signataires de l'article, on doit conclure que les députés, sénateurs etc. sont de la même manière "invités à cette neutralité" ! Contraints à la dite neutralité, ils auraient donc pour obligation, si on suit les auteurs, de rester ... neutres, donc de ne pas se prononcer sur une proposition de loi tant que celle-ci ne fait pas, à coup sûr, l'unanimité !

Détail rassurant : la biscornue croisade des Ducarme, Pivin et consorts se fait plutôt flinguer dans la presse : l'édito de la Libre estime "qu’il ne faut pas craindre que, dans l’enceinte parlementaire, où peuvent et doivent s’exprimer librement toutes les opinions, y compris religieuses ou laïques, une députée affiche son appartenance". Celui du Soir s'intitule avec bon sens "Le voile au parlement n'est pas le voile au guichet". La poussée d'urticaire de certains libéraux ne semble pas promise à des lendemains glorieux. Elle suscite plutôt les haussements d'épaules. Espérons, si elle doit sombrer dans le ridicule, que celui-ci ne cause aucun tort à ceux qui défendent la neutralité, non de l'espace parlementaire, mais de ces espaces publics que sont l'administration et l'école.

Mais un fonctionnaire n'est pas un député !

Et à ce sujet, on peut s'inquiéter, bien plus sérieusement, de la note que le service du personnel du Service Public Fédéral Justice aurait préparé à l'intention du ministre, Stefaan De Clerck : on y recommanderait d'autoriser aux agents le port de signes d’appartenance religieuse ou philosophique par les agents de ses services. Cette autorisation vaudrait aussi pour les agents ayant un rapport avec le public. Ce ne serait pas un coup de canif dans la neutralité du service public, mais un coup de machette !
Le Centre d'Action Laïque exprime dans la Libre d'aujourd'hui sa vive inquiétude. Son président Pierre Galand estime qu'il est grand temps de renforcer la neutralité de l'Etat, alors qu'une pression en sens contraire se fait sentir, entre autres sous l'influence du CD&V. Le CAL rappelle qu'il "a contribué activement à l’élaboration d’une proposition de loi complétant la garantie de séparation des Eglises (au sens large) et de l’Etat. Cette proposition de loi a déjà été déposée par deux fois au Sénat. Elle devait normalement être examinée en Commission des Affaires institutionnelles en mai dernier. Mais comme on s’en doute, les réticences et les résistances semblent nombreuses". Cette proposition sera peut-être réintroduite à la Chambre, si au Sénat le président De Decker ne la met pas à l’ordre du jour.

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Mots-clef : voile, Özdemir, Ducarme, Pivin, Centre d'Action Laïque, laïcité,parlement de bruxelles,

vendredi 19 juin 2009

Une Association Laïque de Femmes Arabes


C'est un hasard qui m'a fait découvrir AWSA- Belgium, AWSA pour Arab Women's Solidarity Association, organisation internationale. Les militantes de l'AWSA ne manquent pas d'humour, puisque chaque mois, un groupe d'entre elles vont s'installer paisiblement dans un café arabe de Bruxelles, l'un de ces cafés dans lesquels, en temps "normal", on ne voit que des hommes. Il ne s'agit pas d'être agressives, il s'agit de montrer que des femmes ont bien le droit, elles aussi, d'aller siroter leur petit noir ou leur thé à la menthe dans un lieu public. Leur site vous en fera savoir plus, mais déjà, je vous propose de jeter un coup d'oeil sur la brochure par laquelle ces actives dames se présentent. Cette lecture n'est pas réservée aux Belges, l'AWSA est présente dans de nombreux pays. Précision : des hommes sont membres de l'AWSA.



"Qui sommes-nous ?

Nous sommes des femmes et des hommes, d’origine arabe, belge et autre, regroupés au sein d’une association laïque et indépendante de toute appartenance nationale, politique ou religieuse. AWSA-Be s’est inspirée d’AWSA international, association fondée en Egypte en 1982 par la psychiatre et écrivaine féministe Dr. Nawal El Saadaoui. Fondée en juin 2006 à Bruxelles, AWSA-Be a été créée pour répondre au besoin de trouver une association laïque et indépendante militant pour la promotion des droits des femmes originaires du monde arabe.

Notre mission…

AWSA-Be a pour objectif d’une part de promouvoir les droits et l’amélioration de la condition des femmes originaires de tous les pays du monde arabe, qu’elles résident dans leur pays d’origine ou dans un pays d’accueil, qu’elles soient primo-arrivantes ou issues de la deuxième voire troisième génération et d’autre part de créer, à travers ces femmes, des ponts entre les différentes cultures.

Nos activités…

Pour atteindre ses objectifs, les activités d’AWSA-Be s’organisent autour de deux axes :

La sensibilisation à l’égalité entre les genres et aux droits des femmes particulièrement celles originaires du monde arabe et l’amélioration de leur condition tant dans leur pays d’origine que d’accueil 

L’amélioration de l’image de la femme arabe dans la société belge en particulier et de sa relation, de ses échanges avec cette société.

Ces activités visent un public mixte, de femmes et d’hommes de tous âges, d’origine arabe, belge et d’autres origines. AWSA-Be utilise le dialogue, l’ouverture, la compréhension mutuelle et le rapprochement entre les différentes communautés comme outils de promotion des droits de la femme d’origine arabe.

Nos activités visent à…

> Encourager les femmes et les jeunes filles à participer activement à tous les domaines de la vie privée et publique et à s’affranchir de toute domination sociale, politique, économique ou religieuse ;
> Casser les préjugés et clichés existants sur les « femmes arabes », qui se perpétuent tant dans les communautés arabes elles-mêmes que dans les sociétés d’accueil.

> Promouvoir une solidarité entre femmes au niveau local, régional, national et international;

> Développer une compréhension des problèmes des femmes dans leurs sociétés respectives, et des relations entre les genres en particulier.

Concrètement…

Nos activités continues :
- la chorale de chant arabe
- les cours d’arabe classique
- la bibliothèque
- les ateliers sur les droits des femmes

Nos activités ponctuelles :
les soirées de solidarité (récolte de fonds)
les soirées d’AWSA (artistiques)
les rencontres d’AWSA (conférences)
les projections de films
les rencontres littéraires

Les mots clés d’AWSA…

Féminisme
Pour nous, il s’agit de promouvoir les droits et le rôle de la femme dans la société. Etre féministe ne signifie pas être « anti-homme », mais plutôt viser l’égalité entre les genres.

Laïcité 
La séparation de la religion et de l’Etat. Pratiquer une religion est une liberté individuelle qui ne doit pas interférer avec d’autres libertés individuelles. Par conséquent, être laïque n’exclut pas d’être croyant(e) et/ou pratiquant(e).

Libération
Elimination des lois et pratiques discriminatoires afin de permettre à chacun(e) de faire ses propres choix.

Le monde arabe 
La région composée des pays de la Ligue arabe, allant de l’Afrique du Nord (Maghreb) jusqu’au Proche Orient (Machrek) en passant par la péninsule du Golfe (Al Khalij). Cette région rassemble une diversité de cultures, de confessions, d’ethnies et de langues.
POUR EN SAVOIR PLUS
( 02 229 38 10 (sauf le jeudi)
( 0486 61 80 82
: awsabe@gmail.com
: www.awsa.be

Avec le soutien de la Communauté Française et de la COCOF

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Mots-clef : femmes, arabes, femmes arabes, laïcité, féminisme, communautés

Les Femmes Arabes et la Guerre (film et débat)


Puisque nous parlons dans le post ci-dessus de l'AWSA, cette association laïque de femmes arabes, autant signaler l'une de ses activités, toute proche, puisqu'elle aura lieu à Bruxelles ce jeudi 25 juin 2009. Sujet : l'influence des guerres dans le monde arabe sur les femmes et les communautés originaires du monde arabe en Belgique.


Cliquez sur l'image ci-dessous pour la lire !








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Mots-clef : femmes, arabes, femmes arabes, guerre, proche-orient

Pérou : massacres d'Indiens ... et de la nature.


J'ai reçu ceci, d'une amie qui connaît les réalités locales. Les grands média d'information ont d'ailleurs fait écho aux terribles heurts qui se sont déroulés dans la région de Bagua et ont fait au moins 34 morts. Police et représentants des indiens s'accusent mutuellement d'avoir déclenché la violence et d'atrocités. Depuis, le décret contesté a été suspendu par le Parlement du Pérou, réuni en session extraordinaire, et le gouvernement s'est engagé à revoir la législation contestée, ce qui n'est pas une raison pour ne plus soutenir l'action des mouvements indigénistes, au contraire. Le président Garcia a simplement dit qu'il fallait "aller plus lentement". Les Indiens se disent lassés des promesses gouvernementales, selon eux jamais tenues :



Le courriel de mon amie :
"Vous avez dû entendre parler des récents évènements qui ont ensanglanté le Pérou...
De violents affrontements ont eu lieu entre des indigènes et l'armée. Le gouvernement péruvien a promulgué des lois qui pourraient autoriser les industries extractives et les exploitations d’agriculture à grande échelle à détruire encore plus rapidement la forêt amazonienne. Ces industries extractives n’ont pas pour effet (je peux vous montrer films et autres documents ramenés de mon séjour là-bas) de profiter aux populations locales ni de préserver l’environnement dans les pays concernés, bien au contraire!. C’est pourquoi les indigènes réclament au nom du droit international de tenir des consultations sur ces nouvelles lois.

Les populations autochtones manifestaient pacifiquement depuis deux mois, exigeant de pouvoir donner leur avis légal sur des décrets qui entraîneront la destruction de l’écologie et des populations de l’Amazonie, et auront sans nul doute des conséquences sur le climat de la planète. Mais la réponse du président Garcia a envoyé des forces spéciales pour réprimer les manifestations par la violence, et a qualifié les manifestants de terroristes !!
Un mandat d'arrêt a été lancée contre le président de l'Association Interethnique pour le Développement de l'Amazonie Péruvienne (Aidesep), Alberto Pizango, que le gouvernement d'Alan Garcia accuse de comportements de délinquant.

Pour avoir rencontré quelques uns de ces peuples en 2006 (les Harambukt, les Shipibo principalement) je peux vous dire qu'ils se battent tout simplement pour pouvoir continuer à vivre. Simplement vivre de et dans leur foret comme ils l'ont toujours fait.... Les dégâts causés par l'exploitation de pétrole et de gaz sont considérables : déforestation, pollution des eaux, du sol, terres stérilisées, stock de poissons diminués, contamination des fleuves, maladies...
C'est extrêmement touchant et bouleversant d'entendre ces gens parler et de voir tout ce qu'ils peuvent subir.
Tout ça pour quoi? pour du pétrole, du soja et du bois tropical ! Pas pour eux hein! non pour nous.
La plupart d'entre vous ont peut etre vu "Home" et ont été émus. Ça se joue en ce moment. Passons au cas pratique !

Je viens de signer une pétition qui exhorte le président Alan García à cesser immédiatement la répression des manifestations autochtones, à suspendre les lois qui ouvrent l’Amazonie aux industries extractives, et à engager un véritable dialogue avec les groupes autochtones.

Vous pouvez signer aussi.
Signer la pétition :
https://secure.avaaz.org/fr/peru_stop_violence
et envoyez une lettre au président péruvien :
http://amazonwatch.org/peru-action-alert.php

Merci !
Vous pouvez penser que ca ne servira à rien... Nous pensons que tous seuls nous n'y arriverons pas!
J'ai quitté le Pérou en 2006 avec de l'espoir, quelques bons résultats avaient été obtenus par les avocats de l'AIDESEP. Aujourd'hui, les contrats d'exploration et d'exploitation pleuvent. Les pistes se tracent inexorablement vidant la foret petit à petit de ses ressources et de ses habitants.
Vous pouvez voir 2 intéressantes vidéo ici où on voit mon ami Gregor d'Amazon watch avec qui j'ai bossé là bas. Il était à Bagua au moment des affrontements.
http://www.youtube.com/watch?v=wLvClIx6g-U
http://www.youtube.com/watch?v=gpu1bKiZ3Tc

L."


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Mots-clef : Pérou, Indiens, Forêt, Amazonie, Garcia, police, massacres

jeudi 18 juin 2009

Michel Moore Sauve (ra) les Etats-Unis.


Michael Moore était un bon cinéaste, le voilà économiste, et conseiller du Président Obama. Enfin presque. Avant "Bowling For Columbine", "Fahrenheit 9/11" et autres brûlots, l'impertinent réalisateur s'était fait connaître avec "Roger And Me", un film décrivant les ravages du chômage à Flint, une ville du Michigan qui vit de l'usine General Motors. Flint, Moore y est né, et sa famille voyait bien le petit Michael entrer un jour dans la firme qui semblait garantir l'emploi dans la région. Bosser chez GM était alors considéré comme une chance. Aujourd'hui General Motors a déposé son bilan.

Mais ce symbole va poursuivre ses activités et se restructurer à l'abri de ses créanciers, grâce à la loi américaine s sur les faillites. Le gouvernement des USA apportera à la société 30,1 milliards de dollars et contrôlera 60 % de son capital. Le Canada et la province d'Ontario verseront 9,5 milliards de dollars, et détiendront 12 % du capital. Mais que va-t-on faire de la firme ? Continuer à vouloir inonder le monde de voitures, en concurrençant les autres constructeurs ? Michael Moore a une meilleure idée, qu'il intitule très simplement :

Mon plan pour General Motors

J’écris ces lignes depuis Flint (Michigan), le berceau de General Motors, entouré d’amis et de membres de ma famille inquiets pour leur avenir et celui de leur ville. Quarante pour cent des logements et des entreprises de Flint sont à l’abandon. Quel serait votre état d’esprit si vous viviez dans une ville où près d’une maison sur deux est vide ? Nous voici aujourd’hui au chevet de General Motors. Le cadavre de l’entreprise n’est pas encore froid et je suis rempli de joie. Il ne s’agit pas d’une joie revancharde vis-à-vis d’une entreprise qui a ruiné ma ville natale et apporté misère, divorce, alcoolisme, détresse physique et mentale aux personnes avec lesquelles j’ai grandi. Je n’éprouve évidemment aucune joie non plus à l’idée que 21 000 salariés supplémentaires de GM vont se voir notifier la perte de leur emploi. Mais vous et moi et le reste de l’Amérique sommes maintenant propriétaires d’un constructeur automobile ! Qui diable peut donc vouloir gérer une entreprise automobile, de nos jours ? Lequel d’entre nous aimerait voir 50 milliards de nos impôts déversés dans le gouffre sans fond de GM pour tenter encore de le sauver ? Soyons clair : le seul moyen de sauver GM est de tuer GM. Mais préserver nos précieuses infrastructures industrielles doit être la priorité absolue. Si nous permettons que nos sites de production automobile soient fermés ou rasés, nous le regretterons amèrement quand nous nous apercevrons que ces usines auraient pu fabriquer les systèmes exploitant les énergies alternatives dont nous avons désespérément besoin. Et quand nous nous rendrons compte que les meilleurs moyens de transport sont le tramway, les trains à grande vitesse et les autobus propres, comment les fabriquerons-nous si nous laissons disparaître nos outils industriels et notre main-d’œuvre qualifiée ? Alors que le gouvernement fédéral et les tribunaux s’apprêtent à “réorganiser” GM, voici le plan que je demande au président Obama de mettre en œuvre pour le bien des salariés, des villes où l’entreprise est implantée et du pays tout entier.

A l’image de ce qu’a fait le président Roosevelt après l’attaque de Pearl Harbor, le président Obama doit dire à la nation que nous sommes en guerre et qu’il nous faut :

1. Convertir immédiatement nos usines automobiles à la production de transports en commun et à l’exploitation d’énergies alternatives.

2. Ne pas mettre 30 milliards de dollars supplémentaires dans les coffres de GM pour lui permettre de fabriquer des voitures. Il vaut mieux utiliser ces fonds pour maintenir les effectifs actuels – et réembaucher la plupart des salariés précédemment licenciés – de manière qu’ils se consacrent à la production des nouveaux modes de transport du XXIe siècle.

3. Annoncer que des trains à grande vitesse sillonneront le pays de part en part d’ici cinq ans. Confier partout la construction des nouvelles lignes de chemin de fer aux travailleurs en quête d’emploi.

4. Lancer un programme visant à doter toutes les villes, grandes et moyennes, de tramways et faire construire les rames dans les usines GM. Procéder systématiquement à l’embauche de main-d’œuvre locale pour l’installation et la gestion de ces transports.

5. Pour les zones rurales non desservies par les voies ferrées, faire produire par les usi­nes GM des autobus économes en carburant et non polluants.

6. Dans l’immédiat, faire fabriquer des véhicules hybrides ou tout électriques dans certaines usines. Il faudra quelques années pour que nous nous habituions aux transports en commun. Quitte à avoir des automobiles, autant qu’elles soient plus respectueuses de l’environnement.

7. Reconvertir certains sites GM désaffectés en unités de production d’éoliennes, de panneaux solaires et autres systèmes exploitant les énergies renouvelables.

8. Accorder des avantages fiscaux aux personnes qui se déplacent en véhicule hybride, en bus ou en train.

9. Créer une taxe de 2 dollars sur chaque gallon (3,79 litres) d’essence pour financer ces programmes. Elle poussera les automobilistes à se tourner vers des voitures moins gourmandes ou à utiliser les nouveaux transports que les anciens ouvriers de l’automobile auront construits pour eux.

Voilà pour commencer. Mais, s’il vous plaît, je vous en conjure, ne sauvez pas GM pour qu’une version réduite de la firme continue de fabriquer des Chevy ou des Cadillac. Ce n’est pas une solution viable à long terme.


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Mots-clef : Michael Moore, General Motors, automobile, économie, écologie, crise, transports en commun

"Got My Mojo Working" (Vidéos), Muddy Waters, Sonny Boy Williamson II etc.


"Got My Mojo Working" compte parmi les (nombreux) classiques du blues immortalisés par Muddy Waters . (Mojo = charme, amulette vaudou, mais aussi, par extension, magnétisme sexuel, séduction). Pourtant, c'est la chanteuse Ann Cole qui enregistra la première cette composition de Preston Foster, mais c'est Muddy qui la fit connaître, et le magazine Rolling Stone classa même sa version en 359ème position parmi les 500 meilleures chansons de l'histoire. Depuis, des dizaines d'interprètes ont pris le relais, mais sans jamais éclipser celle de Monsieur Eaux Boueuses. Mais lui-même interpréta le morceau de façons fort différentes...

La première de ces deux vidéos est extrêmement proche de la version que le disque a fait connaître : pleine d'une énergie proche du rock. Pas d'erreur de casting dans le line-up : Hollywood Fats et Bob Margolin, guitares; George "Mojo" Buford, harmonica; Pinetop Perkins, piano; Calvin Jones, bass; Willie Smith, drums : rien que des pointures. Extrait de l'émission "The Midnight Special", ce tournage date de 1973.



Mais dix ans plus tôt, Muddy avait interprété le même morceau avec un feeling extrêmement autre, plus nuancé. Parmi les musiciens, à l'harmonica, Sonny Boy Williamson II , Willie Dixon à la contrebasse, tricotant à toute allure, et (probablement, car on ne les voit pas assez pour vérifier), Otis Spann au piano, Matt Murphy à la guitare, Billie Stepney aux drums ! Comparez, entre autres, les patterns de batterie des deux versions. Ceci date de 1963 (American Folk Blues Festival) mais est parfois confondu avec la version de 1960 enregistrée et publiée sur disque au Festival de Newport.



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Mots-clef : Blues, Muddy Waters, Sonny Boy Williamson II, vidéos, mojo

Mourir dans l'indifférence à Naples (Vidéo).


Deux morts tragiques, un point commun : l'indifférence dans laquelle elles se déroulent. L'une des victimes est un musicien roumain qui habitait Naples, abattu par une balle perdue de mafieux. L'autre est une travailleuse qui s'est présentée dans un hôpital de Brooklin (New York), un hôpital où se rendent les personnes sans ressources.

Petru Birladeanu, roumain, 33 ans, était une figure connue de la station de métro Cumana, à Naples. Il y jouait d'un petit orgue. Le 27 mai dernier (l'histoire commence seulement à être connue), il passe près de la station avec sa compagne. Au même moment, huit hommes montés sur quatre scooters passent au même endroit. Ils tirent des coups de feu, apparemment pour marquer un territoire à cause d'une rivalité entre des bandes rivales de mafieux. Petru est touché, il assure à son amie qu'il ne s'agit que d'une égratignure et qu'il faut courir se réfugier dans la station. Sur la vidéo, on voit le couple y entrer à 1:07. En fait, la balle qui a atteint le jeune homme a endommagé le coeur et les poumons, Petru titube, puis s'affale. Autour de lui, les passants se précipitent vers leurs affaires, laissent la jeune compagne du Roumain s'affoler, personne ne propose une aide. Une première équipe médicale repart avec un blessé léger, on ne s'occupe de Petru Birladeanu, agonisant, qu'au bout d'une demi-heure, alors qu'un hôpital se trouve à 500 mètres.


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Mots-clef : Naples, camorra, maffia, roumain, métro, Italie

Mourir dans l'indifférence à Brooklin (Vidéo).


Puisque nous avons évoqué l'indifférence qui a entouré la mort d'un musicien roumain à Naples, on peut rappeler un autre exemple d'inhumanité. Celui-ci remonte à voici un an. Esmin Green, 49 ans, a été admise le 19 juin 2008 à la garde psychiatrique du Kings County Hospital pour dépression nerveuse et agitation.

On lui a administré des tranquillisants puis on l'a envoyée dans la salle d'attente. Dans la salle d'attente, ni médecin ni infirmière. Après près de 24 heures à patienter, Elizabeth Green s'écroule sur le sol. Les autres patients ne réagissent pas. Un surveillant entre, la contemple, puis s'éloigne. C'est après le passage d'un second surveillant que du personnel médical intervient (selon certaines sources, la vidéo accélérée visible ci-dessous n'est pas complète, et trois surveillants sont passés avant qu'une intervention ait lieu). Il ne peut que constater le décès. En 2007, une organisation, la New York Civil Liberty Union (http://www.nyclu.org/ ) , avait lancé une action contre ce même hôpital pour conditions d'accueil inacceptables et abus de sédatifs. Les autorités de New York City ont imposé de meilleures conditions de surveillance des salles d'attente, mais selon la New York Civil Liberty Union, les manquements sont toujours graves et nombreux.




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Mots-clef : Brooklin, New-York, hôpital, psychiatrie, décès

mercredi 10 juin 2009

La Lybie, la FN, Amnesty, les partis, les syndicats, et la morale...


Les armes de la FN seront bien exportées vers la Lybie. Onze millions et demi d'euros, cela pèse lourd. Plus lourd, finalement, que les scrupules de Rudy Demotte, qui aura hésité une dizaine de mois, avant de finalement trancher, sous la pression des partis traditionnels et des syndicats. Pas de licence aurait signifié pas de débouché pour ces 3.000 armes fabriquées spécialement pour le régime du colonel Kadhafi. Mais le feu vert wallon ne fait pas plaisir à tout le monde.

Amnesty International "déplore fortement la décision du Ministre Président wallon d'octroyer la licence d'exportation d'armes vers la Libye en contravention avec les règles prévues dans la loi fédérale du 05 août 1991, modifiée en 2003, et dans le cadre de la Position commune de l'Union européenne du 08 décembre 2008 (deuxième critère qui exige le respect des droits humains dans le pays de destination)".

Tout le monde n'a pas cette sensibilité. Les quatre partis traditionnels avaient demandé que le gouvernement wallon octroie à la FN la licence d'exportation d'armes vers la Libye. La ministre Marie-Dominique Simonet (CdH) estime que la Lybie s'est livrée à un travail de réhabilitation. Amnesty estime en revanche que "La Libye reste un pays où les violations massives des droits humains sont largement répandues, y compris les droits syndicaux. La population libyenne ne peut jouir d’aucun droit politique. Les droits fondamentaux y sont constamment bafoués. Aucune instance n’est capable de contrôler si la clause de non réexportation sera respectée ou non. Or certains rapports de l’ONU font état du fait que des armes destinées à la Libye auraient été retrouvées au Soudan".
Mais le commerce des armes reste ce qu'il est depuis longtemps : suffisamment lucratif pour baîllonner les consciences. "Le Soir" publiait le week-end dernier la longue, longue liste des pays qui se sont rués pour vendre du matériel militaire au gouvernement du Sri Lanka, très occupé par une guerre sanglante dont les civils ont largement fait les frais. Premier vendeur : la Chine, mais ce n'est pas la concurrence qui manquait : Israël et Iran, pour une fois d'accord, Pakistan, Russie, Ukraine... Côté européen, européen, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la République tchèque, la Slovaquie, la Lituanie, la Bulgarie, les Pays-Bas et la Pologne ont participé au festin, ceci, note "Le Soir", "en dépit des restrictions imposées par le Code de bonne conduite de l’Union".
Concernant le contrat FN-Lybie, les partis ont invoqué l'intérêt des travailleurs, notamment le risque "de dégâts collatéraux pour d'autres travailleurs" (Christine Defraigne, MR). Si ces partis sont si soucieux des intérêts des travailleurs, pourquoi ne poussent-ils pas la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire que réclame la FGTB ?

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Mots-clef : Lybie, armes, FN, Wallonie, Amnesty International, éthique

vendredi 5 juin 2009

Bayrou - Cohn-Bendit : l'engueulade


"A Vous De Juger". C'est le nom de l'émission de débat politique qui a réuni, ce jeudi 4 juin 2009, Martine Aubry, Olivier Besancenot, Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou. Quel aura été le jugement des téléspectateurs sur les deux derniers ? Ceux-ci ont échangé des noms d'oiseaux, et Bayrou a tapé largement sous la ceinture, notamment en faisant allusion à un passage du livre "Le Grand Bazar" concernant la sexualité des enfants, passage que Cohn-Bendit a d'ailleurs désavoué depuis, passage écrit dans un contexte intellectuel extrêmement différent de celui d'aujourd'hui. On ne peut pas dire que le débat européen en sorte grandi...



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Mots-clef : politique, cohn-bendit, bayrou, europe, chabot

jeudi 4 juin 2009

Home Arrive ! (Vidéo)


Home déboule sur nos écrans à l'occasion de la Journée de l'Environnement. Il aura un impact. Un impact énorme. On est déjà encerclés par sa musique (que je trouve sirupeuse et ultra-commerciale, inspirée par ce que la world a de plus bâtard, mais tant pis), on peut regretter que, pour ce qu'on peut en juger avant de l'avoir vu, les vraies racines politiques et économiques de la menace ne sont pas assez dénoncées. Tant pis aussi. Le film d'Al Gore "Une Vérité Qui Dérange" pouvait prêter à des reproches semblables, mais son bilan était certainement immensément positif.
Le film vu par ses créateurs.



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Mots-clef : Home, Arthus, film, environnement

Home : la face cachée ? (vidéo)


"Home" doit bénéficier d'un impact exceptionnel. C'est une bonne chose, même si l'on peut émettre des réserves à l'égard du film, de son esthétisme, d'une vision un peu trop "C'est à nous tous de faire quelque chose" dont était déjà entouré le film d'Al Gore, vision qui risque de dissimuler les vraies clefs du problème. C'est une bonne chose, cela n'empêche pas les questionnements, comme celui-ci.




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Mots-clef : environnement, Home, green business, nous resterons sur Terre.

mercredi 3 juin 2009

Musique Acousmatique : qu'est-ce donc ?


"Tu fais de la QUOI ?" Répéter "De la musique acousmatique" n'éclaire généralement pas l'interlocuteur. Et le terme ne m'éclaire pas non plus tellement, malgré quatre années de pratique plus ou moins assidue sous l'égide de "Musiques et Recherches" et d'Annette Van De Gorne, car il est sujet à diverses interprétations.

Je préfère d'ailleurs parler de musique contemporaine électro acoustique - ce qui généralement ne suffit pas non plus à éclairer la lanterne de mon vis-à-vis. Pourtant ce type de musique est bien vivant, s'exprime à grands coups de CDs, de festivals et de concerts. Plutôt que de disserter, je préfère vous proposer quelques exemples variés pris aux meilleures sources. Vous trouverez facilement des renseignements sur chacun de ces compositeurs. Une remarque pour les musiciens : les sonorités sont bien différentes de celles soi-disant expérimentales proposées par les concepteurs de synthétiseurs... Pour écouter, cliquez ...

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Dieudonné rejeté par - entre autres - le Hamas


Ce n'est pas le grand amour envers Dieudonné et sa liste dans les milieux pro-palestiniens. Le mouvement EuroPalestine avait déjà rompu avec l'humoriste vu ses fréquentations d'extrême-droite, les Indigènes de la République avaient fait de même pour les mêmes raisons, dénonçant la collusion "avec une extrême droite française toujours fière d’avoir torturé en Algérie". Yahia Gouasmi, colistier de Dieudonné, a déclaré lundi avoir eu un contact téléphonique avec le mouvement islamiste palestinien Hamas et le mouvement chiite libanais Hezbollah, qui auraient, selon lui, apporté leur soutien à la liste controversée. EuroPalestine a voulu vérifier en s'adressant au Hamas. La réponse a été cinglante.

Voici le communiqué d'EuroPalestine :
Le Hamas ne soutient pas le "Parti Antisioniste"
Etonnés par les déclarations publiques faites par les candidats de la liste Dieudonné, Soral, Gouasmi, dite "antisioniste", qui affirment avoir le soutien du Hamas, à l’occasion des élections européennes, nous avons pris la peine de poser la question à des responsables du Hamas, dans la bande de Gaza.
La réponse du bureau de Ismaël Hanyeh a été simple et rapide : "Nous ne connaissons pas ces gens-là. Nous n’avons même pas connaissance de l’existence de cette liste. Nous militons certes contre le sionisme, dont l’objectif est de nous chasser de nos terres, mais nous n’avons jamais accordé notre soutien à cette liste. Nous en profitons d’ailleurs pour réaffirmer que nous ne luttons pas contre les juifs, mais contre l’occupant israélien et contre tous ceux qui emploient la terreur pour nous transformer en réfugiés".
Conclusion : c’est mal de raconter n’importe quoi aux gens et de les prendre pour des imbéciles.
CAPJPO-EuroPalestine

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Mots-clef : Dieudonné, Hamas, Europalestine, Palestine, Israël, antisionisme

mardi 2 juin 2009

Elections européennes : une voix d'ouvrier.


"Sûrement, vous avez entendu parler de ces séquestrations de patrons que des ouvriers français retiennent quelques heures ou une nuit parce que ces patrons les jettent à la rue". Celui qui parle n'est pas un habitué des tribunes, mais ses mots font mouche. Il s'appelle Yvan Zimmerman, il est ouvrier à Peugeot-Mulhouse et tête de liste du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) pour les élections européennes dans le Grand-Est de la France. Il était présent à Bruxelles le 15 mai, en solidarité avec la liste anticapitaliste belge LCR-PSL. Parole d'un travailleur.

Meeting LCR-PSL: discours d'Yvan Zimmerman from chris den hond on Vimeo.



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Mots-clef : anticapitalisme, lcr, npa, élections européennes, syndicalisme

La CGSP, les partis, et les élections européennes.

La FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique, l'un des deux principaux syndicats belges) a lancé voici peu une intéressante campagne "Le capitalisme nuit gravement à la santé". Semblablement, la Centrale Générale des Services Publics (CGSP, syndicat membre de la FGTB) fait preuve depuis quelque temps de plus de mordant dans les analyses publiées par son bulletin Tribune. Devant la dégradation des Services Publics, l'énervement monte, y compris face à certaines attitudes du "grand parti frère", le PS. Voici que la CGSP publie une analyse du programme des partis se présentant aux élections européennes de 2009, plus exactement, "quelques morceaux choisis des programmes communs'des partis politiques européens." Un texte qui ne manque pas d'intérêt.

Le syndicat y prend en compte la dimension internationale des formations concernées : il note ainsi que "le CDh qui sur le terntoire wallon, se présente comme un parti centriste, est membre du parti des conservateurs européens qui se positionne clairement à la droite de l'échiquier politique". La CGSP souligne aussi la mollesse d'Ecolo comme du PS face aux orientations de l'Union Européenne entérinées par le Traité de Lisbonne. Enfin, le texte note que le programme de la LCR "n'est pas le moins intéressant". Pour lire ce document, il suffit de cliquer ici.

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Mots-clef : élections, élections européennes, élections européennes 2009, partis, syndicats, cgsp, capitalisme, anticapitaliste